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8 DENYS L’ARÉOPAGITE (Pseudo-). [Opera]. Theologia vivificans, cibus solidus. Dionysii Celestis hierarchia.

Ecclesiastica hierarchia. Divina nomina. Mystica theologia. Undecim epistole. Ignatii Undecim epistole. Polycarpi

Epistola una.

Paris, Johannes Higman et Wolfgang Hopyl, 6 février 1498

In-folio, veau fauve estampé à froid sur

ais de bois, large bordure treillée sertie de filets, compartiments décorés de rosaces et de fers losangés, dos à trois

nerfs orné de croisillons de filets, tranches lisses (

Reliure de l’époque

)

.

3 000 / 4 000

Première édition publiée par Jacques Lefèvre d’Étaples, incunable, dans la traduction latine d’Ambrogio

Traversari, dit Ambroise le Camaldule.

Il s’agit de la seconde édition de cette traduction, composée en

1436

et imprimée la première fois vers

1480

, par Colard

Mansion, le prototypographe de Bruges. Le commentaire de Jacques Lefèvre d’Étaples est en édition originale.

Les œuvres du Pseudo-Denys l’Aréopagite sont une des sources principales de la spiritualité mystique chrétienne. Elles

eurent une profonde influence sur le courant néoplatoniste de la Renaissance italienne et française. Le

Corpus

Dionysiacum

a longtemps été attribué à Denys, l’un des rares Athéniens que l’apôtre Paul a convertis lors de son

sermon sur la colline de l’Aréopage. On estime de nos jours qu’il s’agit d’un pseudépigraphe composé vers l’an

500

,

probablement par un moine syriaque. Transmis en grec, il se compose de quatre traités sur la

Hiérarchie céleste

, la

Hiérarchie ecclésiastique

, les

Noms divins

et la

Théologie mystique

et de dix lettres, auxquelles on joignait encore au

XV

e

siècle une onzième lettre qui s’est avéré un faux.

Considéré de son temps comme l’égal d’Érasme, Jacques Lefèvre d’Étaples (v.

1450

-

1536

) est une figure centrale de

l’humanisme français. Il était de ces théologiens qui, peu respectueux de la vieille scolastique, cherchaient à inspirer le

goût de la critique, de l’Antiquité et des langues savantes. Pourtant, bien que ses idées en fassent un précurseur du

réformisme protestant, il demeura catholique toute sa vie.

C’est sa rencontre, en

1505

, et son amitié avec Guillaume Briçonnet, évêque de Lodève puis de Meaux, qui lui

donnèrent les moyens de réformer l’Église de l’intérieur, en créant à sa demande, en

1521

, le fameux « cercle de

Meaux ». Ce cénacle humaniste et évangélique qui réunit des théologiens et prédicateurs de renom tels Guillaume

Farel, Gérard Roussel, Louis Berquin, François Vatable et Pierre Caroli sous la protection de Marguerite d’Angoulême,

avait la vocation d’améliorer la formation du clergé par la prédication et la vulgarisation des Écritures. Il exerça une

forte influence sur les humanistes et les écrivains de cette génération comme Rabelais, Marot ou Érasme.

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