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les collections aristophil
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HUET Pierre-Daniel
(1630-1721) prélat, érudit et écrivain,
ami et collaborateur de Mme de Lafayette ; sous-
précepteur du Dauphin et évêque d’Avranches.
L.A.S. « P. Daniel Ev. d’Avranches », Caen 6 novembre 1694 ;
3 pages in-4.
500 / 700 €
Sur une a£aire de prêtre débauché, accusé de sortilège.
Ses connaissances sur l’aÀaire des trois personnes accusées de
sortilège, détenues dans les prisons, lui sont venues par plusieurs
voies, « les unes par la confession, ou par des moyens relatifs a la
confession, les autres par les examens que j’ay faits des accusez,
par divers rapports qui m’ont esté faits, & par les entretiens que j’ay
eus avec M
r
de Glatigny, Lieutenant Criminel d’Avranches »… S’en
tenant aux examens et confrontation qu’il a faits, « il m’a paru avec
beaucoup de vraysemblance, quoyque sans une entiere certitude,
que la premiere source de cette aÀaire, comme de la plus part des
autres semblables, est la debauche, & que le Prestre pour abuser de
ces deux creatures, a mis en usage des moyens qui ont causé tout
ce scandale. Je suis persuadé que dans ces moyens, qui paroissent
surnaturels, il y a beaucoup de charlatanerie de la part du Prestre,
& beaucoup de simplicité & d’illusion de la part de la femme, &
plus encore de la part de la fille, quoy que je n’assure pas qu’il n’y a
rien au dela. Je n’ay point reconnu qu’en tout cela il y ait eu d’autre
malefice, que l’entreprise de suborner ces deux malheureuses. Ce
que l’on avance touchant les autres malefices, est sans preuve, & les
faits les plus importans qu’on articule en ce procez ; ne sont point
prouvez, ou le sont foiblement, & ne fournissent point de matiere
susante a appuyer un jugement certain. Dans les monitoires qui
m’ont esté presentez, j’ay trouvé quelques articles peu convenables
a l’honneur de l’Eglise & de mon caractere ; & mesme contraires
aux connoissances que j’ay. Ainsi je n’ay pas cru devoir signer ces
monitoires, sans en eÀacer ces articles »…
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JAURÈS Jean
(1859-1914) homme politique.
2 MANUSCRITS autographes signés « Jean Jaurès »,
[décembre 1904] ; 39 et 44 pages in-fol. (le second ms porte
le timbre sec de la
Collection Justin Godart
).
1 500 / 2 000 €
Deux articles parus dans
L’Humanité
sur l’a£aire Syveton
.
[Gabriel SYVETON (1864-1904), député nationaliste connu pour
ses attaques contre le ministère Combes, a été retrouvé mort le 8
décembre 1904, à la veille de son procès pour avoir giflé le ministre
de la Défense ; la police ayant conclu à un suicide (Syveton étant
compromis dans des malversations financières et des aÀaires de
mœurs), sa mort avait alimenté un climat de troubles, les milieux
nationalistes développant la théorie d’un complot et d’un assassinat
sur ordre de la franc-maçonnerie.
Leur embarras
(28 décembre 1904). Jaurès a démontré que « si M.
Syveton a été assassiné, comme, je le crois, la veille du procès était
précisément pour les assassins ou leurs amis la date de choix. Elle
leur permettait d’imaginer une sorte d’alibi moral et la diversion du




