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les collections aristophil

jouis du sentiment de m’appartenir en entier depuis 5 ans et n’avoir

rien de commun avec le reste de l’univers, c’est notre trésor devant

lequel tout pâlit et disparaît. […] Je sentais que tu penserais à moi

pendant la cérémonie où il y a 2 ans nous n’étions préoccupé que

par notre présence, et tu étais si beau aussi. Je me sentais fière de

mon mari qui est heureux de n’appartenir qu’à moi seule. Je t’aime

à la folie »…

8 h ½ du soir

. « Notre rencontre au boulevard fut un bon

rayon de soleil pour moi, ainsi qu’au quai et à la perspective, tu es

si beau et appétissant qu’il y a de quoi perdre la tête comme c’est

le cas avec moi depuis 6 ans et j’en suis heureuse. Je suis contente

que nous avons joui terriblement, ce délice n’a pas de nom, aussi

sommes nous les seuls à comprendre cette jouissance à laquelle

rien ne peut être comparé »... À minuit. « Notre bonne soirée m’a

laissé une délirante impression, je ne vis que dans tes bras et par

ta présence, j’aimes à lire ensemble et prendre le thé, en un mot je

t’adores toi et je respire que par toi cher mari adoré, mon tout »...

30 novembre-1

er

décembre/12-13 décembre 1871, n° 320. « J’avoue que

ta lettre m’a fait beaucoup de peine car j’avais cru que la fin de notre

me faire que du bien dans mon état [elle est enceinte]. Pardonnes-moi

d’avoir pleuré hier, mais que veux-tu c’est parce que je t’aimes et que

je penses à toi, que je ne voudrais pas mourir sachant combien le

sentiment de se voir d’un coup ainsi dire plongé pour toujours dans

un abîme de tristesse et de tout ce qu’il y a au monde de plus triste

et se dire que notre vie c’est en allé avec l’être adoré, est aÀreuse

et peut nous rendre fou. Mais ce qui au moins est consolant c’est

la persuasion que j’aurais emporté, que tu n’aimeras personne et

que tu te conserveras pour moi, et que rien ne te ferais oublier les

devoirs que tu remplirerais pendant ma vie. Tu n’es pas capable

de te consoler après ma mort et ta conscience ne te permettera

jamais de me tromper après ma mort mais au contraire tu tienderas

doublement à te conduire iresprochablement et ne rompre en rien

nos liens sacrés. Mais je ne veux pas mourir oh ! mon Dieu bénissez

mes couches et conservez nous l’un pour l’autre »...

27-28 novembre/9-10 décembre 1871

, n° 317. « Ta bonne lettre m’a

fait du bien comme toujours et est le reflet de ton coeur qui est si

heureux de t’aimer et n’appartiens qu’à toi aussi je comprends que tu