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136

les collections aristophil

715

HUET Pierre-Daniel

(1630-1721) prélat, érudit et écrivain,

ami et collaborateur de Mme de Lafayette ; sous-

précepteur du Dauphin et évêque d’Avranches.

L.A.S. « P. Daniel Ev. d’Avranches », Caen 6 novembre 1694 ;

3 pages in-4.

500 / 700 €

Sur une a£aire de prêtre débauché, accusé de sortilège.

Ses connaissances sur l’aÀaire des trois personnes accusées de

sortilège, détenues dans les prisons, lui sont venues par plusieurs

voies, « les unes par la confession, ou par des moyens relatifs a la

confession, les autres par les examens que j’ay faits des accusez,

par divers rapports qui m’ont esté faits, & par les entretiens que j’ay

eus avec M

r

de Glatigny, Lieutenant Criminel d’Avranches »… S’en

tenant aux examens et confrontation qu’il a faits, « il m’a paru avec

beaucoup de vraysemblance, quoyque sans une entiere certitude,

que la premiere source de cette aÀaire, comme de la plus part des

autres semblables, est la debauche, & que le Prestre pour abuser de

ces deux creatures, a mis en usage des moyens qui ont causé tout

ce scandale. Je suis persuadé que dans ces moyens, qui paroissent

surnaturels, il y a beaucoup de charlatanerie de la part du Prestre,

& beaucoup de simplicité & d’illusion de la part de la femme, &

plus encore de la part de la fille, quoy que je n’assure pas qu’il n’y a

rien au dela. Je n’ay point reconnu qu’en tout cela il y ait eu d’autre

malefice, que l’entreprise de suborner ces deux malheureuses. Ce

que l’on avance touchant les autres malefices, est sans preuve, & les

faits les plus importans qu’on articule en ce procez ; ne sont point

prouvez, ou le sont foiblement, & ne fournissent point de matiere

sušsante a appuyer un jugement certain. Dans les monitoires qui

m’ont esté presentez, j’ay trouvé quelques articles peu convenables

a l’honneur de l’Eglise & de mon caractere ; & mesme contraires

aux connoissances que j’ay. Ainsi je n’ay pas cru devoir signer ces

monitoires, sans en eÀacer ces articles »…

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JAURÈS Jean

(1859-1914) homme politique.

2 MANUSCRITS autographes signés « Jean Jaurès »,

[décembre 1904] ; 39 et 44 pages in-fol. (le second ms porte

le timbre sec de la

Collection Justin Godart

).

1 500 / 2 000 €

Deux articles parus dans

L’Humanité

sur l’a£aire Syveton

.

[Gabriel SYVETON (1864-1904), député nationaliste connu pour

ses attaques contre le ministère Combes, a été retrouvé mort le 8

décembre 1904, à la veille de son procès pour avoir giflé le ministre

de la Défense ; la police ayant conclu à un suicide (Syveton étant

compromis dans des malversations financières et des aÀaires de

mœurs), sa mort avait alimenté un climat de troubles, les milieux

nationalistes développant la théorie d’un complot et d’un assassinat

sur ordre de la franc-maçonnerie.

Leur embarras

(28 décembre 1904). Jaurès a démontré que « si M.

Syveton a été assassiné, comme, je le crois, la veille du procès était

précisément pour les assassins ou leurs amis la date de choix. Elle

leur permettait d’imaginer une sorte d’alibi moral et la diversion du