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Livres & Manuscrits

RTCURIAL

22 septembre 2020 14h30. Paris

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Livres & Manuscrits

RTCURIAL

22 septembre 2020 14h30. Paris

par jour ou rien » écrit-il. Il ajoute

« je t’embrasse partout. »

Il qualifie

le livre de Chapsal de

« parfait […].

Tout est réussi. »

Il s’agit sans

doute du livre

Quinze écrivains :

entretiens

. Cournot mentionne Mauriac

(un

« con inguérissable »

) et Céline.

Cournot, quant à lui, n’est pas parvenu

à écrire et s’inquiète de l’approche

de son quarantième anniversaire.

Il termine en disant

« j’embrasse

ta trombine d’outlaw néo-mexicain

d’Auteuil connaissant par cœur Maine de

Biran. »

Ailleurs :

« Tu m’emmerdes,

tu m’emmerdes, tu m’emmerdes. Je ne

peux pas te toucher, je n’ose même

pas songer à toi. »

Il exprime son

désir pour Madeleine Chapsal tout

en l’accusant de faire de lui

« un

primaire-réac-obsédé-sexuel ».

Il

évoque le roman

Les Ambassadeurs

que

Chapsal ne semble pas avoir apprécié,

puis un article publié dans

Le Monde

concernant la nécessaire insoumission

dans la Guerre d’Algérie.

DELBO (Charlotte).

14 février 1966.

Contente de l’article écrit par

Chapsal. « Votre lettre m’avait fait

infinimen

t plaisir, mais votre article

provoque une vive réaction chez mes

amis qui préparent une pétition […].

Leur motif ? “Charlotte était déjà

insupportable, maintenant qu’est-ce

que ça va être”. »

DUCREUX (Gérard).

Correspondance

amoureuse de 13 lettres autographes ou

dactylographiées signées.

« Mais quand

je ne suis pas là pour te prendre

dans mes bras ça me fait très mal de

te faire mal. »

Et il explique :

« Tu

es ce que j’aimerai être. Ou ce qui

me manque. Et tu es si naturellement

en moi que tu me donnes la quiétude

(… qui t’inquiète.) » Il ajoute « je

t’embrasse dix mille fois de suite

et j’espère que tu dis Encore. […] Je

t’aime tant que tu ne me quittes pas. »

Cependant les choses ne vont pas si

bien. En 1976 :

« Quand un homme rend

sa clé mais veut dépasser la situation

et viens chez une femme, est-ce bien

qu’elle le provoque une fois sur un

canapé, une fois dans l’ascenseur,

une fois dans la voiture ? […] Dis

à ton impatience que la violence

engendre la violence. Et qu’elle

n’a eu que ce qu’elle méritait : une

baffe. »

Une lettre (ou minute) de

Chapsal en réponse :

« Merci aussi

pour la “baffe”, reçue au courrier

tout à l’heure et qui a achevé de me

rendre mes esprits, si besoin était

encore. »

En septembre 1977 Chapsal

semble souhaiter une séparation que

Ducreux ne veut pas.

« Il y a des tas

de choses en moi qui ne seraient pas

sans toi. Elles comptent. Je les aime.

Elles poussent, j’aurais plutôt envie

de les arroser que de les mutiler. »

Leur relation semble générer de la

souffrance.

« Je ne sais pas ce qui se

passe : en ce moment, tu me laboures et

(platonique ?) entre Madeleine Chapsal

et Jacques Lacan :

« J’ai entendu dire

beaucoup de bien de J. L. par les

Saever [Jeannette Seaver et son mari]

(particulièrement de son humour ?) »

Dans une carte postale du samedi 19

(s. d., 1972), elle détaille ses

projets en cours pour le cinéma :

« Des

repérages proustiens pour Losey et des

recherches de documents pour la Guerre

d’Espagne de Semprun. »

Joseph Losey

projeta une adaptation de

la Recherche

(scénario d’Harold Pinter) qui ne vit

jamais le jour. En 1974, Alain Renais

et Jorge Semprún publient un livre

intitulé

Repérage

dans lequel figurent

les photos de repérages des films de

Resnais.

MONTHERLANT (Henry de).

Il a apprécié

l’article que Chapsal lui a consacré

et y apporte deux corrections.

ROBBE-GRILLET (Alain).

3 L. A.

S. 24 juillet 1961, à propos de

l’ «

interviou

» :

« J’aimerais aussi

que vous rajoutiez un petit mot

concernant le livre (scénario, dialogue

et photos, présenté comme un “ciné-

roman”) qui paraîtra en septembre aux

Éditions de Minuit, juste après la

tu me laisses retourné comme la terre,

face au ciel. » « Si ! je pense à toi

beaucoup. Mais le problème n’est pas

de penser à toi, seulement c’est aussi

de penser à toi comme tu le veux. »

DUHAMEL-GALLIMARD (Colette).

Correspondance amicale de 8 L. A .

S.

« J’ai beaucoup aimé La Princesse

de Clèves, mais je crains que tu ne

te fasses quelques illusions sur mon

compte - je me sens loin du personnage

parfait et pur de la princesse. »

FOUCAULT (Michel).

2 L. A. S.

« Je

pensais le moment venu de faire

comprendre à un public un peu large,

ce qui se passe réellement, au delà

des polémiques concrètes. Mais je m’y

suis mal pris. »

Le 17 mai [1966]. Michel Foucault

a publié cette année-là son ouvrage

Les Mots et les choses

qui eut un

grand retentissement et a accordé un

entretien à Madeleine Chapsal publié

le 15 mai dans la

Quinzaine littéraire

,

n° 5)

« François Bott m’a montré,

l’autre jour, votre article. Il m’a

paru merveilleux. »

GARY (Romain).

4 juin 1975. Il est

content de l’article écrit par CHapsal.

« Je suis certes heureux du succès

mais j’ai horreur de la gueule que

la critique me fait depuis 30 ans :

cassant, glacial, méprisant, dur… »

GOMBROWICZ (Witold).

4 L. A. S. Évoque

les rencontres avec les Le Clézio et

mentionne Rita Labrosse (qu’il épousera

trois ans plus tard). Il est très

satisfait de l’article

« intelligent

et souple »

, mais a pensé :

« non

sans mélancolie, que maintenant que je

trouve des personnes prêtes à m’aider,

à m’appuyer, je suis déjà bon à rien

et déjà peut-être assez éloigné de la

vie… »

GREEN (Julien).

S. l., 22 juin 1964.

Il remercie Chapsal de son article :

« J’ai admiré, non ce que j’ai dit,

certes, mais l’exactitude avec laquelle

vous l’avez noté et aussi le choix que

vous avez fait dans toutes les réponses

à vos questions. »

JABÈS (Edmond).

15 mai 1963. La

publication de l’article de MC dans

l’

Express

a déclenché une énorme vague

de sympathie envers Edmond Jabès.

« C’est une nouvelle confirmation de

la confiance et du prestige dont jouit

votre journal et surtout, en ce qui

me concerne particulièrement, du très

vif intérêt que votre propre public

a pour tout ce que vous écrivez. […]

Vous m’avez donné l’occasion de faire

pour vos lecteur – dont certains sont

devenus les miens – le point sur ma

dernière œuvre et dissiper quelques

malentendus. Vous m’avez rendu un

grand service. »

sortie du film

[L’Année dernière à

Marienbad]. »

Lundi midi [1968 ?]. À propos du Haut

comité pour la défense et l’expansion

de la langue française, auquel il

participa de 1966 à 1968. Il fournit à

Chapsal quantité d’éléments (désormais

absents) pour éclairer l’historique

de ce Comité et sa mise à la porte.

Le 1er avril 1968, paraît un long

entretien de Robbe-Grillet avec,

entre autres Madeleine Chaspal, dans

lequel il répond :

« J’ai fait partie

de la Commission des programmes de

télévision. Il faut qu’il y ait un

représentant de l’avant-garde partout.

Au Haut Comité pour la défense de

la langue française, j’y suis aussi.

On nous met là comme otages. À la

télévision, rien ne pouvait passer

sans l’accord unanime des dix membres

du Comité. C’était une responsabilité

extraordinaire, et en plus une

fumisterie noire... »

Liste complète des correspondants sur

demande. Voir également le lot 23.

Rares défauts d’usage.

600 - 800 €

LIMBOUR (Georges).

2 L. A. S. Une très

belle lettre - véritable morceau de

littérature :

« Il y a un sujet dont

je n’ai pas pensé à vous parler et qui

me tient fort à cœur cependant : c’est

l’auto-stop, dont j’ai un peu fait

le symbole de la vie. »

Limbour n’est

malheureusement jamais parvenu à faire

de l’auto-stop lui-même, mais il prend

régulièrement des passagers à bord de

son automobile et aime les écouter.

Paris, 30 mai 1963, magnifique lettre,

d’une écriture limpide et dont le

contenu étonne :

« Quelques amis m’ont

signalé que la photo illustrant votre

interview était celle d’une autre

personne. J’en avais eu moi-même le

soupçon, en lisant L’Express […], mais

se connaît-on si bien soi-même ? Se

reconnaîtrait-on si vite si l’on se

rencontrait dans la rue ? »

MALRAUX (Florence).

Correspondance

amicale de 7 lettres autographes ou

dactylographiées signées. Elle évoque

les films d’Alain Resnais, notamment

la prise de vues pour la séquence

américaine de

L’An 01

de Gébé (réalisé

par Jacques Doillon) et

La Guerre est

finie

(1966). À la fin de la lettre,

une phrase fait allusion à la relation

de son analyse ou de la transcription

des propos échangés. Les amis et

collaborateurs, quant à eux disent

leur attachement à l’écrivaine et le

plaisir qu’ils ont, non seulement

à la lire, mais aussi à être en sa

compagnie. Quels que soient ses

rapports avec ses interlocuteurs, ils

expriment pratiquement tous le désir

de la revoir.

Parmi les nombreux correspondants,

signalons plus particulièrement ces

lettres :

BATAILLE (Georges).

4 L. A. S. dont

une de Fontenay-le-Comte, Vendée,

s. d. Georges Bataille conserve un

excellent souvenir de la journée passée

en compagnie de Chapsal à Orléans,

et est d’accord pour organiser un

nouveau rendez-vous. « Quel [sic] que

soit la gêne que j’ép

rouve à relire

un texte aussi désordonné, j’ai aussi

une sorte d’exigence et elle est si

essentiellement contraire au désordre

de ce texte. »

Le 23 mars 1961, une « Rencontre

avec Georges Bataille » paraît dans

L’Express

.

BOSCO (Henri).

S. l. n. d., se dit

content :

« Vous avez vu juste, donné

les bonnes citations. Que peut-on

demander de plus ? »

BRETON (André).

Paris, 5 avril 1963.

« […] Je n’ai aucune rectification

à apporter au texte de l’entretien

littéraire que nous avons eu et

vous prie donc d’en disposer à votre

guise. »

BUTOR (Michel).

Paris, 18 mars

[1958 ?]. Il remercie Chapsal de

lui avoir envoyé le texte

. « J’y

ai apporté quelques corrections de

détail. Je crois qu’il vaudrait mieux

de supprimer le passage où il est

question de Françoise Sagan. »

Il

annonce que

le Génie du lieu

paraîtra

dans les premiers jours de mai.

COURNOT (Michel).

18 lettres

autographes ou dactylographiées

signées, mêlant relation

professionnelle, évocation de ses

ouvrages et de ses films, mais aussi

leur relation personnelle.

Il écrit un scénario sur le thème

du divorce, fait des repérages, se

documente,

« mais je fonctionne pour

la première fois au whisky c’est

d’avoir fréquenté des bourgeoises de

ta catégorie le goût des grandeurs

tu vois ça d’ici […]. »

Il remercie

Chapsal pour la critique élogieuse de

son livre, un

« papier “ultra-extra”

dirait Henry Miller. Le seul ennui

c’est que ce papier est tellement

plus pénétrant que le livre, que les

lecteurs […] vont se sentir volés. »

Dans un style enjoué il évoque une

lettre d’amour envoyée par Chapsal de

Suède.

« Faire l’amour trente fois