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58

217.

Eugène LABICHE

(1815-1888). L.A.S., 29 décembre 1849, à un ami ; 1 page in-8.

60/80

« Je fais jouer ce soir un petit à propos sur le jour de l’an au Gymnase » ; il lui adresse une stalle : « ce n’est pas fort, mais tu sais qu’on

fait manger le bœuf aux amis »...

218.

Eugène LABICHE

.

P.A.S

. ; demi-page in-8.

200/250

« La comédie est l’art de faire rire avec orthographe. Le vaudeville est l’art de faire rire sans autografe ».

219.

Henri LACORDAIRE

(1802-1861). L.A.S., Sorèze 15 septembre 1857, au comte de

F

alloux

 ; 1 page et demie in-4, à

en-tête

École de Sorèze

au cachet sec, adresse.

150/200

B

elle

lettre après

la mort de

la

comtesse

S

wetchine

. « Vous me demandez tous les deux d’écrire quelque chose dans

le Correspondant

sur notre digne amie, et je le ferai volontiers », mais il demande du temps : « J’ai mis plusieurs mois à composer la notice d’

O

zanam

,

et elle n’y a rien perdu. Toutefois il me serait nécessaire d’avoir sur les origines et les premiers temps de Mme Swetchine, ses rapports

avec le C

te

de

M

aistre

, sa conversion, sa venue en France, des détails qui me manquent complètement. […] Quant à ma correspondance

avec cette chère amie, je ne comprends pas bien comment elle pourrait être publiée avant ma mort, supposé qu’elle doive l’être. Je ne

sais s’il y a exemple d’une correspondance intime publiée du vivant de l’auteur. Les lettres ont un caractère de révélation personnelle,

qui semble exclure la publicité, au moins pendant que l’on vit »…

220. [

Henri LACORDAIRE

].

M

anuscrit

,

Sois un homme

, [1853] ; 5 pages et demie in-fol. (fentes aux plis).

100/150

Copie d’époque avec corrections au crayon (ayant servi pour l’impression ?) du célèbre sermon prononcé le 10 février 1853 à l’église

Saint-Roch, en présence de l’archevêque de Paris et de cardinal Donnet ; la presse d’opposition salua ce sermon où elle se plut à

reconnaître le plus grand acte d’opposition depuis le coup d’État du 2 décembre. Il suffit d’en citer quelques phrases : « Ce qui déshonore

ces ministres, ces conquérants, ces fondateurs, c’est de poursuivre un but malgré tous les obstacles et toutes les entraves de la conscience,

et de l’atteindre en dépit de toute morale et de toute justice. […] Ne baissons pas la tête. Quand l’Eglise s’est courbée, l’Eglise s’est

perdue. […] aujourd’hui même, pour m’interdire la parole, il n’est besoin ni d’une armée, ni de dix légions, il suffit d’un seul soldat pour

m’arrêter, mais Dieu a mis en moi de quoi résister à tous les empires ; il a mis dans mon âme, ma foi et mon indépendance de chrétien »…

Ce sermon fut le dernier qu’il prononça à l’église Saint-Roch.

221.

Jules LAFORGUE

(1860-1887).

P

oème

autographe avec 5 petits

dessins

,

L’Impossible

, [1880]

; 1 page in-8 sur papier

pelure chamois.

1 200/1 500

M

anuscrit

de

travail

abondamment

raturé

et

corrigé

, de ce poème de 20 vers destiné au premier recueil poétique projeté par

Laforgue,

Le Sanglot de la Terre

(1879-1880), dans la première partie (

Lamasabacktani

), et publié pour la première fois en 1903. Le

titre primitif,

Nostalgies

, a été biffé et remplacé par

L’Impossible

.

« Je puis mourir ce soir ! Averses, vents, soleil

Distribueront partout mon cœur, mes nerfs, mes moelles,

Tout sera dit pour moi ! Ni rêve, ni réveil.

Je n’aurai pas été là-bas, chez les étoiles !

Oh ! là-bas, je le sais, sur ces mondes lointains,

Pèlerins comme nous des pâles solitudes,

Dans la douceur des nuits tendant vers nous les mains,

Des Humanités Sœurs rêvent par multitudes ! »...

Laforgue a orné le feuillet de cinq petits dessins à la plume : visage de profil, silhouette masculine en pied, l’extrémité d’une poutre,

et deux bottines de femme.

222.

Paul LÉAUTAUD

(1872-1956). L.A.S., 24 avril 1947 ; 1 page in-8.

150/200

« C’est toujours plaisir de se découvrir un lecteur. À quoi bon écrire [...] si ce n’est pour le plaisir d’exprimer ce qu’on pense et comme

on le pense. Écrire n’a jamais été pour moi un métier, ni un devoir, uniquement un plaisir et le

Mercure de France

, aux mains du très

regretté Alfred Valette, le laissait entier à tous ses collaborateurs ». Il s’excuse de sa mauvaise écriture, due à sa mauvaise vue, et remercie

son correspondant de sa lettre au « ton vif, de bonne humeur [...] il y a longtemps que j’ai appris de Stendhal que le bourguignon est

vif et gai »...

223. [

Paul LÉAUTAUD

].

Pascal PIA

(1903-1979).

M

anuscrit

autographe signé,

Le Citoyen Léautaud

 ; 2 pages et demie

in-4 avec ratures et corrections.

200/250

B

eau

texte

sur

P

aul

L

éautaud

, publié dans le

Mercure de France

de février 1952. « À l’automatisme qui fait de tout Français d’au

moins vingt-et-un ans, citadin ou campagnard, un citoyen malgré lui, s’ajoute, dans le cas de M. Léautaud, une fidélité exemplaire à

Paris, sa ville natale, et même une fidélité si exclusive qu’elle le lie à deux ou trois quartiers seulement de la capitale. [...] M. Léautaud

serait-il donc de ceux que le jargon politique affuble du nom de conservateurs ? [...] Non. Simplement il n’aime à voir changer ni

les décors ni la figuration qui lui sont familiers. Mais il n’est pas plus nationaliste qu’il n’est démocrate. [...] Pour peu qu’on y prête

attention, on aperçoit vite que chacun de ces traits comporte une vertu civique. Des citoyens tels que M. Léautaud ne sauraient menacer

la cité. Au contraire, ils concourent à la maintenir en paix. Les propagandes restent à peu près sans effet sur eux, les femmes ne leur

tournent pas la tête, et les policiers qu’ils méprisent continuent d’être régulièrement payés tous les mois »...