57
300. Honoré de BALZAC (1799-1850).
L.A.S. à son « très célèbre
éditeur » [Charles Gosselin]. 2 pp. in-8. Adresse au dos avec cachet
postal [23 nov. 1831].
Belle lettre.
« De toutes les gloires contemporaines, je suis en mesure de vous
faire tenir le 26-27 courant, le manuscrit des contes drolatiques, attendu que
je n’en ai plus que deux à faire mais, j’ai négligé pour ce ma mère nourrice, la
Revue de Paris. Or, ayant à la fin du mois 389 fr. à faire payer, je désirerais
savoir de votre hautesse typographique, si vous pourrez les remettre à ma
mère, sur son reçu dont nous ferions compte. Si cela était impossible, je vous
prie de m’en écrire aussitôt (château de Saché par Azai-le-Rideau Indre-
et-Loire) parce que je descendrois de dessus l’hippogriffe Rabelaisien et
m’occuperois à faire flèche d’autre bois, c’est à dire à parachever quelque
chose qui se résolût par de l’argent comptant. Faites agréer mes hommages à
madame Gosselin […] ».
Il demande, en post-scriptum s’il a des nouvelles de Chasles et si
les autres journaux ont parlé des romans et contes. [
Les Cent Contes
drolatiques
parurent chez Gosselin et Werdet, de 1832 à 1837].
1500 / 2000 €
301. Jules BARBEY D’AUREVILLY (1808-1889).
Pièce signée.
1 p. in-4 sur papier timbré.
Rare contrat de vente passé entre Jules Barbey d’Aurevilly et les éditeurs
Rouveyre et Blond pour la publication des Ridicules du temps :
« Entre
les soussignés Mrs Ed. Rouveyre & G. Blond, librairies Editeurs […] et
Mr. J Barbey d’Aurevilly […]. A été convenu ce qui suit : Mr J. Barbey
d’Aurevilly propose à Mrs Ed. Rouveyre & G. Blond, qui l’acceptant la
copie d’un volume ; format in18 jésus, ayant pour titre : Les Ridicules de ce
temps » et aux conditions suivantes : Mrs Ed. Rouveyre &G. Blond paieront
à M. J. Barbey d’Aurevilly par chaque tirage de mille exemplaires […] la
somme de cinquante centimes par exemplaire […]. M J. Barbey d’Aurevilly
ne pourra pendant cinq ans, à partir de la mise en vente, disposer de la
matière du volume faisant l’objet du présent traité. Fait double à Paris le
21 Février 1883… »
800 / 1000 €
302. Georges BIZET (1838-1875).
L.A.S. à son « cher Maître »
[Antoine Marmontel] ; 1 page in-12. [Fin 1852 ?].
Belle et rare lettre du jeune Bizet à son professeur de piano au
Conservatoire (il remporta un second prix de piano en 1851 et un
premier prix en juillet 1852).
« Je suis de noce ce soir et cette nuit ne m’attendez pas, je vous prie, demain
matin. J’ai eu l’étourderie de ne pas vous prévenir. J’irai vous voir mercredi
à la classe vous dire, si vous avez un instant le scherzo en si b min. de Chopin
[op. 31]. Votre élève dévoué ».
800 / 1200 €
303. Max JACOB (1876-1944).
Manuscrit autographe signé, Cornet
à dés : adde. 7 pp. ½ in-4. [1931]. Quelques soulignements au crayon
rouge.
Manuscrit de la suite des poèmes en prose du
Cornet à Dés
, publiée dans
la N.R.F. en 1931 sous le titre
« Cornet à dés…adde »
, et qui sera reprise
dans la réédition posthume du célèbre recueil.
« Rois en exil
C’est depuis qu’il a sa famille que S.A.R. se sent en exil. Par délicatesse elle ne
veut pas le quitter et lui ne veut pas se déguiser pour les frontières et la fuite.
Pantoufles. Deux beaux-frères aux Windows toute la journée, regardant les
crinolines du jardin et les cerceaux d’enfants.
Prisonnier sur parole et sous la main émue des hêtres, à quelle destinée songe-
t-il ? des empires ? il songe qu’il fera acheter un bouton de col à Bâle […] ».
Certains paragraphes ne seront pas repris, comme le stipule la mention :
« ne pas imprimer les paragraphes entourés d’un trait rouge ».
Tel celui-ci :
« Une gargouille de N. D. disait à sa voisine : « vous souvenez-vous de
l’enterrement d’Henri IV ? On ne sait plus organiser une fête ».
2000 / 3000 €
autographes &
manuscrits d’écrivains
300
301
302
303




