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45 - Astolphe de CUSTINE.

1790-1857. Ecrivain, connu

pour son récit de voyage en Russie.

L.A.S.

St-Gratien, 28 avril (1854).

3 pp. ¼ bi-feuillet in-8.

300/400

A propos de la représentation du

Gendre de Mr Poi-

rier

d’Emile Augier qui fut un triomphe :

Voulez-vous

voir la comédie, la vrai comédie où chacun est pris sur

le fait et peint avec assez de sévérité pour satisfaire le

moraliste (…) N’allez pas rue de Richelieu, allez au

Gymnase. Depuis longtemps, Je n’ai point passé une

soirée aussi agréablement (…). C’est observé avec

profondeur et peint avec une délicatesse (…) sans cho-

quer. Il y a un rôle de femme posé de la manière la plus

touchante, elle a la mollesse de l’âme qui l’emporte

sur celle du sang, autant que l’esprit sur la matière ;

un tel triomphe est difficile à faire accepter par le public

parisien, après l’éducation qu’on lui donne depuis tan-

tôt trente ans (…). C’est là une réhabilitation de la

femme (…). Elle est souveraine et cette domination fait

verser des larmes de bons alois ; il n’a rien là qu’on re-

grette d’applaudir (…).

Etc.

46 - Astolphe de CUSTINE.

1790-1857. Ecrivain, connu

pour son récit de voyage en Russie.

L.A.S. (au docteur Goddard ?).

St-Gratien, samedi 16

juin (1855).

4 pp. bi-feuillet in-8.

400/500

Très belle lettre à propos de la première représen-

tation à l’Opéra des

Vêpres siciliennes

de Verdi.

Composé sur un livret d’Eugène Scribe et Charles

Duveyrier, l’opéra du grand compositeur italien

avait été créé le 13 juin 1855 à l’Opéra de Paris en

présence de l’Empereur et de l’Impératrice :

(…)

Nous avons été vendredi à la première représentation

de l’Opéra de Verdi : Il y a des beautés du premier

ordre, surtout un duo de sentiment entre un père et

un fils qui se reconnaissent. Des chœurs magnifiques,

un peu trop de danses et un peu de lourdeur dans la

composition générale, ce que j’attribue à la gêne du

Français et aux solennités traditionnelles et obligées

de notre opéra. Rossini seul a pu secouer tout cela (…

). Tel qu’il est, cet ouvrage aura un grand et long suc-

cès, malgré la mollesse du ténor (…).

Suivent quelques

détails sur les chanteurs et en particulier la soprano

Cruvelli, à la voix qu’il qualifie d’

étonnante de force et

d’étendue (…),

avec

une physionomie obstinée et de

beaux bras qu’elle montre admirablement comme les

danseuses leurs jambes (…). Verdi est sérieux par-des-

sus tout. Et puis, que peut-on aimer pendant cinq

heures ? (…) J’admirais l’Empereur qui a tenu bon avec

une politesse souveraine (…). Le petit roi de Portugal

était là : ce gamin royal a une figure courte, rose, plate

et qui promet une complète stupidité qu’elle tiendra,

gardez-vous d’en douter (…).

Etc.

47 - Astolphe de CUSTINE.

1790-1857. Ecrivain, connu

pour son récit de voyage en Russie.

2 L.A.S.

St-Gratien, 1843 et 1855.

3 pp. in-8 dont avec

adresse et cachet de cire rouge.

300/400

Correspondance évoquant les liens de Custine avec

la Russie ;

mars 1855 : sur la mort du Tsar de Russie :

Custine débute sa lettre à propos du procès de Daudet

qui l’a pris à la gorge ;

Après avoir entendu le plaidoyer

(…), on est doublement révolté de l’arrêt qui l’a suivi.

C’est une indignité ! (…)

; et à propos du Tsar Nicolas

II :

La rue de Courcelles perd, je crois, beaucoup à cette

mort. J’attends les détails : une apoplexie fou-

droyante !!! Mais une paralysie du poumon, c’est ter-

riblement russe. Je ne sais si l’Empereur continuer à

se sevrer comme de mon tems : c’était assez pour en

mourir (…). Il a cruellement souffert depuis deux ans.

Il n’avait pas assez de générosité pour être un

grand homme, mais c’était un grand Prince. C’est

ce que je me suis permis de lui dire en toutes let-

tres à la face de l’Europe

(…).

Joint

une lettre adres-

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Jeudi 9 avril 2015

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