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58

les collections aristophil

La liaison d’Alexandre II avec Catherine (Katia) DOLGOROUKI (1847-

1922) débuta en 1866. Elle avait dix-huit ans, lui quarante-sept. En

1870, l’installation de Katia dans une chambre du Palais d’Hiver,

au-dessus des appartements impériaux où résidait la Tsarine Marie

Alexandrovna, fit un énorme scandale à la Cour. En 1872, elle lui

donnait un fils, Georges, puis deux filles, Olga et Catherine. La Tsarine,

depuis longtemps souÀrante, mourut le 3 juin 1880, et quarante jours

seulement après sa disparition, Alexandre fit de Catherine son épouse

morganatique, lui conférant le titre de Princesse Yurievskaya. La vie

légitime du couple fut de courte durée, car le Tsar fut victime d’un

attentat à la bombe le 13 mars 1881. Ramené mortellement blessé

au palais, il agonisait quelques heures plus tard dans les bras de

Katia. Devenue veuve, la princesse Yurievskaya s’exila en France

à Nice, où elle mourut en 1922, emportant avec elle sa précieuse

correspondance que le nouveau Tsar Alexandre III avait tenté de

récupérer pour la détruire. Les lettres sont numérotées, et portent

la date et l’heure, comme un journal de conversation. Elles sont

rédigées principalement en français, avec quelques phrases en russe

généralement dans l’alphabet latin, et un vocabulaire secret (comme

les

bingerles

désignant leurs ébats érotiques). Par mesure de sécurité,

elles ne comportent pas le nom de Catherine et ne sont pas signées.

La formule finale en russe : «

мвойн на всегда

» (à toi pour toujours),

tient lieu de signature.

Les lettres sont écrites de Tsarskoe-Selo, Saint-Pétersbourg, Berlin,

Francfort, Wiesbaden, Schwalbach, Weimar, Paris, Sébastopol,

Stuttgart, Jugenheim, Helsingfors, Moscou, Kischinev, Ploesti, Zimnista

etc. Tout au long de cette correspondance, Alexandre se montre un

amant attentionné et ardent, évoquant fréquemment leurs « bingerles »

(ébats), et assurant Katia de son amour : « Cela déborde », répète-t-il ;

« ma véritable vie est en vous » (27 août 1866)… « Oh ! ce que j’aurais

donné pour pouvoir passer ma nuit auprès de toi et ne plus craindre

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ALEXANDRE II

(1818-1881) Tsar de Russie.

57 L.A. (9 incomplètes), et 42 billets autographes pour

télégrammes (9 signés « Alexandre » ou « Al »), 1866-1880, à

Catherine DOLGOROUKI (Katia) ; environ 190 pages formats

divers (quelques-unes au crayon), certaines à son chiÀre

couronné ; en français, parfois avec quelques mots ou

lignes en russe, quelques-unes entièrement en russe.

40 000 / 50 000 €

Importante correspondance amoureuse du Tsar à Katia Dolgorouki,

témoignant de leur extraordinaire histoire d’amour, mais aussi de

l’engagement du Tsar dans la guerre russo-turque de 1877

.

636

ABD EL KADER

(1807-1883) émir arabe.

2 L.A.S. en arabe avec son cachet encre, [Damas 1860-

1861], au général Charles de BEAUFORT D’HAUTPOUL,

commandant en chef de l’armée de Syrie ; chacune demi-

page in-fol.

1 000 / 1 200 €

On joint

7 lettres ou pièces en arabe, dont 2 avec enveloppe.