TAJAN - 3
MANUSCRITS
7 - Blaise-Marie, chevalier D’AYDIE.
1692-1761. Officier,
amant de Mlle Aïssé.
L.A. au bailly de Froullay.
À Chantilly, 8 (novembre) 1733.
3 pp.
bi-feuillet in-4, adresse au verso, apostille, petit cachet de cire rouge.
Joint la publication de la lettre.
100/150 €
À propos de la campagne militaire en Italie;
(…)
Vous demandez des nouvelles.
On se pique à Chantilly de ne les pas dire (…). L’évêque de Langres est mort. Pavie
est prise; on n’a pas même eu grande peine car le peuple est plus fort que la
garnison la força à capituler dès que la ville a été investie. Nos troupes marchent,
dit-on, à Novarre; mais on prétend que voicy le sistème de la guerre absolument
changé, et que l’empereur, au lieu de défendre l’Italie, en retire ses troupes, met
seulement une bonne garnison à Mantoüe et porte toutes ses forces sur le Rhin
dans l’intention d’attaquer nos frontières et de faire s’il peut une irruption en France
(…).
On reproche que le vicomte de Tavanes, poussé à bout, ait quitté le service du
duc de Bourbon;
je ne sais, ma foi, qui a tort ou raison; mais ce que je sais bien,
c’est que les princes sont très ordinairement de fâcheux maîtres. Ils veulent traiter
les gens de condition qui s’attache à leur service sans ménagement et comme des
valets, et après ils sont tout étonnés de ne les pas trouver remplis de la fidélité, du
zèle et de l’attachement que la seul amitié peut inspirer (…).
Etc.
8 - Jacques-Bénigne BOSSUET.
1627-1704. Evêque de Meaux,
grand prédicateur.
L.A. (à son neveu).
À Germigny, 17 (novembre 1698)
. 3 pp. ½ bi-feuillet
in-8, emmargées.
400/500 €
Minute en partie chiffrée au moment de l’affaire du quiétisme, lancée par
Fénelon ;
(…) M. de P (aris) a eu quelques accès assez légers de fièvre tierce et
il en a esté quitte, Dieu merci, pour quelques prises de quinquina. Tous les jours
il se présente de nouveaux docteurs pour signer après les Soixante, et le nombre
passe la centaine ; mais on n’a pas voulu multiplier les signatures (…). Il n’y a
rien à souhaiter de 34
[du Roi]
et de 22
[M. le nonce]
qui font tout ce qu’il faut et
aussi bien qu’il se peut. J’ay fait à merveille la cour de Charenton auprès de Mrs
de Pompone et de Torci, et je continuerai sans l’oublier dans l’occasion auprès
de M. Noblet. Il y a longtemps que je n’ay veü M. le card. de Janson qui depuis le
départ de Compiègne et durant tout Fontainebleau a travaillé à Beauvais. Vous ne
sçauriez imaginer sur TTT [l’arch (evêque) de Reims] (…) mais 32 voit bien que
Dieu bénira. Le crédit de CCC tombe beaucoup (…).
L’abbé a bien fait d’avoir
supprimer les remarques de [M. de Paris]
qui donnaient à 54
[M. de Cambrai]
ce
qu’il demande (…).
En partie publiée à la correspondance (tome X, lettre 381).
9 - Charles de BOURBON, cardinal de VENDÔME.
1520-1590.
Archevêque de Rouen, fils du prince de Condé, porté candidat à la
couronne de France par les Ligueurs, à la mort de son oncle le cardinal
de Bourbon.
L.A.S. "Charles card
al
de Vendôme".
Tours, 8 avril 1590.
1 pp. in-folio.
1000/1500 €
Superbe document au moment où Henri IV, après sa victoire à Ivry, se préparait
à entrer dans Paris.
Désigné héritier présomptif de la couronne de France par les
Ligueurs, excluant ainsi de la succession tout protestant, le Cardinal de Vendôme avait
été arrêté en 1588 sur l’ordre du roi Henri III et enfermé à la prison de Fontenay. Après
l’assassinat du roi en août 1589, le cardinal fut proclamé roi par le duc de Mayenne sous
le nom de Charles X et reconnu par plusieurs Parlements. Cependant toujours détenu en
prison, et le chef de la Ligue battu à Ivry, le cardinal s’empressa de reconnaître Henri IV
comme son souverain légitime. Il indique ici attendre du roi une réponse importante,
décidé à lui obéir et à aller près de lui pour
mener son Conseil: (…) Depuis, sa Maiesté
m’a commandé l’aller trouver & luy mener son Conseil, ce que je me résous de faire aux
premiers jours d’après Pasques, espérant que devant ce temps la Melun qui est assiégé
sera réduict en son obéissance comme est Corbeil dès dimanche passé (…).
Il pourra
ainsi servir le Roi
en grande et commode seureté.
Le Maréchal de Biron a vu le Légat
du Pape à Noisy pour des pourparlers, mais le Roi lui a écrit que ce Légat se monstre
plus passionné
pour l’Espagnol qu’auparavant, animant avec Madame de Montpensier
les mutins qui ne feurent jamais si méchans dans Paris (…).
Henri IV affirme cependant
qu’il en aura raison car
un courrier de Rome (…) apporte confirmation de la bonne
volonté du Pape qui s’exprime dans un brief (…) aux Princes & à la noblesse (…).
Le
Légat a écrit une lettre pleine de flatterie au maréchal de Biron,
l’appellant entre autres
choses le deffenseur de la religion Catholique. On dict icy la deffaicte des trouppes du
duc de Savoye (…), l’ambassadeur de Suisse m’a escrit que tous les treize Cantons
se sont déclarer pour le Roy, & ceux de Flandres (…) supplient sa Maiesté d’estre leur
protecteur (…).
Etc.
Document historique sur une période cruciale des combats de Henri IV
pour sa couronne.
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