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Les poèmes chantent les amours heureuses ou malheureuses avec Philis, Sylvie, etc.
Helas belle Philis je meur
D’une injuste rigeur
Et ton cœur
N’a point d’amitié
Ny de pitié
Adieu pour jamais je m’en vaÿ mourir
Si ta bouche enfin ne me veut guërir
Du mal que tes beaux yeux m’ont fait ressentir
Ou :
Amarillis je renonce a vos charmes
Vous me traictes avec trop de rigueur
Prez de Filis je verse moins de larmes
Un seul soupir luy peut toucher le cœur
Ou :
Vous avez belle Filis
Plus de blancheur que le lis
Et le printemps n’eut jamais
Tant de lis ni tant de roses
Que vos beaux yeux ont l’attrait
Ou encore :
J’estois a l’ombrage que rendoit un petit bocage
A la plus grand chaleur du jour
Quant pres de la je vis seulette
Venir une jeune fillette
Soupirant ses regrets d’amour
Helas ingrat dict moy pourquoy
Tu m’a si tost manqué de foy.
Certains sont plus légers :
Baise moy belle Janeton
Vous estes fille et moy garçon
Nous coucherons ensemble
Puis apres parle qui voudrat
Cupidon nous pardonneras
Certains semblent être des chansons. Ainsi :
A la santé du roy Bacchus
Et de ceux qui lèvent le cus
J’antend le cus de verre, ting, ting, ting, ting
[…]
J’antend le cus de verre quant il est plain de vin
[…]
L’amateur a recopié le célèbre poème de Ronsard
Mignonne, allons voir si la rose
(feuillet 28)
ainsi qu’un extrait d’un poème de
La Diane
de Montemayor : “Longue semble la nuict…”
On trouve des textes plus anciens, de plusieurs autres mains. Quelques textes sont en italien
et un en néerlandais.
Sur un des papiers marbrés, la signature : “H. de Velen.”, ce qui tend à confirmer la généalogie
de l'exemplaire.
Superbe album, en reliure décorée du temps datée de 1597.
L’inscription dorée sur le premier plat renvoie sans doute à Gerard van Imstenraedt, premier
seigneur de Mheer, village du Limbourg néerlandais près de Maastricht.
Plusieurs feuillets ont été retirés ; au moins deux papiers marbrés et quelques feuillets de texte,
comme le montre la foliotation manuscrite. Coiffes usagées, mors fendus.
30 000 / 40 000
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