50. SAINT-JOHN PERSE (Alexis Léger, dit).
P
OÈME
. P
OUR
M. V
ALERY
L
ARBAUD
. P
OèME AuTOGRAPHE
, sans date,
3 pages in-4 oblong (267 x 204 mm), sous chemise demi-maroquin noir moderne.
3 000 / 4 000 €
u
N HOMMAGE POéTIquE DE
S
AINT
-J
OHN
P
ERSE à SON AMI
V
ALERY
L
ARBAuD
.
Intitulé simplement
Poème
et portant une dédicace à Larbaud, ce texte fut publié dans le numéro d’hommage à Valery
Larbaud de la revue
Intentions
(novembre 1922). Sans nom d’auteur, il était seulement signé de trois étoiles. On rappellera
l’amitié mêlée d’admiration mutuelle que Saint-John Perse et Valery Larbaud, qui s’étaient rencontrés en 1911,
éprouvaient l’un pour l’autre. En 1957, à la mort du second, le premier lui rendra de nouveau hommage, par son très beau
Larbaud ou l’honneur littéraire
Le poème évoque Londres ainsi que des visions exotiques chères au poète, et constitue un jalon important dans la
production de Saint-John Perse, entre
Eloges
(1911) et la future
Anabase
(1924). Il fait partie d’une suite de poèmes écrits
à Londres en 1912, intitulée
Jadis Londres
. Saint-John Perse avait initialement refusé de publier cette suite, mais l’avait
faite lire à Larbaud, qui éprouvait
“un goût particulier pour celui-là”
. Même s’il accepta de publier le poème d’hommage
à Larbaud dans le numéro d’
Intentions
, il ne sera plus repris en volume, jusqu’à sa publication par l’auteur lui-même en
1972 dans la rubrique “Hommages” de ses
Œuvres complètes
(Pléiade, p. 464 et p. 1140).
L
E TEXTE DE NOTRE MANuSCRIT EST CONFORME à L
’
IMPRIMé
.
Saint-John Perse débute le poème par
Servante ! L’homme baille. J’appelle !
Par la mise en page et à travers un rythme
binaire, le poète met en exergue certaines phrases :
Et il y eut un jour qu’on appela Dimanche
[…]
Car il y eut un jour
qu’on appela Dimanche ; Roses, rosemaries, marigold leaves and daisies ; Mon cœur est plein d’une science, Mon cœur
est plein d’extravagance, et danse, comme la fille de Lady J.
L’ampleur des versets, la richesse des images et la puissance
du lyrisme évoquent déjà parfaitement le Saint-John Perse de la maturité :
De quelles pures Zambézies nous souvient-il au
soir ?… un peu d’avant le gong du soir et la saison d’un souffle dans les toiles, quand le soleil fait son miel du corps des
femmes dans les chambre, et c’est bonheur à naître aux percées d’Isthmes, sur toutes routes de l’Empire, et les vaisseaux
pleins de voyelles et d’incestes, aux fifres des cristaux d’Europe, vont sur la mer déserte.
L
ES POèMES AuTOGRAPHES DE
S
AINT
-J
OHN
P
ERSE DE CETTE éPOquE
,
SONT EXTRêMEMENT RARES
.
La dernière page manque (p. 4).
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SAINT-JOHN PERSE
(1887-1975)
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