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SAINT SIMON
,
Claude Henri de Rouvroy Comte de (1760-
1825). Réunion de trois lettres circulaires imprimées en li-
thographie par Godefroy Engelmann (1788-1839).
Lettres
sur les bourbons adressées au Roi et aux Industriels
:
Lettre
1
er
d’introduction au Roi; Lettre deuxième faisant suite à la
précédente
S.l.n.d., ca. 1815.
Réunion de deux lettres circulaires
imprimées en lithographie sur papier vergé fin filigrané par Godefroy
Engelmann N° 27 rue Louis Legrand, fac-similés de l’époque de
lettres de 8 et 4 pages in-4° signées: «
De votre Majesté le très fidèle sujet
Henry S Simon
» dans lesquelles Saint Simon s’adresse à Louis XVIII
et plaide pour un rapprochement d’intérêts entre l’ancienne noblesse
et les industriels pour faire face au menées subversives de la noblesse
de Bonaparte.
« En analysant dans ma dernière brochure l’état politique actuel, je
crois avoir démontré que les industriels sont aujourd’hui les seuls
appuis solides de la royauté, et qu’en conséquence le plan politique
invariable de votre dynastie doit avoir pour objet une ligne intime
avec eux […]
si les obstacles à la coalition indispensable de la royauté
et de l’industrie ne venaient point de ces deux pouvoirs eux mêmes ils ne
pourraient provenir que de la résistance de l’ancienne féodalité ou de celle
de la féodalité de Bonaparte qui ont effectivement l’une et l’autre le plus
grand intérêt à empêcher une liaison dont l’effet immédiat serait d’ôter
pour jamais aux deux classes de factieux toute chance de succès
[…]
Sire,
l’obstacle principal à l’établissement d’une coalition entre la royauté et
les industriels consiste, de la part de ceux-ci, dans une prévention contre
votre dynastie que la féodalité de Bonaparte est parvenue a faire naitre et
enraciner chez la plupart des industriels,mais à ne point s’y opposer et peut
être à les approuver
[….]
C’est là ce qui a fait réussir au 20 mars, comme
par enchantement, les projets des Bonapartistes; c’est là ce qui leur aurait
procuré un second succès e puis longtemps, sans la criante d’une nouvelle
invasion, crainte qui ne saurait être éternelle
[…]
Aujourd’hui, le caractère
féodal doit s’effacer complétement, et la royauté doit devenir entièrement
communale. En un mot le Roi au lieu d’être le chef des gentilshommes de
son royaume, doit devenir le chef des industriels
[…]
votre majesté n’a donc
rien à redouter relativement à la restauration du dogme de la souveraine-
té du peuple de la part des industriels […]d’ailleurs le seul mal réel qui
pourrait résulter de la restauration de ce dogme, si elle était possible serait
des tentatives pour faire participer au pouvoir la masse du peuple. Or,
sous ce rapport, il ne saurait y avoir le moindre motif de crainte. Les chefs
industriels sont de tous ceux qui redoutent le plus le désordre, comme étant
ceux aux quels il cause le plus de dommage, et en second lieu, ils ont tous les
moyens imaginables pour l’empêcher, comme étant les chefs naturels et per-
manents du peuple […] La royauté n’a donc aucun motif réel pour ne pas
adopter le plan de liaison avec les industriels qui est dicté par son intérêt le
plus grand et par son besoin le plus urgent. En abandonnant sans retour la
cause de l’ancienne noblesse, pour se mettre à la tête de celle des industriels,
votre majesté peut être assurée que ceux-ci, malgré leurs préjugés rompront
très aisément avec la noblesse de Bonaparte et s’empresseront de répondre
à l’appel du trône
[…]
Lettre d’envoi à Messieurs les Industriels,
S.l.n.d. ca.1815
- Lettre circulaire imprimée en lithographie par Godefroy Engel-
mann rue de Richelieu N°34, fac-similé de l’époque d’une lettre de
deux pages in-4° signée : «
Votre très humble serviteur Henry St Simon
»
«
Messieurs je vous ai présenté dans ma dernière brochure les mesures qui
doivent être prises pour terminer la révolution en commençant l’établisse-
ment du régime industriel. Mes idées ont été généralement approuvées des
industriels dont j’ai pu recueillir l’opinion. Mais leur nouveauté a trop
étonné les esprits pour qu’il me soit possible d’espérer que sans d’autres
travaux de ma part, je déterminerai ce sentiment de conviction nécessaire
pour former chez un nombre suffisant d’industriels une opinion politique
active, propre à provoquer et à coordonner dans le grand corps de l’indus-
trie les efforts indispensables pour amener le commencement d’organisation
du régime le plus favorable à la culture, au commerce et à la fabrication
[…]
mais avant de vous faire part de ces travaux, j’ai cru devoir m’atta-
cher par-dessus tout à remplir une condition préliminaire que je regarde
comme tout a fait capitale. J’ai pensé que la première chose à faire pour
les industriels est de tranquilliser la dynastie des Bourbons sur leurs dispo-
sitions à son égard
[…]
Il dépend entièrement de vous, Messieurs, de leur
procurer et de leur garantir cette tranquillité, car vous êtes par le genre de
vos occupations, par votre capacité, et par l’influence qui en dérivent, les
véritables chefs temporels de la nation
[…]
N’oubliez point que ce n’est
qu’en vous liant avec la royauté que vous pouvez ouvrir promptement la
belle carrière politique réservée par la marche de la civilisation aux indus-
triels français du Dix-neuvième siècle
[…].
1200 - 1500
€




