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31

110.

Édith PIAF

(1915-1963). M

anuscrit

autographe ; 2 pages in-4 au stylo bille bleu au verso de pages d’un scénario

polycopié (qqs croquis et annotations d’une autre main).

500/700

Brouillon de paroles d’une chanson (2 couplets de 8 vers, et refrain de 6 vers) :

« Sous le ciel triste de Paris

Tout le long des murs sales et gris

Qui m’entourent d’indifférence

Tout seul dans le brouillard j’avance »…

111. [

Édith PIAF

].

René GUETTA

, journaliste. 14 L.A.S. (la plupart « René »), octobre 1942 à juillet 1943 et s.d., adressées à

Édith

P

iaf

 ; environ 40 pages in-fol. ou format carte postale, quelques adresses.

500/700

C

orrespondance

amicale

entre le journaliste juif et la chanteuse, qui l’abrita à son domicile pendant l’Occupation et lui permit de

rejoindre la Corse fin 1943 pour participer à la libération du pays avec l’armée française.

La plupart des lettres ne sont pas datées mais l’échange débute alors qu’Édith Piaf fréquente encore Raymond

A

sso

.

René Guetta

adresse souvent une première partie de sa lettre à l’un et la seconde partie à l’autre. Ses courriers contiennent parfois des sonnets ou

quelques croquis. Dans chacun d’eux, il encourage Édith à poursuivre son ascension, à ne jamais cesser de chanter et de créer, quoiqu’elle

vive au quotidien dans sa vie privée. Ainsi, après une dispute entre Raymond Asso et elle : « Raymond t’adore. Je le sais. Il me l’a

dit. Il est fou de toi. [...] Raymond est le plus dévoué et le plus capable de tes amants. À mon avis, mon chou, il faut essayer de tenir

parce que tu es en pleine ascension. Tu grimpes, tu grimpes. Il faut te vouer à ton art d’abord »... René incite vivement Piaf à laisser les

hommes au second plan : « Sois une artiste avant tout. [...] Ton démon ? Ta vanité comme une petite fille. Dès qu’un bonhomme te fait

une déclaration muette ou parlée, v’lan ça te remue. Ce n’est pas difficile de ne penser qu’aux chansons quand on aime chanter »... René

va jusqu’à lui suggérer des thèmes de chansons lorsque Édith semble lui avoir confié un manque d’inspiration : « Pourquoi pas

le héros,

le type d’après guerre, oublié – [...] Pourquoi pas l’histoire d’un viol. Une femme seule, une route, un vagabond. La peur et tout le reste.

Pourquoi pas une légende de marine ? Pourquoi pas la drogue ou le whisky ? »... Le 26 janvier 1943, il désapprouve le passage d’Édith au

Casino de Paris : « Oui bien sûr, c’est épatant ! Mais si je comprends bien, Suzy

S

olidor

y a passé déjà. Et puis je n’ai jamais été partisan

d’un tour de chant au milieu d’une revue »... De même, au sujet de la carrière de Raymond Asso, qui « erre avec le souvenir des heures

de bled qu’il a passées en Syrie [...]. Raymond est un homme qui avait peu d’ambition quand il pondit

Le Légionnaire

. Maintenant, tout

lui semble bête et vain. Qu’il se repose. Qu’il ne joue pas à l’ex-génie car il n’est pas sûr qu’il en fut un.

Qu’il ne se prenne pas trop au

sérieux

 »... René se confie à son tour sur son désir d’évolution en tant que journaliste (il est notamment question d’un entretien avec

Pierre

L

azareff

) et ses espoirs de rapprochement avec Agnès

C

apri

, qu’il a découverte dans son théâtre, où « il y a foule, foule, foule

tous les soirs, c’est entendu et la qualité de la foule est celle qui ne va que dans les endroits extrêmement chics ! Des intellectuels comme

Prévert, Cocteau, Bourdet [...], des vedettes comme Gloria Swanson, Sylvia Bataille », etc. On lit également des considérations sur les

événements et la guerre : « Ni

M

ussolini

ni

H

itler

ne peut tenir le coup. Hitler s’est servi. En attendant Mussolini lui demandera,

exigera cet

espace

vital

dans lequel évidemment son peuple qui s’agrandit crèvera. [...] On recevra brusquement cet été, sans déclaration

préalable 2000, 3000, 5000 avions sur la tête à Paris. On répondra mais qui verra la réponse ! [...] En face il y a l’Angleterre, la France

les États-Unis. Hitler sautera mais après quels déluges de sang, quelles horreurs, quels hachis de membres. [...] Déjà le peuple grogne.

Il n’aime pas la guerre »...

O

n

joint

10 L.A.S. et un télégramme de son épouse Françoise

R

ais

à Édith Piaf (plus une de leur fille ; et 5 cartes postales de portraits

de vedettes).

Reproduction page 33

112. [

Édith PIAF

]. 11

photographies

 ; noir et blanc, 13 x 18 cm, 18 x 24 cm, et 3 de 30,5 x 30 cm, la plupart légendées au dos

(quelques défauts).

200/250

P

hotographies

de

presse

.

Édith Piaf et les Compagnons de la Chanson en partance pour les États-Unis (1948). Édith et Jacques

P

ills

quelques jours avant leur mariage à New York (septembre 1952). Édith Piaf écoutant le clown

Z

avatta

jouer de la clarinette lors de

sa tournée avec les gens du voyage (10 avril 1954). Célèbre portrait « tourmenté » de la chanteuse par l’agence Keystone. 3 photos avec

Marcel Achard (par J. De Potier). Plusieurs portraits de la chanteuse lors de diverses soirées…

O

n

joint

2 photos-cartes postales (une

signée par le secrétariat de Piaf) ; plus 2 cartes postales du duo

P

ills

et

T

abet

(cartes postales).

113.

Marcel CERDAN

(1916-1949). L.A.S. « Marcel », Casablanca [novembre 1947], à Édith

P

iaf

 ; 4 pages in-8 à l’encre verte

(3 petites taches, quelques passages soulignés au crayon).

1 000/1 500

B

elle

lettre

d

amour

à « Mon petit Piaf », au tout début de leur liaison, alors que Piaf séjourne à New York.

Rentré d’urgence de Paris à Casablanca pour retrouver son fils malade, il n’a pas eu le temps de lui écrire plus tôt... Lui-même ne va

pas bien, et depuis le combat de Chicago [31 octobre, contre Raadik], il a l’estomac détraqué, et doit suivre un régime et aller se reposer

à la montagne. « Puis je suis un peu découragé c’est peut-être ma faiblesse qui fait ça mais j’espère reprendre le dessus car je pense

beaucoup à toi [...]. Je crois que ça va être terrible car je t’aime de plus en plus et je t’ai toujours devant moi, je ne fais que parler de toi,

ça devient drôlement dangereux »... Il ne peut oublier Édith, et il l’aime « de plus en plus et je t’ai toujours devant moi ». La veille il

a rencontré Pierre

M

alar

, un jeune chanteur découvert par Édith, et il a parlé beaucoup d’elle... Il n’a pas eu le temps de faire toutes

… / …

AUTOUR D’ÉDITH PIAF (1915-1963)