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MANUSCRITS

TAJAN - 6

a été perdue, en voyant que tout était aussi perdu pour moi, je n’ai pas moins

fait le serment de ne plus voir les personnes qui nous avaient si indignement

trahis vous et moi (…). Je ne serais pas moins porté à deffendre et votre illustre

nom et vos intérêts (…).

Il n’en demande pas moins un prêt de mille louis

sans

intérêt quelconque tant que je vivrai, et si j’y suivis, j’ai tout lieu d’espérer que

sa générosité m’en faira un don pur et simple dans le même acte d’emprunt

que nous passerons ensemble (…). J’ai besoin de cette somme pour pouvoir

me passer de la protection des grands qui varie selon leurs affections (…). Ce

sont les sentiments qui vous m’avez inspirés (…) que la seule consolation et le

vrai bonheur des riches étaient de faire des heureux (…).

21 - François-Louis de CLERMONT-TONNERRE.

1658-1724. Evêque-duc de Langres.

L.S. à M. Sijan,

conseiller au Parlement de Bourgogne, et official de

Monseigneur.

S.l.n.d., circa 1700.

7 pp. in-8, adresse avec cachet de

cire rouge aux armes.

100/150 €

À propos de diverses affaires touchant des religieux du diocèse de Langres

;

concernant un nommé Turquet qui a battu un peu violemment un Cordelier:

Je vous

diray que c’est un homme qui est si près d’être fou que la justice tant séculière

qu’ecclésiastique luy fairait trop d’honneur se de mêler de ses affaires (…).

Pour le

bien et l’honneur de ses parents qui l’ont mis dans le monastère, l’évêque demande

de faire de son mieux pour que cet homme soit enfermé

et qu’on n’en entende

plus parler.

A propos d’un religieux

indigne de la supériorité qu’il prétend,

qui lui a

remis un mémoire contenant tout ce que l’esprit de chicanne et de mensonge peut

inventer contre la vérité (…). Si cette doctrine si digne de l’Index et qui traitte les

bUlles de pure cérémonies peut faire quelques chose à son procès, je vous enverray

son mémoire (…). L’évêque a prévenu l’abbé de Luxembourg.

22 - Philippe-Emmanuel marquis de COULANGES.

1631-1716. Cousin de Mme de Sévigné, écrivain mémorialiste et

épistolier.

L.A.S. à Mme de Bernières.

À Quevilly, 15 juillet (1702)

. 6 pp. 1/2

in-4, adresse avec cachet de cire rouge armorié.

400/500 €

Jolie lettre de courtoisie dans laquelle le marquis de Coulanges raconte

son séjour en Normandie et chez le cardinal de Bouillon ;

(…) Je suis

icy dans une très agréable maison et auprès d’un cardinal qui me comble

d’honnestetés et de bonne chère, mais cependant, si j’en croyais toute la

bonne compagnie de Rouen, ce serait le lieu ou je serais le moins (…)

. Le

marquis est toutefois allé dîner deux fois à Rouen, avec le cardinal, chez Mr de

Courson, le Premier Président La Motteville et encore chez l’Intendant, pour y

faire bonne chère ;

J’ay donc veü tous mes bons normands (…). J’ay beaucoup

veü mignonette et l’aimable La Vaupallière ; je luy ay conffié mes intentions

d’aller revoir la procession de la lignée et le bichon de Mlle Audace ; il a taupé à

cette promenade mais je ne sçais pas bien quand nous l’exécuterons. Monsieur

le Procureur gén (éral) que j’ay eu l’honneur de voir chez luy avec deux petites

beautés ses filles, la cadette particulièrement, n’a qu’un cris pour me donner à

disner ou à souper (…).

Ces cousins le demandent : de Lezeau, de Bellefond,

de la famille du Premier Président dont il donne tous les parties, après être allé

à St-Amand dont il est émerveillé ;

je n’ay jamais veü un plus beau bastiment,

et le frère Nicolas a grand honneur en la construction tant pour les dehors

que pour les dedans (…).

Et de terminer avant d’adresser ses compliment

à mademoiselle de Rys ;

Comme je suis venu pour Monsieur le cardinal de

Bouillon, vous jugez bien que tant qu’il voudra bien de moy, je ne dois pas le

quitter légèrement, je ne vois donc point encore précisément le temps de mon

départ, mais il ne peut pas estre fort esloigné (…).

Etc.

23 - Philippe-Emmanuel marquis de COULANGES.

1631-1716. Cousin de Mme de Sévigné, écrivain mémorialiste et

épistolier.

L.A.S. (à son cher camarade, M. de Bernières).

À Choisy, 23 octobre

(1702)

. 7 et 1 pp. in-4.

400/500 €

En écrivant cette correspondance, le marquis de Coulanges sert de "secrétaire"

à Madame de Louvois;

(…) Me voicy enfin à Choisy après avoir passé un temps

infiny dans ma solitude d’Ormesson dont Mde de Coulanges se trouve si bien,

esloignée du monde et du bruit.

Il a reçu à Choisy le père Gaillard et la "belle

duchesse" de Villeroy,

les evesques de Troyes père et fils

. Il a eu encore à dîner

le père Bourdaloue venant de Villeneuve et l’abbé Testu;

Mais est-il question de

parler et de parler solidement, il n’y a pas un mot qui ne porte et si j’avais l’honneur

de le voir souvent, il serait bien plus capable de me retirer de la vie mondaine et

libertine ou ma jeunesse éternelle me fait passer mes jours, que tous ces (prélats)

qui affectent un air si rigide et qui prétendent nous imposer par leur guillaumet

et par leurs cheveux gras (…). Je vous diray que nous sommes tous sur le sujet

de M. le duc de Savoye comme on dit que vous l’estes en Normandie. Pour moy

je mets mon espérance que le Ciel ne laissera pas une conduitte si desnaturée

et si ingratte sans une punition visible et qu’il luy viendra au moins un crapaut

entre les deux yeux (…) ainsy que je l’ay leü dans une histoire rapportée dans

le Pédagogue chrestien qui m’est toujours demeurée dans l’esprit et qui me fait

toujours frissonner toutes les fois que j’y pense (…).

Il fait part de la succession

de la duchesse de Lesdiguières, sur le procès de la "princesse de Montauban",

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