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148. TOuLOuSE-LAuTREC (Henri de). L
ETTRE AuTOGRAPHE à SA GRAND
-
MèRE MATERNELLE ET MARRAINE
,
M
ME
L
éONCE
T
APIé DE
C
éLEYRAN
, signée
H. de Toulouse-Lautrec
, datée
28 Décembre
[1886 ?], 4 pages
in-12 (177 x 112 mm) sous chemise demi-maroquin bleu moderne.
2 000 / 3 000 €
J
E ME DÉBATS CONTRE DE MALHEUREUSES FEUILLES DE PAPIER QUI NE M
’
ONT RIEN FAIT ET SUR LESQUELLES JE NE FAIS RIEN DE BON
.
Il commence en fanfare, et en patois :
Béneu, béneu, béneu, toutis en mano ! Je ne viens pas en masse mais tout seul tâcher
de jouer mon bout de rôle dans cette grande comédie du jour de l’an qui gagne tant à être joué
[sic]
en famille avec des
paravents pour coulisse. J’ai joliment regretté de manquer pour la première fois depuis 4 ans, tous les bergers pasteurs
pastoureaux et pastourelles. D’autant plus que je ne suis pas du tout en train de régénérer l’art français. Je me débats
contre de malheureuses feuilles de papier qui ne m’ont rien fait et sur lesquelles je ne fais rien de bon. J’espère que ça ira
mieux dans qq. temps car je suis d’un pitoyable !
Il évoque ensuite son cousin Louis Pascal [dont il fera en 1891 un beau portrait, conservé au musée d’Albi] :
j’ai eu peur
que son papa ne jouât un peu à Croquemitaine pour le punir d’un insuccès qu’il a essayé d’éviter cette fois-ci dans toute
la mesure de ses moyens.
Il s’interrompt :
Drelin drelin, voilà le spectre de Percy qui se dresse. Je vous embrasse et vous
offre tous les vœux de bonne année que j’ai dans mon souhaitoir
. Il la prie d’être son
ambassadeur
auprès des siens
et de
tous les cousins cousines et toutes Armandines
[Armandine d’Alichoux de Sénégra]...
L
ETTRE INéDITE
, qui ne figure pas dans la
Correspondance
, éd. H. Schimmel, Gallimard, 1992.
Discrètes rousseurs.
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