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1814
.
r
etour
De
l
ouis
xViii
en
f
rance
.
Jeudi [28 avril]
. En
attendant le Roi, le château de Compiègne est envahi de gens ;
elle va déjeuner avec les maréchaux Ney et Marmont chez Mme
de Montmorency, gouvernante du château. Amusant récit de
l’arrivée de Mme de
l
éVis
et de ses intrigues. Description des
dégâts causés par les combats…
Compiègne samedi [30
avril]
. Elle n’oubliera jamais les émotions ressenties à la vue des
princes : « le roi a été presque porté jusques dans le sallon
avec des cris et des transports de joie »… Détails de la bonté
de Louis XVIII pour les maréchaux, pour sa belle-mère et elle-
même ; appréciation de la duchesse d’A
ngoulêMe
; petit dîner à
l’invitation du roi, et tout ceci lui « semble un rêve »…
Saint-Cloud 6 octobre [1819]
: « Voici notre première séparation
mon enfant depuis que tant de souffrances et de peines
communes nous ont rendues si nécessaires l’une à l’autre » ;
elle puise quelques consolations dans la pensée du « bon mari »
[le duc de
r
auzan
] de sa fille…
7 octobre
: « Je n’aime pas ce
roman du prêtre. Je n’aime pas tant d’amour mêlé de sermons
et de théologie »…
22 juin [1821]
, nouvelles de la petite Marie
qui a quatre dents ; visite de Denis [
B
enoist
D
’a
zy
] ; débats sur
la censure ; lecture de l’abbé Galiani… Séjour à Andilly ; lecture
des lettres de Mme de
M
aintenon
: « je me trouve de grands
rapports avec elle, c’est dommage qu’il n’y ait plus de Louis
XIV »… Curieux rêve : « la D
sse
de
B
erry
me disoit que tu étois
bossue et que tu portois des corps garnis […] je me suis mis
dans une telle colère que je me suis réveillée en sursaut »…
Été 1824
. Séjour au Val avec
l
ally
, Mme d’Hénin et Mme de
Craon : « J’ai appris la censure à M. de Lally, as-tu entendu le
soupir qu’il a fait ? Ah c’est là l’écueil de son ministérialisme, on
ne touche pas la corde sensible impunément »…
Mercredi 18
.
Elle a vendu sa maison d’Andilly, et projette d’en louer une à
Saint-Germain pour septembre et octobre… Mme d’
h
énin
est
changée à faire peur, « le gros
l
ally
nous a bouchonné
Olivier
ce matin, je ne sais ce qu’il avoit il mangeoit la moitié des
mots et se moquoit des points et des virgules d’une manière
désespérante »… Mort dans la nuit de la princesse d’H
énin
,
« encore hier vivante, animée, jeune d’âme et de cœur autant
que jamais […] combien je regrette ses nobles et grandes
qualités qui sont devenues si rares, et comme je me rappelle
avec douleur toutes ses bontés pour moi » ; détail sur ses
derniers instants.
l
ally
« perd tout en elle, elle étoit sa force,
sa décision, sa volonté, son âme, il est apathique, c’est elle qui
lui donnoit de la vie »…
[16 septembre 1824]
.
M
ort
De
l
ouis
xViii
: « Le Roi est mort
cette nuit à cinq heures. Les princes sont partis pour S
t
Cloud
[…]. Le bourdon de Notre-Dame a sonné un coup seulement
à la fois toute la nuit. C’étoit l’agonie »…
10 heures
. « Je t’ai
mandé que le Roi étoit mort à quatre heures […]. Rien n’a été
plus touchant, le corps de ce pauvre roi n’étoit qu’une playe :
des trous à mettre le poingt. Ton père l’a vu panser, il en est
malade, le nouveau Roi s’appelle Charles X, il ne recevra que
les Corps, et passera une grande revue après-demain. Tout
le peuple va passer à 10 heures pour voir le feu Roi et il y a
une foule dans la cour du château. Le peuple a l’air triste et
occupé et ne fait pas de bruit. J’ai été chez ton père ce matin,
toutes les portes ouvertes, un monde affairé qui parle bas,
cela ressemble au départ du 20 mars, mais la mort en plus »…
1825
. Séjour agréable au Val, mais où sa fille lui manque :
« m’faut ma fille, et on ne la remplace point ici malgré toute la
pâture qu’on offre à ma vanité, tout le monde a pleuré ce matin
en lisant Édouard. Est-ce que réellement j’aurois fait quelque
chose de bon ? »… Elle corrige les épreuves d’
Édouard
: « je
découvre des fautes de français qui troublent mon repos,
[…] je ne sais plus écrire ». Lecture de M. de
M
arBois
, « un
vrai stoïcien, il auroit dû naître il y a deux mille ans, on ne sait
ce qu’un tel caractère a affaire avec nous, c’est une comète
égarée »…
Mai 1826
, inquiétudes pour la santé de Clara.
1827
.
Nouvelles de Suisse avant de passer les Alpes pour l’Italie…
Nice 7 octobre [1827]
: « Je suis un peu mieux, le dévoiement
est passé la fièvre n’a duré qu’un jour »…




