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Henri HARPIGNIES
(1819-1916). 23 L.A.S. et une
photographie
dédicacée, 1876-1910, à son élève
Marguerite
B
inder
, Mme Paul
L
affleur de
K
ermaingant
; 81 pages in-8 ou in-12, et photo 16,2 x 10 cm
(petit accident).
800 / 1 000€
Belle correspondance à une élève aquarelliste
. Les lettres sont écrites de Paris, Hérisson (Allier), Saint-Privé
(Yonne), Villefranche-sur-Mer, Nice, Menton…
1
er
octobre 1876
. L’aquarelle est un peu froide de ton, mais les valeurs
y sont bien observées, quoiqu’elle eût pu les mettre un peu plus vigoureuses : « faire
vigoureux
sans faire
lourd
[…] est l’écueil quotidien »…
15 novembre 1877
. Qu’elle laisse l’aquarelle si cela l’agace : « faites du dessin »…
7 décembre 1877
: il pourra lui donner cet hiver une leçon d’une heure, un mercredi sur deux, « comme par le
passé »…
19 février 1879
. « Petit compte » de ce qu’elle lui doit pour des leçons…
3 novembre 1880
. Il a beaucoup
travaillé cet été : « une cinquantaine d’aquarelles sans compter des études très sérieuses à l’huile. Avec ce que vous
savez et votre aptitude si remarquable et si distinguée vous devriez vous mettre à faire de l’huile »…
14 novembre
1882
. « Je continuerai de temps en temps à vous donner quelques conseils comme à la Princesse d’Arenberg –
exceptionnellement – car je ne puis plus à cause de mes travaux donner des leçons en ville. Je conserve seulement
mon cours masculin du vendredi » ; il n’a rien vendu au dernier Salon…
17 février
1887
. Tableau désolant de Nice
sous la pluie, où depuis quelques études à l’huile, il y a 15 jours, il n’a pas travaillé…
1
er
avril
. Récit du tremblement
de terre du 22 février à Nice, écrit quelques heures après l’événement. « Tout cesse à partir de ce moment et j’estime
que cette secousse a bien pu durer de 12 à 15 secondes. Je ne les oublierai jamais de ma vie. C’était un tapage
sinistre des mugissements souterrains… Je m’assieds sur mon lit, rempli d’une terreur grandiose »… Courant sur le
quai, il découvre « une panique générale » : « les masques interrompus dans leurs soupers se mêlent à la foule, ainsi
que les pierrots enfarinés – des femmes bien mises, des femmes du peuple, des enfants, des paralysés, tout cela
est pêle-mêle sur les trottoirs », etc.
18 juin
, il regrette de voir « tous nos beaux projets de paysage d’après nature,
anéantis »…
21 juillet
. Il était « complètement rhumatisé » mais va mieux, maintenant, et fait de la peinture à l’huile :
« j’ai beaucoup de tableaux en train un entre autres que je destine au Salon & qui sera la grosse pièce. Ce sera un
effet du soir – des arbres – un torrent – un souvenir des beaux pays accidentés »…
12 novembre
, il demande son
aide pour obtenir une commande municipale…
20 juillet 1889
. Il était heureux de faire partie du jury, « afin de ne
pas participer à toutes ces glorioles, qu’on appelle médailles […]. À nos âges – nous sommes
hors concours
»…
7
juillet 1890
. « Vous avez vu que deux fois Maître
F
rançais
est venu se mettre sur mon passage pour m’empêcher
d’arriver et deux fois il a réussi. Que voulez-vous que j’y fasse ! [...] je ne me tracasse pas pour cela et j’ai plus de
courage à l’ouvrage que jamais. Je prouverai j’espère encore dans l’avenir que je suis un monsieur avec qui il faut
compter pour l’art du paysagiste »…
Janvier 1905
, espérant la revoir : « nous parlerons de l’art et du passé si gentil
où j’allais le matin vous donner une leçon d’aquarelle et où vous étiez en train de devenir aussi habile que votre vieux
maître qui continue […] à être passionné pour son art et à faire encore des tartines de 1
m
50 pour le Salon »… Etc.
Photographie (par A. Guesquin) dédicacée : « Hommage bien affectueux à mon élève, Madame de Kermaingant. Ce
25 juillet 1907 »…




