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jeudi 14 NOVEMBRE 2019
204. ALGÉRIE.
Lettre (en arabe) signée par Sid Kaddour agha de
Zatima, avec son cachet. 1 p. in-4. Datée de l’an 1269 de l’Hégire
(1853). Traduction d’époque sur le second feuillet, signée conforme par
l’interprète au bureau arabe de Cherchell. Petite marque de brûlure en
bas du second feuillet.
Pacification de l’Algérie.
« De la part des fils de votre serviteur qui
sont aussi vos serviteurs le Sid Kaddour El Ghobrini et ses frères Sid
Braham et Sid Mohamed qui vous font mille saluts et chaque salut est
suivi de mille autres.
Nous vous ferons savoir que nous désirons votre
amitié et vous rencontrer bientôt
(comme a toujours été le désir de
notre père). Si votre haute seigneurie daigne s’informer de nous, nous
lui dirons que nous nous portons bien et sommes avec la paix de Dieu
[…] ».
200 / 300 €
205. ALGÉRIE. CAMILLE-ANTOINE CALLIER
(1804-1889),
explorateur et général de division, il accompagna Michaud lors de son
voyage en Orient. 22 L.A.S. à son ami Varcollier. Alger, Saint-Amans-
la-Bastide, Vichy, Berlin, Madrid, Bayonne, Biarritz et Paris, 1841-
1872. 80 pp. in-8.
Belle correspondance amicale, écrite sur plus de 30 ans, en particu-
lier lors de ses missions en Algérie
. Le ton est donné dès la première
lettre du 1er mars 1841, écrite d’Alger. « Il est inutile de vous dire que
depuis mon arrivée, mon temps a été fort bien employé, soit en conver-
sations instructives, soit en courses au dehors. J’ai parcouru une bonne
partie de la province d’Alger, et j’ai été visiter nos établissements de
celle d’Oran.
J’ai même été assez heureux pour prendre part à une
expédition où nous avons tué q.q. Kabyles, fait 22 prisonniers et
ramené un assez bon nombre de bestiaux
[…]. Si l’on dirige une
expédition sur Medeah et sur Milianah, il est probable que j’en fasse
partie, mais si on attend le mois de mai pour agir, je serai obligé sans
doute de rentrer en France, car le maréchal désire, du moins jusqu’à
présent, que je vienne lui rendre compte de ma mission, et alors je serai
à Paris vers le milieu d’avril, d’où je repartirai peut-être pour faire la
grande expédition […] ». 4 avril 1844,
sur la chasse aux lions dans le
« délicieux Sahel d’Alger »
. « Vous dirai-je que les lions sont en ré-
volte, et que depuis quelques temps ils viennent se promener à peu de
distance d’Alger et y commettent toutes sortes de délits et de crimes ?
Un de cesmonstres a croqué dernièrement 2 arabes aux environs de
Cherchell
, et depuis q.q. jours, il y en a un énorme qui porte le trouble
dans un atelier de travailleurs occupés à faire la route dans la plaine de la
Mitidja. Moutons, vaches, chevaux lui ont déjà servi de pâture, et dans
la crainte qu’il ne lui prenne fantaisie de goûter de la chair humaine, on a
organisé hier une très grande chasse où il y avait 2 à 300 chasseurs, cha-
cun d’eux espérant avoir l’honneur de tuer l’incommode animal. Mal-
gré tant de monde, le lion s’est moqué de la compagnie […]. Le dernier
courrier nous a porté le rapport du duc d’Aumale sur son expédition de
Biskara. Les Princes ont montré une grande bravoure, dans un moment
où les troupes hésitaient, ils sont descendus de cheval, et mettant l’épée
à la main, ils ont chargé à leur tête […]. Je pars le 6, après demain, pour
Oran où j’espère rencontrer encore le gal Lamoricière, de là nous irons
à Tlemcen où nous organiserons 2 colonnes pour opérer sur la fron-
tière du Maroc.
Si je tue un marocain, j’en ferai faire cette fois une
paire de souliers pour Paul qui m’a paru tenir beaucoup à ce genre
de trophée
[…] ».
400 / 600 €
ALGERIE :
voir également n°233
206. AMÉRIQUE.
Lettre de 32 pp. in-4, avec corrections et additions.
New York, 14 août 1831.
Très longue lettre d’un jeune médecin parisien parti s’installer à
New York pour travailler avec le rev. Dr Milnor au sein de l’insti-
tution des sourds-muets [New York Institution for the instruction
of the deaf and dumb, fondée en 1817 et dirigée par Milnor].
Cette
lettre, écrite à ses parents, relate ses péripéties sur plusieurs mois, tout
d’abord en Angleterre, puis durant la traversée et son arrivée à New
York. Après une longue description du vaisseau, « je fis mes premiers
adieux à l’Europe le 27 7bre 1830 » (p. 13). Longue description de
la traversée jusqu’en baie de New York, en passant par les bancs de
Terre-Neuve, rencontre de marsouins, tempêtes, etc. (pp. 13 à 26).
Puis l’arrivée en Amérique (pp. 27 à 32), Long Island et New York.
«
Là s’ouvre Broadway, droite jusqu’au bout de la ville
, percée à
la manière anglaise en gros cailloux ronds, elle est bordée de larges
trottoirs en dalles. Des arbres encore jeunes, espacés comme sur nos
boulevards, et des lampes à gaz, à pied de fonte, sont placés sur le
bord du trottoir. Le bas de Broadway est principalement occupé par les
hôtels et les pensions bourgeoises du haut ton ; vient après la partie
qu’occupent les boutiques de luxe de New York […] ». Description de
la ville qu’il traverse jusqu’à la maison du Dr Milnor, qui le reçoit, et
l’héberge, lui fait découvrir la ville, ses églises, assistant à un concert
de musique religieuse. « Le matin le premier bruit que j’entendis fut le
cri du laitier passant avec sa petite charrette, je vis ensuite le boulanger
allant avec de grandes mannes placées sur un chariot étroit distribuer
ses pains,
puis les petits ramoneurs nègres dont la suie n’était pas si
noire que le visage et qui s’annonçaient en roucoulant des gammes
bruyantes, enfin le porteur d’eau qui me semblait venu de Paris
avec son tonneau et son cheval
». Il est alors reçu au sein de l’institu-
tion des sourds-muets newyorkaise. « Le mardi 9, il y eut convocation
des directeurs de notre institution pour entendre le compte-rendu de la
mission du Dr Milnor qui me présenta à ses collègues […]. Je passai
chez lui ma dernière nuit en ville avant mon entrée à l’institution que je
fis le lendemain. C’est là que j’attends le cours postérieur de calmes ou
d’orages que réservent à ma vie la Providence, ma philosophie et ma
faiblesse… ! ».
600 / 800 €
VARIA
(lots 204 à 288)
206




