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Livres & Manuscrits

RTCURIAL

22 septembre 2020 14h30. Paris

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Livres & Manuscrits

RTCURIAL

22 septembre 2020 14h30. Paris

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CALMET (Augustin)

Dissertations sur les apparitions

des anges, des démons & des esprits et

sur les revenans et vampires.

Paris, De Bure l’aîné, 1746.

In-12 (16,1 x 9,5 cm), veau moucheté

brun, filet à froid en encadrement sur

les plats, dos à nerfs orné de motifs

dorés

(reliure de l’époque).

Première édition

de ce traité qui

comprend bien sa

Dissertation sur ce

qu’on doit penser de l’apparition des

esprits

, daté de 1707.

« Curieux ouvrage », selon Caillet,

qui s’intéresse aux différents types

d’apparitions et « contient un grand

nombre de faits psychologiques,

visions, apparitions, phénomènes

auditifs, etc. »

Provenance :

Beidoux, 1889 (ex-libris manuscrit).

Bibliographie :

Caillet, I, 1964.

Reliure défraîchie et restaurée,

manques, ors affadis, mors fendus,

quelques petites taches et rousseurs.

300 - 400 €

55

DEROY (Auguste-Victor)

Vues de Lyon.

Paris, Morier, [vers 1850].

Album in-8 oblong (29,8 x 20 cm),

bradel de l’éditeur en percaline

marron, encadrements de filets à froid

sur les plats, mention dorée au centre

du plat supérieur, dos muet.

Album de 16 vues de Lyon, dessinées

d’après nature par Deroy et

lithographiées en couleurs. Le tirage

est de Becquet frères à Paris.

Ces rares lithographies ont ici été

délicatement rehaussées à l’aquarelle

au pochoir.

Les figures portent la mention

« France en miniature » en tête et

sont légendées et numérotées (elles

appartiennent visiblement à une série

plus grande).

D’Auguste-Victor Deroy (1825-1906),

on connaît plusieurs recueils de

vues de villes lithographiés. La BnF

ne conserve aucune estampe de Deroy

relative à Lyon.

Reliure un peu frottée,

particulièrement les ors et les coins,

accrocs aux coiffes, charnière fendue.

Quelques légères taches marginales.

500 - 600 €

53

[

COOK

]

Atlas seul pour le

[

Voyage dans

l’hémisphère austral et autour

du monde, fait sur les vaisseaux

du Roi

l’Aventure

et

la Résolution

]

.

Paris, de Thou, 1778.

Gr. in-8 (26 x 19,9 cm), demi-basane

marbrée à coins, dos à nerfs orné de

motifs dorés, pièce de titre rouge

(reliure de l’époque)

.

Atlas seul pour illustrer le

Voyage

dans l’hémisphère austral

de James

Cook.

Il renferme 65 planches (sur 66)

gravées sur cuivre sous la direction

de Benard : 13 cartes et 51 planches

de botanique, vues, types, outils,

scènes, etc. De ces planches, 17 sont

repliées et 15 à double page.

Reliure très usagée : coins très

frottés avec manque de cuir, manques

aux coiffes, manques de papier aux

plats. Large mouillure en pied ;

gribouillis au crayon à une carte et

au verso de deux planches, déchirure

sans manque à une carte, portrait

partiellement détaché, manque la

planche n° 2.

400 - 600 €

54

DAUDET (Alphonse)

Lettres de mon moulin.

Impressions et souvenirs.

Paris, Hetzel, [1869].

In-12 (18,3 x 11,3 cm), demi-cuir de

Russie bleu nuit, dos à nerfs orné

(reliure de l’époque).

[4] p., 302 p.

Édition originale

dont il n’a pas été

tiré de grands papiers.

Ce recueil se compose des nouvelles

les plus fameuses de l’auteur :

La

Chèvre de M. Seguin, L’Arlésienne, La

Mule du pape, Le Curé de Cucugnan.

Les

Lettres de mon moulin

parurent en pré-

publication dans le

Figaro

entre août

1866 et octobre 1869.

Provenance :

Aug. Schoofs (ex-libris manuscrit).

Bibliographie :

Talvart, IV, p. 13, col. 2. Carteret,

I, p. 191-192.

Coins émoussés, frottements sur les

plats et au dos, quelques rousseurs

éparses et petites brunissures sur les

premiers et derniers feuillets.

800 - 1 200 €

Les cinq lots suivants sont

constitués de matrices

métalliques faites à partir des

bois gravés d’après les dessins

de Gustave doré, pour illustrer la

Sainte Bible,

publiée la première

fois à Tours, chez Mame, en 1866.

Carteret considère qu’il s’agit d’un

« ouvrage capital et remarquable

par son illustration : Doré était

dans toute la maîtrise de son

art. » Il évoque une seconde

édition, vraisemblablement à la

même date, pour laquelle « des

sujets sont refaits, 38 sujets sont

nouveaux et un certain nombre

de gravures sont supprimées. »

Ces changements expliquent

que la matrice pour « L’Ange

montrant Jérusalem à Saint

Jean » ne corresponde pas au

tirage de cette figure dans la

première édition de 1866.

Gustave Doré, illustrateur

prolifique, s’est déjà confronté

par le passé à des monuments

de la littérature : les

Œuvres

de

Rabelais,

la Divine comédie

de

Dante, notamment. Il décide

en 1862 de s’atteler à la Bible :

« Quand il a parlé d’illustrer la

Bible,

tout le monde a jeté des

hauts cris. C’est une folie, a-t-on

dit ; la

Bible

après

Les Contes

drolatiques

! […] je lui parlai de

ce projet ; j’allais peut-être même

le féliciter de l’avoir abandonné,

mais il me prévint aussitôt : C’est

une idée fixe, me dit-il, je veux

illustrer la

Bible

[…] ce sera long

! J’en veux faire mon œuvre la

plus sérieuse. » (Georges d’Heilly,

« Promenade artistique dans

les ateliers de Paris, I : Gustave

Doré »,

Les Beaux-Arts,

1862.

Cité par Kaenel). Doré exposera

effectivement ses premières

réalisations inspirées de la

Bible

pendant le Salon de 1864, dans la

section consacrée à la gravure.

En définitive, l’ouvrage sera livré

dans toutes les capitales d’Europe

au début du mois de décembre

1864, afin de profiter des ventes

de Noël. « L’ouvrage, aussitôt

épuisé, est tiré à trois mille deux

cents exemplaires sur du papier

fabriqué expressément, avec

des caractères gravés et fondus

pour l’occasion, imprimés avec

de l’encre fabriquée à cet effet

sur des presses mécaniques

particulières. » (Kaenel, p. 178).

Non seulement le succès

commercial est là, mais

l’iconographie proposée par

Doré sur ce sujet marquera toute

la représentation qui pourra

désormais en être faite, y compris

dans le cinéma du début du XX

e

siècle.

« Insérés toutes les quatre

pages, les dessins de Doré -

cent cinquante-deux planches

pour l’Ancien Testament et

soixante- dix-huit pour le

Nouveau - ne suivent pas

le texte. […] Contrastes de

clair-obscur, dramatisation des

scènes, personnages confrontés

à l’immensité de paysages

grandioses renouvellent une

vision imaginaire de l’Orient

biblique tandis que le décor des

palais, inspiré des collections

égyptiennes et babyloniennes

du Louvre, apporte une note

de véracité qui tranche avec le

traitement classique. » (Isabelle

Saint-Martin, « Les éditions de la

Sainte Bible », in Kaenel, p. 194).

D’un point de vue technique,

l’édition du XIX

e

siècle a pris

l’habitude, pour ses grands

tirages, de créer, à partir des

originaux en bois, des matrices

métalliques. Ce sont les

techniques de la stéréotypie,

ou du gillotage (procédé mis au

point par Firmin Gillot en 1850)

qui sont utilisées pour obtenir

des supports d’impression plus

solides et faire face aux possibles

rééditions. Ainsi, le contrat pour

la seconde édition des

Œuvres

de Rabelais (1873), indique que

Doré est responsable de toute la

partie iconographique et répartit

le travail entre ses graveurs

(il ne grave pas lui-même),

« mais les matrices en bois et

les stéréotypes métalliques qui

en sont tirés pour faciliter les

rééditions, restent la propriété des

éditeurs. »

(« Doré l’imaginaire au pouvoir »,

site du Musée d’Orsay).

Ce sont donc ces stéréotypes,

faits à partir des bois originaux,

vraisemblablement détruits, que

nous proposons. Ces supports,

qu’ils soient en bois ou en métal

était généralement détruits par

les éditeurs au bout d’un certain

temps, ce qui explique la rareté

de ces pièces sur le marché.

Bibliographie :

Carteret, III, p. 89. Kaenel

(dir.),

Doré. L’imaginaire

au pouvoir.

Paris, Musée

d’Orsay, BnF, 2014.

Les 3

révolutions du livre,

p. 283

(sur la stéréotypie).

DORÉ (Gustave)

Lots 56 à 60