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les collections aristophil
mais aussi des dépêches sur les réactions à l’étranger… Il cause avec
son neveu Henri de Hesse… Leurs prisonniers de guerre leur savent
gré d’être bien traités et lui ont même souhaité la victoire ! Le combat
devant Plevna fut terrible : « La grande faute a consisté en ce que
le Gén. Krüdner, tout en connaissant la supériorité numérique des
turcs, se soit décidé de les attaquer, comme il en avait reçu l’ordre.
Mais en prenant sur lui la responsabilité de ne pas l’exécuter il aurait
conservé plus d’un millier de vie et évité une
déroute complète
et
il faut l’avouer que cela en est une
. Heureusement encore que les
Turcs n’aient pas poursuivi les débris de nos braves, car autrement
peu de monde se serait sauvé » ([19/31 juillet 1877])… Il fait des vœux
pour que se confirme une retraite des Turcs en direction de Kazanlyk.
« Chez mon fils il n’y a eu que des escarmouches insignifiantes aux
avant-postes et aucun mouvement du côté de Plevna, dont l’armée
roumaine se raprochera dans quelques jours, en menaçant la ligne
de retraite des Turcs » ([16/28 août 1877])… Une longue conversation
avec Wellesley lui fait conclure « que le gouv. anglais ne se montre
plus modéré,
pour le moment
, que parce qu’il espère qu’après le
guignon que nous avons eu, ce dernier temps, nous n’aurions plus
le temps cette année de marcher sur Andrinople et Constantinople
jusqu’à l’hiver »… Rien ne garantit que l’Angleterre ne leur déclare la
guerre encore cette année, « malgré les soi-disant bons vœux pour
les coups de canon. « Mon frère avait si bien combiné qu’il nous fit
mener directment à l’endroit, vis-à-vis de Nikopol, pas loin de Turno,
d’où l’on pouvait tout voir, sans être exposé au feu de l’ennemi. […]
Le panorama de là était magnifique et j’avais plustôt le sentiment
d’être à une manœuvre qu’à une aÀaire sérieuse »… Description de
leur Q.G. (Dratva 14/26 juin 1877)… Le lendemain la plus grande partie
de Nikopol est en flammes… Le 16/28 juin il traverse le Danube avec
des marins de la Garde et visite le champ de bataille de la veille ;
les ociers et les soldats enthousiastes se jettent sur lui pour lui
embrasser les mains et les pieds… Nouvelle d’une brillante victoire
remportée le 8/20 juin : « tu comprendras notre joie et l’enthousiasme
qui s’empara de tout le Quartier Général. Tous accoururent vers ma
maison pour nous féliciter moi et mon frère, auquel j’ai donné le 2
d
de S
t
Georges, et la petite croix à son fils qui s’est montré en brave
et à Napokoiczicki le St. George au cou. Ce furent des houra sans
fin et les ociers finirent par nous berner. Tous étaient émus aux
larmes. Ce sont de ces moments qu’on n’oublie pas » (Slatino 15/27
juin 1877)… Il multiplie les visites aux blessés… Quelques jours plus
tard, il fait part de plusieurs aÀaires très sanglantes, où on n’a pu
poursuivre les Turcs : « mon frère Michel a l’air soucieux et demande
des renforts, qui vont lui être envoyés, mais ne pourront arriver que
dans 2 mois » (Zimnitza 19 juin/1
er
juillet 1877)… Il souÀre de la chaleur,




