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les collections aristophil
s’inquiète de la santé de Mme CAMPAN, très aÀaiblie… « Tu sais
mieux que personne qu’il n’a pas tenu à moi de ne pas trouver mon
bonheur ou il est seul permis de l’espérer. Dieu m’est témoin que j’ai
tout fait et c’est encore une consolation qu’on ne peut m’ôter, c’est
d’avoir usé toutes mes facultés à tacher de rendre heureux l’homme
auquel le sort m’avait uni [
LOUIS BONAPARTE
]. Dieu veuille qu’il le
trouve, ce bonheur, dans la religion ; mais pour moi je n’ai rien à me
reprocher, tu sais tout ce que j’ai souÀert pour cela. Comme il est à
la mode de s’amuser à mes dépends, tu sais sans doute qu’il a paru
un libelle horrible où l’on renouvelle ces propos qui m’ont fait tant
de mal autrefois. On veut absolument me faire l’honneur de me citer
parmi les conquêtes de l’Empereur
NAPOLÉON
, le pauvre homme il
faut au moins lui rendre justice. Je ne puis même avoir eu le mérite
de la résistance, car il n’y a jamais pensé »... Son fils Louis [le futur
Napoléon III] « est gentil ; mais toujours foible pour son âge »… Elle
fait l’acquisition d’ARENENBERG, « petite campagne sur le lac de
Constance »… Elle parle de ses romances…
1818
.
26 avril
, repoussant l’idée d’un raccommodement avec son
mari : « tu oublies donc tout ce que j’ai souÀert, et que le seul bien
que j’ambitionne à présent, c’est au moins la liberté de respirer à mon
aise, ma vie seroit compromise si cela ne m’étoit plus possible, je ne
pense plus depuis longtems au bonheur ; mais ne plus être entourée
de malveillance de soupçons est nécessaire à mon existance »…
1
er
décembre 1818, sur sa fameuse romance du
Beau Dunois
et les
fêtes données à Augsbourg en son honneur : « Le jour de ma fête
pour l’avenir, elle étoit de moitié dans tout. Elle me manque donc
de sentiment, d’habitude. […] Sais-tu pourquoi je trouve du courage
c’est que je suis résignée au malheur, je crois que la vie d’une femme
n’est composée que de souÀrance. Ses seules jouissances sont le
bonheur qu’elle peut procurer aux autres, […] c’est souvent ayant le
cœur déchiré qu’il faut sourire à ceux qui nous aiment »…
1814
.
29 juillet
, sur son arrivée à Plombières pour prendre les eaux
après la chute de l’Empire.
Saint-Leu 16 octobre
, sur son entrevue
avec LOUIS XVIII : « Il a été très bon pour moi, et je lui ai bien dit que
je pensois que mon bonheur était de vivre tranquille et de mettre
mes enfants sous sa protection »…
1815
.
25 novembre
, pendant le procès du maréchal NEY : « J’espère
qu’il viendra des tems plus tranquilles où nous pourrons continuer
une correspondance qui me sera toujours chère ; mais c’est dans
la crainte de nuire à ceux que j’aime que je dois me faire oublier
dans ce moment ».
1816
.
2 décembre
. Errante et calomniée, elle s’est réfugiée à Constance ;
elle cherche à vendre ses diamants… « Je serai bien aise que tu voyes
mon fils si tu vas à Rome. Son père sera sans doute bien pour toi, il
a été bien mal pour moi et cela m’a fait de la peine pour lui car pour
nos aÀaires d’intérêt il est impossible de s’être plus mal conduit ;
mais je lui ai pardonné de tout mon cœur »... Elle a composé trente
romances dans sa retraite…
1817
. En mai, elle quitte Constance et s’installe à Augsbourg (17 mai
1817) ; elle passe huit jours en Bavière avec son frère Eugène. Elle




