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HISTOIRE

par le Sultan de la question marocaine. […] Elle aurait vraiment trop

l’air d’être dirigée contre l’accord franco-anglais ». Il faudrait rétablir

des relations courtoises avec l’Allemagne…

La Conclusion

(20 avril 1905). « Du débat institué sur le Maroc et

sur la dišculté survenue entre la France et l’Allemagne s’est dégagée

une conséquence très nette et très heureuse. La Chambre n’a point

voté d’ordre du jour, d’abord pour ne pas compliquer un problème

extérieur des inévitables manœuvres parlementaires qui auraient pu

en fausser les termes ; ensuite parce que des formules sommaires

répondent mal à la complexité de ces sortes de questions ». Jaurès

se méfie de la « politique personnelle » de Delcassé. Rouvier a

obtenu une « unanimité morale [...] en déclarant à la Chambre « que

le gouvernement tout entier assumait la responsabilité collective de

l’action diplomatique, et que cette action s’exercerait dans le sens de

négociations franches, claires, conciliantes », ce dont les socialistes

ont pris acte…

Voie ouverte

(10 avril 1905). « Si faible qu’ait été l’autre jour l’eÀort

de bon sens de M. Delcassé, il a suš à amener une détente dans

les relations franco-allemandes ». Jaurès commente la réponse de

Bülow à Delcassé. « La diplomatie allemande croit pouvoir conclure du

langage de notre ministre que celui-ci n’entend pas pratiquer au Maroc,

dans l’intérêt exclusif de la France, une politique de protectionnisme

et de prohibition. Le marché marocain resterait ouvert à toutes les

nations »… Il faudrait donc prendre un engagement précis qui assure

le libre-échange au Maroc, et non ce protectionnisme qui « crée une

petite oligarchie de monopoleurs qui exploitent les indigènes […] Nous

sommes, par l’Algérie, voisins du Maroc : notre trafic méditerranéen

est considérable. Il est donc certain que si le Maroc pacifié, organisé,

s’éveille à la civilisation et au travail, la France y pourra pratiquer des

échanges très étendus sans avoir besoin d’y dresser une muraille de

douanes contre les produits des autres peuples »… Jaurès s’inquiète

de la convocation d’une conférence internationale « qui serait saisie