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les commissions qu’elle lui avait confiées à Paris... Il se sent la tête « un peu vide » depuis son voyage, se sent « un homme vidé »... Il

la met en garde : « ne t’occupe plus de personne surtout des jeunes vedettes masculines car je serais très jaloux et tu ne voudrais pas

me faire du mal n’est-ce pas Chérie, et puis entre nous les hommes ne sont pas très intéressants »... Il repense aux derniers moments

passés ensemble : « Je me rappelle surtout d’une petite promenade tous les deux [...] tu fredonnais doucement (

C’est merveilleux

), c’était

vraiment merveilleux, deux petits Français perdus dans cette foule qui ne nous comprenait pas, mais j’étais bien avec toi. Je me serrais

contre toi […] je voulais sentir ton corps contre le mien »... Il l’interroge sur son actualité : chante-t-elle toujours

Escale 

? Rencontre-t-

elle de plus en plus de succès ?... Il se languit d’elle : « Je me suis habitué à toi, à ta gentillesse, à ton intelligence, que c’est dur d’être

loin de toi »...

114.

Marcel CERDAN

. L.A.S. « Marcel », [Casablanca novembre 1947], à Édith

P

iaf

 ; 4 pages in-8 à l’encre verte (2 petites

taches).

1 000/1 500

B

elle

lettre

d

amour

à « Mon Petit Piaf chérie », au tout début de leur liaison, alors que Piaf séjourne à New York.

Elle ne doit pas lui en vouloir d’être resté quelque temps sans lui écrire car il a été malade. Il se porte maintenant beaucoup mieux

et doit participer prochainement à une exhibition à Roubaix, et devrait revenir en Amérique au début de décembre : « j’espère que tu

seras là encore pour moi à mon arrivée et que tu n’as pas encore découvert une nouvelle vedette. Je pense que comme tu me le dis tu

m’aimes et que ton amour pour moi durera encore [...] Je pense que tu as du succès de plus en plus et que tu fais un malheur, que tu

penses à moi quand tu chantes

Escale

ou

L’Accordéoniste

, enfin que j’ai une petite place dans ton cœur ».... Il s’enquiert de ses amitiés

et s’inquiète de la savoir peu entourée : « Parle-moi de ce qu’il t’arrive, je voudrais tellement partager tes peines. J’ai envie de te voir, te

serrer dans mes bras, sentir tes mains si fines, entendre ta voix [...]. Je ne sais ce que tu m’as fait ou quel genre de poudre tu m’as donné

à boire mais tu sais je t’aime comme un fou »...

115.

Marcel CERDAN

. L.A.S. « Marcel », Casablanca 17 décembre 1947, à Édith

P

iaf

 ; 4 pages in-8 à l’encre verte (2 légères

taches, quelques passages soulignés au crayon).

1 000/1 500

B

elle

lettre

d

amour

à « Mon Petit Piaf Chérie », au tout début de leur liaison, alors que Piaf est à New York.

Après quelques voyages et un passage par Paris où le courrier ne marchait pas à cause des grèves, « la vie a repris son cours normal

quoique là-bas on pense le contraire »... Il a reçu ses lettres, dont certaines l’ont blessé : « Il ne faut pas écouter qu’un seul son de

cloche »... Il explique les raisons qui ont retardé son départ pour New York... « J’ai autant envie que toi de te serrer dans mes bras, et

actuellement je vais au Consulat presque chaque jour pour avoir les papiers »... Elle ne doit pas croire tout ce que l’on dit à son sujet.

Il reproche à Piaf certaines méchancetés dans ses lettres : « j’espère que tout va s’arranger chérie, surtout si tu n’as pas une touche avec

un beau gars là-bas. […] je souffre autant sinon plus que toi d’être séparé de toi, et je sais comme tu me le dis que j’ai besoin de toi, et

j’espère que ton petit appartement tu pourras me recevoir et nous passerons des moments que nous n’oublierons pas »... Yves

M

ontand

doit venir chanter à Casablanca pour Noël : « Je pense le voir alors et bavarder un peu de toi, car je n’ai personne ici à qui raconter mon

amour pour toi »... Il doit faire une exhibition de boxe mardi ; il a repris l’entraînement et se sent beaucoup mieux...

116.

Marcel CERDAN

. L.A.S. « Marcel », [Casablanca fin 1947], à Édith

P

iaf

 ; 4 pages in-8 à l’encre verte (quelques passages

soulignés au crayon).

1 000/1 500

B

elle

lettre

d

amour

à « Mon Piaf chérie », au tout début de leur liaison, alors que Piaf est à New York.

Il promet de lui écrire désormais tous les jours, « car je t’aime tant et tu me manques terriblement, je trouve les gens ici un peu

ridicules, je ne m’amuse pas avec eux »... Il lui détaille le programme de ses journées : il se réveille à huit heures, reste chez lui jusqu’à

dix heures puis se rend à sa brasserie où il fait une partie de cartes, « puis l’heure de l’apéritif, il y a beaucoup de monde, je tiens la caisse

et répond à toutes les questions ridicules que l’on me pose » ; puis déjeuner, petite sieste, partie de boules, retour au café pour l’apéritif :

« mais je m’ennuie beaucoup, je fais tout ça sans envie, sans goût mais il faut le faire, les gens ici me trouvent un peu fier et me font la

tête »... Il l’espère en forme... « Je voudrais tellement que tu sois heureuse et que tu sois tranquille sans avoir de soucis ni tracas à cause

des personnes qui peut-être n’en valent pas la peine »... Il est interrompu dan sa lettre « par des gens qui viennent me serrer la main et

me dire toujours la même phrase (Ça a été dur à Chicago hein), je n’arrive pas à trouver un coin où je peux être tout seul avec toi »... Il

attend de ses nouvelles : « Dis-moi comment es-tu et si la vie est belle et si tu as un bon moral. Il le faut Chérie pour que tu prenne ce

public et que [tu] le mette définitivement K.O. Puis j’ai besoin de toi chérie »... Il attend son départ pour l’Amérique vers elle…

117.

Marcel CERDAN

. L.A.S. « Marcel », [Casablanca fin 1947-début 1948 ?], à Édith

P

iaf

 ; 4 pages in-8.

1 000/1 500

B

elle

lettre

d

amour

à « Mon petit Piaf», au tout début de leur liaison, alors que Piaf est à New York.

Désolée de la savoir triste, il tente de la rassurer : «  Ce n’est pas de ma faute, c’est le courrier qui est très long et aussi tu doutes de moi

ma Chérie je t’aime autant que toi car aussi quand j’aime c’est du vrai, ce n’est pas pour faire des jaloux ou pour le public si j’aime c’est

pour moi »... Il se languit d’elle et voudrait recevoir des lettres de sa part chaque jour : « je ne peux pas t’oublier car tu m’as marqué de

ton étreinte et je te sens toujours près de moi. La seule chose que je ne voudrais pas c’est que tu m’oublies aussi vite que tu m’as aimé, tu

es toujours au contact de beaux garçons et une femme est une femme »... Il regrette de lui avoir présenté des personnes peu respectueuses

comme Jo et Irène... Comment peut-elle imaginer qu’il l’a oubliée ? « Tu ne te rends pas compte que tu m’as rendu fou pendant ces jours

passés avec toi [...]. Tu exagères, tu es sûre de toi et tu voulais le savoir et bien voilà, je suis battu et par K.O. encore mais je t’en prie

n’en profite pas trop, ne me fais pas trop souffrir »... Il l’encourage à ne pas délaisser son travail et à ne pas se laisser abattre...