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66

les collections aristophil

640

BARTHOU Louis

(1862-1934) homme politique et historien.

MANUSCRIT autographe signé « Louis Barthou », [

Rapport

sur les prix de vertu

], 1930 ; 19 pages in-4 montées sur

onglets, reliure demi-chagrin tête de nègre (

M.-P. Trémois

).

600 / 800 €

Rapport à l’Académie française sur les prix de vertu

.

Ce discours fut prononcé le 4 décembre 1930. Barthou, en tant que

directeur de l’Académie, prononce le traditionnel rapport sur les prix

de vertu décernés par l’Académie en 1930, signalant les personnes

méritantes et rendant hommage à plusieurs œuvres caritatives, pour

conclure : « Le sentiment du Bien n’est pas en France la chose la

moins répandue. Le Dévouement n’y connaît pas de chômage. La

Vertu n’y est pas un mot stérile. Qu’il se regarde ou qu’il se compare,

un tel pays n’a rien à craindre de ses destinées. ».

Le manuscrit, à l’encre bleue sur papier bleu, présente de nombreuses

ratures, corrections et additions. Il est dédicacé en tête : « A la

“Loriotte”, qui pourrait jouer sur l’Arbre du Bien un air de Vertu, son

ami aÀectueusement dévoué Louis Barthou 9 décembre 1930 ». Il s’agit

probablement de Mme Lorette Guilliotte, citée dans le rapport, âgée

de 82 ans : « Restée veuve depuis 1913 elle a dû, après une existence

qui ne fut jamais heureuse, assumer les plus lourdes charges, une

fille, une petite-fille et un petit-fils, tous de santé précaire, et quatre

arrière-petits-enfants, dont l’aîné a sept ans. Pour faire face aux

besoins de ces existences dont elle est presque l’unique soutien,

Mme Guilliotte entretient des nourrissons ou des enfants de trois à

onze ans. Elle n’en a guère élevé moins d’une centaine. Ayant elle-

même mis au monde deux garçons et six filles, son expérience et sa

sollicitude maternelles ont inspiré partout autour d’elle la confiance,

l’estime et la gratitude »...

On joint

3 L.A.S. à Joseph Bédier, 1920-1922.

mai

, sur la démolition des hangars et des avions ; détails sur le réglage

des avions…

6 mai

1917

, il a eu beaucoup de travail pour monter les

petits émetteurs sur les sopwith de l’escadrille, et pour installer un

récepteur à amplificateur pour suivre les avions du front…

28 août

, il

a rejoint Philippe et Samuel à leur escadrille : il raconte la dévastation

vue depuis l’avion…

9 avril

1918

: « C’est une vraie veine que l’escadrille

soit passée sur Salmson pour ces attaques, sans quoi elle aurait

peut-être eu le double de pertes »…

23 mai

: « Les chasseurs boches

sont nombreux et agressifs »…

6 septembre

: « L’avance se poursuit, et

l’aviation suit, d’heure en heure, la progression régulière des troupes

[…]. Samuel a eu avec Philippe une aventure qui aurait pu finir très

mal. Son avion a reçu en liaison d’infanterie un obus de plein fouet

qui a éclaté en touchant la mitrailleuse de l’avant. Sam a eu la figure

criblée d’éclats de verre »…

8 novembre

: « Ici, c’est un pays qui n’a

pas encore vu d’aviation. Alors on se croirait revenu aux beaux jours

de l’aviation où tu pilotais d’une main ferme le Blériot monoplace…

Les civils accourent avec des bouquets tricolores, le maire fait une

allocution bien sentie et le pilote n’ose plus faire partir son moteur

de peur de tuer les petits gosses par son hélice »…

*

Richard

se trouve au service téléphonique en décembre 1915.

12

janvier 1916

, il décrit le fonctionnement de son projecteur pour faire

des signaux aux avions : il faut trois hommes pour le manœuvrer…

Mai [1916]

, on se préoccupe beaucoup des gaz : il décrit sa propre

expérience…

28 février 1919

, on lui confie l’installation des postes à

ondes entretenues à Marseille…

*

Philippe

a commencé dans les tranchées : ses lettres de 1915

racontent fidèlement la vie du soldat …

2 avril [1917]

, grâce à l’intervention

de son oncle auprès du médecin major, il est jugé apte à entrer dans

l’aviation…

3 mai 1917

, il suit des cours « amusants sur l’interprétation des

photos » ; ils vont commencer des tirs aériens. « Nous ne montons ici

que sur Farman, G4, R4. – De vieux coucous bons pour la réforme »…

7 juin [1918]

, il est enchanté de ses heures de vol, mais désolé de voir

que Sam est toujours sur Farman, « peu maniable, lent, mal armé.

Ses qualités de pilote ne peuvent se faire jour », alors que les boches

sont très actifs…

*

Samuel

, engagé volontaire, fit son apprentissage de l’avion à 17 ans

au centre de Longvic, près Dijon.

24 mars 1916

, il parle du Renault 80

HP et du Canton-Unné, qu’ils étudient. « Je suis monté l’autre jour

en Maurice Farman (mon futur appareil !) avec le pilote assez connu

je crois, Martinet : j’ai constaté avec plaisir la facilité de conduite et

surtout la sécurité inspirée par cet excellent appareil »…

24 février

1917

, les nouveaux appareils Farman, de 150 et 170 H.P., l’enchantent :

il détaille leurs qualités…

17 mars 1917

, enthousiasme à propos du

nouveau commandant de l’aéronautique, des Sopwiths et du nouveau

Bréguet…

29 décembre 1918

, ils ont essayé tous les avions boches et

les ont renvoyés à l’arrière…

On joint

5 L.A.S. de leur père l’historien Charles-Victor

LANGLOIS

, et

6 d’autres membres de la famille ; quelques notes autogr. et minutes

de Daniel

BERTHELOT

à propos de ses neveux ; et 5 photographies

de petit format envoyées par Marc, du Salm de Richard, de ruines etc.