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MANUSCRITS

TAJAN - 7

avant de poursuivre;

Le Roy a donné, et je ne doute pas que vous ne le sçachiez,

le régiment de Lesdiguières au marquis de Tessé; mais sçavez-vous qu’il a donné

celuy de Tessé à mon neveu le comte de Sauzay qui en a une telle reconnaissance,

qu’il a obtenu permission de Sa Majesté, de courir à Landau qui est assiégé, pour

y joindre ce régiment en qualité de volontaire seulement, parce que le colonel y est

encore (…). Le Roy a loué hautement un aussi valeureux procédé, j’en reçois des

complimens de tous les endroits du monde (…).

À la suite de la correspondance, une page de la main de Mme de Louvois.

24 - Philippe-Emmanuel marquis de COULANGES.

1631-1716. Cousin de Mme de Sévigné, écrivain mémorialiste et

épistolier.

L.A.S. (à son cher camarade, M. de Bernières).

À Paris, 26 novembre

(1702).

7 et 1 pp. in-4, mouillure.

400/500 €

Voicy donc cette bonne plume qui l’en va vous faire réparation de s’estre mise si tard

en écriture pour vous donner toute sorte de nouvelles (…).

Elle donne des nouvelles

de Mme de Louvois

incommodée d’un gros rhume (…). Elle s’en prend un peu à l’air

de Paris, elle médite (…) de s’aller establir dans quelque maison à la montagne Ste

Geneviève; la difficulté est de la trouver (…). Pour moy, je n’ay qu’à me louer de tous

les airs que je respire, celuy de Bourgogne deux grands mois durant m’a esté très

salutaire, et si bien que j’ay reparu icy sur l’orison plus beau, plus frais et plus jeune

que jamais (…).

La poste lui a manqué dans son château de Bourgogne avant de

revenir à Paris par Fontainebleau puis Ormesson où elle est restée avec sa fameuse

cousine Mme de Coulanges. Le marquis lui apprend la mort du pauvre Gillot et celle de

l’abbé de Scudéry;

La pauvre Me de Scudéry s’est réfugiée s’est réfugiée pendant tout

le triste appareil de l’enterrement chez la maréchalle de Crequy où Mde de Louvois

fut hier la voir. Pendant qu’on meurt d’un costé, l’on se marrie de l’autre; ainsi va le

monde. Mons. le 1

er

Présidant Nicolaï a espousé ce matin à midy en plein St-Paul,

Mlle de Lamoignon (…).

Il fait part de la petite vérole qui fait des ravages à Paris,

mentionnant Mme de Harlay et le second fils du duc de Beauvilliers qui en mourrut

hier;

c’est une grande affliction dans la famille et d’autant plus que l’aisné est aussy

fort malade (…).

Il donne enfin des détails de la guerre de succession d’Espagne:

Nous avons perdu la ville d’Asti en Italie, mais une autres fois, Mr de La Feuillade

s’expliquera mieux. Nous avons cependant perdu de ce costé-là quarante bons

officiers au moins. Nous avons aussi levé le siège de la citadelle de Nice. Du côté de la

Catalogne, on dit que Cerclas et l’évêque de Sarragoce ont levé des trouppes et qu’ils

ont si bien fait que desjà ils ont déffait une grande partie des Miquelets et des révoltes

de ce pays-là, et que le Roy d’Espagne marche pour joindre Mr de Cerclas et achever

de les exterminer (…).

Il termine en donnant des nouvelles de diverses personnalités

de la Cour et de la Capitale, mentionnant encore Mde de Louvois avec le maréchal de

Villeroy, Mr de Courtanvaud et le sieur Galand, la duchesse de La Rocheguyon, M. de

Lamoignon, le Président de la Cour des Comptes Rossignol qui a acquis

une belle et

bonne maison sur le quay des Célestins, etc.

, achevant par des vers de La Fontaine:

Le

dézert est-il fait pour des talens si beaux? Venez faire à Paris esclatter leurs merveilles.

À la suite de la correspondance, une page de la main de Mme de Louvois.

25 - Philippe-Emmanuel marquis de COULANGES.

1631-1716. Cousin de Mme de Sévigné, écrivain mémorialiste et

épistolier.

L.A. (à son cher camarade, M. de Bernières).

S.l.n.d. (1702).

4 pp.

in-8, léger manque au coin sup.

300/400 €

Le marquis annonce

la mort de Mad. d’Aiguillon sœur de Mons. le duc de Richelieu.

Comme elle a vescu folle, on luy fait dire un trait de folie à sa mort qui est d’avoir

dit au notaire qui escrivait ses dernières volontés qu’elle laissait par testament

cent mil escus au St-Sacrement, et que sur ce que le notaire luy avait représenté

qu’elle laissait plus de debtes que de bien, elle luy avait respondu qu’il n’importait

pas et que le St-Sacrement estait un assez grand seigneur pour le faire payer. Par

cette mort, voilà le marquis de Richelieu duc d’Aiguillon (…). Il alla trouver le duc

son oncle qu’il trouva dans un si bon moment qu’en pleurant, ils s’embrassèrent

tous deux tendrement et que sans plus d’esclaircissement, ils demeurèrent bons

amys (…). Mais qu’est-ce que j’entends, quelles tristes clameurs ? C’est que le

serein de Mad. de Louvois vient de rendre l’âme (…) Je vous quitte pour consoller

Madame de Louvois (…). Et de terminer sa lettre par un sonnet à chanter sur l’air

de Joconde.

Etc.

26 - Anne de CRECY, abbesse d’Onans.

L.S. (avec l’addition "indigne" abbesse d’Onans), à Mgr le prince

de Condé.

À Dôle, 9 avril 1642.

1 pp. bi-feuillet in-folio.

150/200 €

Belle lettre dans laquelle l’abbesse implore la bienveillance de Son Altesse en

faveur des intérêts temporels de sa communauté ;

Le zèle que Vte Altsse a

tousjour faict paraitre pour la conservation des maisons religieuses, nous donne

hardiesse de pouvoir en toutte humilité et très humble debvoir, recourir à sa

clémence bégnignité pour obtenir une saufve-Garde (…) à faire subsisté nre

pauvre communauté dans les rigoeur de la saison (…).

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