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Livres anciens
34.
[HOLBACH (Paul Henri Dietrich)].
Systême de la nature. Ou Des Loix du Monde Physique & du Monde Moral. Par M. Mirabaud.
Londres
(Amsterdam : M. M. Rey),
1770.
— 2 volumes in-8, 211 x 126 : (6 ff.), 366 pp. ; (3 ff.), 408 pp. Veau marbré,
dos à nerfs orné, tranches rouges (
reliure de l’époque
).
2000 / 3000€
Tchémerzine, III, p. 727.
Édition originale, second tirage.
Publiée sous le faux nom de Mirabaud, il s’agit de l’œuvre principale du savant et
philosophe Paul Henri Dietrich, baron d’Holbach (1723-1789) ; elle est considérée
comme le premier grand système matérialiste depuis l’Antiquité.
PRÉCIEUX EXEMPLAIRE PERSONNEL DE NAIGEON LE JEUNE (1737-1816),
COPISTE DU BARON D’HOLBACH.
Il était le frère de Jacques-André Naigeon (1738-1810) lui-même collaborateur du baron,
qui avait pour mission de revoir les manuscrits du philosophe. Naigeon le jeune, alors
contrôleur des vivres à Sedan, avait de son côté en charge la copie des œuvres en vue de
leur impression. Holbach ne désirait pas fournir de manuscrits de sa main aux libraires
et aux imprimeurs.
L’exemplaire porte plusieurs fois la signature de Naigeon le jeune, notamment sur les titres, et les gardes sont remplies de notes
autographes sur l’ouvrage. Il y a notamment recopié les différentes lettres de Voltaire et de d’Alembert sur l’œuvre ; il propose également
ses propres observations où il critique les positions de Voltaire mais il dévoile surtout le vrai nom de l’auteur et apporte d’intéressants
renseignements bibliographiques. Nous ne pouvons reprendre tout ce qu’écrit Naigeon bien que tout mérite d’être cité, nous ne relèverons
que cette note sur le
Système de la nature
: «Mon frère a fait plusieurs corrections à ce bel ouvrage, mais à l’insu du Baron pour ne pas
le mortifier, parce qu’il lui paroissoit y attacher toute sa gloire ; c’étoit au point qu’en lui remettant le manuscrit pour le faire copier, il
lui dit qu’il étoit inutile d’y rien changer, qu’il l’avoit lu et relu et qu’il désiroit qu’on l’imprimât tel qu’il étoit ; mais ce livre étoit trop
important pour que mon frère ne le lût pas avant, pour en chatier le style ce qu’il ne fit qu’après que la copie au net lui eut été remise et
qu’elle fut rendue à mon frère pour le faire partir ».
Ces longues notes qui couvrent 10 pages, ont été citées en partie par M. Damiron dans un
Mémoire sur Naigeon
paru chez Durand en
1857 (pages 11-12).
Coiffes restaurées, petites craquelures à deux charnières, sans gravité. Quelques rousseurs éparses. Petite perforation au feuillet B
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du
second volume.
Provenances : Naigeon le jeune, avec signatures et notes autographes. - Serge Bernard, avec ex-libris.




