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Livres & Manuscrits
RTCURIAL
22 septembre 2020 14h30. Paris
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Livres & Manuscrits
RTCURIAL
22 septembre 2020 14h30. Paris
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BRETON (André)
Manuscrit autographe
signé de « Réponse à l’enquête
de Francis Dumont ».
[1950]
Manuscrit autographe signé (3 p. in-4,
27,5 x 21,5 cm) et lettre autographe
signée du 15 mai 1950 (1 p. in-4,
27,5 x 21,5 cm), encre verte,
papier pelure jaune.
André Breton répond à une enquête de
Francis Dumont pour un dossier intitulé
« les intellectuels français devant le
communisme » paru dans
Combat
le 16
mai 1950.
On y lit aussi une sorte de
mea culpa
quant à son affiliation au communisme
(Breton est resté stalinien jusqu’en
1935 avant de devenir trotskiste)
qu’il dénonce à présent avec la
dernière fermeté :
« il y a les camps
de concentration qui ne le cèdent
pas en ampleur et en atrocité à ceux
d’Hitler ; il y a l’abrogation de
toutes les libertés dignes de ce
nom ».
Il écrit encore :
« Les deux
nécessités dont je rêvais autrefois de
ne faire qu’une seule : “Transformer
le Monde” selon Marx, “Changer la
Vie” selon Rimbaud se sont au cours
des quinze dernières années de plus
en plus disjointes et opposées,
mais je ne désespère pas qu’elles se
retrouvent. Le grand obstacle actuel
à leur rencontre est le stalinisme ».
Il déplore « qu’à l’effort vers “plus
de conscience”, que je persiste à
tenir pour l’objectif primordial du
socialisme, on a réussi à substituer
le mot d’ordre de fanatisation. »
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CAMUS (Albert)
Lettre autographe signée.
[Paris], 10 juin 1954.
1 p. in-4.
Lettre autographe, apparemment inédite,
à Constantin Amariu.
Camus répond
chaleureusement à Constantin Amariu
au sujet du premier roman qu’il lui a
soumis,
Le Paresseux
.
« C’est une superbe idée d’avoir
imaginé qu’un monde rationalisé puisse
être d’abord lézardé, puis ruiné, par
ce qu’il y a de plus négatif dans la
résistance roumaine, je veux dire la
paresse. »
Il l’invite à corriger les
menues imperfections et à
« éclaire[r]
de loin en loin ce qu’il y a d’un peu
volontairement terne dans le récit, et
ce sera très bien. De toutes manières,
ayez confiance dans votre œuvre. Elle
le mérite. »
Étudiant en philosophie à Paris,
Constantin Amariu publia
Le Paresseux
en 1955 chez Denoël ; il fut couronné
par le prix Rivarol.
Belle lettre d’un mentor à l’auteur
d’un premier roman, dont il suit
l’achèvement.
Traces de pliure, petites taches
brunes.
2 500 - 3 000 €
Cette charge est à resituer dans un
contexte particulier, au moment où
Breton tentait vainement d’éviter
à leur ami pragois Zavis Kalandra
une exécution après les accusations
de trotskisme qui pesaient sur lui.
La suite de l’enquête concerne le
surréalisme et son rapport à la pensée
ésotérique ancrée dans le XIX
e
siècle :
« À diverses reprises j’ai souligné
l’intérêt que, du début du 19
e
siècle
à nos jours les poètes n’avaient cessé
de marquer à la pensée ésotérique il
suffit une fois de plus de mentionner
Hugo, Nerval, Bertrand, Baudelaire,
Lautréamont, Rimbaud, Mallarmé, Jarry,
pour aboutir à Roussel et à Kafka. »
La lettre autographe du 15 mai 1950
qui accompagne l’envoi de l’enquête
feint de s’indigner de la difficulté
des questions et s’excuse des quelques
ratures de cette version manuscrite.
Bel ensemble autographe marquant une
étape dans le rapport d’André Breton
au communisme.
Provenance :
Vente Binoche et Giquello, 16 mai
2013, n° 189.
Traces de pliure, bords des feuillets
légèrement froissés et brunis, petites
bavures d’encre.
5 000 - 8 000 €
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CAMUS (Albert)
Lettre autographe signée.
[Paris], [1954 ?]
1 p. sur 1 f. in-8 (21 x 13,1 cm).
Lettre autographe signée à l’écrivain
Constantin Amariu.
Lettre compatissante dans laquelle
Camus l’assure de son soutien, et lui
propose de le rencontrer :
« J’imagine
trop bien l’expérience dont vous m’avez
parlé pour croire une seule seconde
que je puisse, de quelque manière que
ce soit, vous apporter un apaisement.
Si, cependant, je puis vous aider,
j’aimerais vous rencontrer
[…]
. »
1 500 - 2 000 €
5
CAILLEBOTTE (Gustave)
Réunion de 3 lettres
autographes signées à Claude Monet.
- L.A.S. 2 p. sur 1 double f.
in-12 (17,9 x 11,2 cm). Le Petit
Gennevilliers, 7 juillet 1892.
- L.A.S. 1 p. et demie sur 1 double
f. in-12 (17,9 x 11,2 cm). Le Petit
Gennevilliers, 9 juillet 1892.
- L.A.S.
1 p. sur 1 f. in-12 (17,9 x
11,2 cm). Le Petit Gennevilliers, s.
d. [juillet 1892].
Ces trois lettres rédigées au début
du mois de juillet 1892 concernent
le mariage de Claude Monet et d’Alice
Hoschedé, qui a lieu le 16 juillet à
Giverny. Caillebotte et Helleu sont les
témoins du peintre. Caillebotte règle
les détails de son arrivée à Giverny :
«
Si c’est pour samedi, je reviendrai
de Bayeux à Giverny directement. Vous
tombez juste dans le seul moment de
l’année où je ne reste pas chez moi.
»
Provenance :
Vente Artcurial, Paris, 13 décembre
2006, lot 36.
Traces de pliures.
1 200 - 1 500 €
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CAMUS (Albert)
Billet autographe signé.
S. l., 10 juin 1954.
1 demie p. sur 1 f. in-4 (27,1 x 20,9 cm).
Billet autographe signé à l’écrivain
Constantin Amariu.
Albert Camus souhaiterait s’entretenir
avec Constantin Amariu pour évoquer le
prochain roman à paraître de celui-
ci :
Le Paresseux
, qu’il lui a fait
parvenir : «
Votre livre m’a intéressé.
Téléphonez-moi un matin vers 11
heures (BAB 12-93) je vous dirai si
nous pouvons nous voir et parler du
Paresseux.
»
Traces de pliure.
600 - 800 €
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