Previous Page  73 / 260 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 73 / 260 Next Page
Page Background

71

HISTOIRE

« Le tems est superbe et nous guerroyons. Nos troupes sont dans

les meilleures dispositions. Nous connoissons la dernière victoire de

l’Empereur près Meissen [à Dresde]. Là où il se trouve on est toujours

sur des succès brillants »…

Schilda 8 septembre

. « Nous voilà près

de l’Empereur, c’est-à-dire à mon gré près de la victoire »…

Torgau

8 septembre

. « Nous avons eu une aÀaire peu heureuse [Pirna], ou le

4

e

corps a souÀert – mais il s’y est très bien conduit. Au reste je ne

puis dire que je commandois mon corps à cette aÀaire. Nous nous

portons bien sauf le pauvre Cailleux qui a reçu une blessure à la tète

que je crois mortelle. L’aide de camp du g

al

Delort a eu aussi une

jambe amputée »…

14 septembre

. « M. de Narbonne vient d’arriver

comme gouverneur de Torgau, je ne l’avais pas revu depuis l’Illyrie.

Je t’écris de chez le P

ce

de la Moskowa [Ney] qui me charge de le

rappeller à ton souvenir et de dire à sa femme si tu la vois qu’il faut

de l’ordre dans ses aÀaires »…

16 septembre

. « S.M. est satisfaite de

la conduite du 4

e

corps [à Dennewitz, le 6], quoique nous n’ayons

pas été heureux ; les troupes se sont il est vrai battues avec une

grande bravoure beaucoup d’ordre et de sang-froid. Il est dišcile

de voir des soldats mieux tenir au feu et manœuvrer sous la mitraille

avec plus de calme. Je n’ai eu qu’à me louer toute la journée des

ošciers et des soldats. Mais nous avions aÀaire à forte partie. Peut-

être l’Empereur nous procurera-t-il quelqu’occasion de prendre

notre revanche »…

Hocheim sous Mayence 4 novembre

. « Après

avoir été général d’arrière-garde, me voilà devenu g

al

d’avant-garde.

L’Empereur me donne un beau corps et un bon commandement. Je

n’ai point de plus vif désir que celui de bien servir l’Empereur et de

le contenter »…

5 novembre

. « Depuis que j’ai eu l’honneur de dîner

avec l’Empereur, j’ai eu aussi l’occasion de voir Sa Majesté plusieurs

fois à Weissenfels, Erfurth et ici, elle a daigné me traiter avec bonté

et m’a confié un beau commandement, celui de son avant-garde »…

Mayence 9 novembre

. « J’étais un peu triste de ce que S.M. était

partie sans avoir passé la revue de mon corps, mais j’espère que ce

qui est diÀéré n’est pas perdu et que S.M. nous enverra de Paris les

graces qu’elle a fait espérer au 4

e

corps »…

Général BERTRAND,

Lettres à Fanny

(éd. S. de la Vaissière-Orfila,

Albin Michel, 1979, p. 183-360).