9
Mais en
1498
, lorsqu’il publie cette édition critique du
Corpus Dionysiacum
, Lefèvre est encore professeur de
philosophie au collège du cardinal Lemoine. Bien que Charles-Henri Graf la présente comme « la plus ancienne de ses
publications [qu’il a] pu trouver », ce n’est pas la première : depuis
1492
, Lefèvre a déjà confié quelques ouvrages aux
presses de Johannes Higman, des commentaires d’Aristote essentiellement, mais aucun de cette ampleur.
Selon Graf, « Lefèvre montre partout une grande admiration pour ces œuvres apocryphes de l’Aréopagite, et il le cite
souvent dans ses ouvrages. Il est loin de douter de leur authenticité, il les regarde au contraire comme une des sources
les plus pures de la religion chrétienne après les écrits des apôtres et des prophètes [...]. Il publia la traduction qu’en
avait faite Ambroise de Camaldoli (général de l’ordre †
1439
), en remplaçant les notes marginales d’Ambroise par un
commentaire plus étendu sur chaque chapitre. Il y ajouta les épîtres d’lgnace et l’épître de Polycarpe aux Philippiens
sans commentaire. »
Belle impression gothique en
ROTUNDA
parisienne, accompagnée de notes marginales imprimées en plus petit
corps et illustrée de seize diagrammes dans le texte gravés sur bois, dont une grande figure astronomique au
f.
87
.
Un remarquable encadrement gravé sur bois orne le premier feuillet, dans lequel le titre de l’ouvrage est typographié
au centre de deux médaillons circulaires tenus par deux aigles sur fond de paysage champêtre.
Ce précieux incunable a été rubriqué de grandes initiales peintes en rouge et bleu et relié à l’époque en veau
fauve estampé.
Le titre et le colophon du volume comportent plusieurs mentions manuscrites anciennes, les ex-libris
P. Contard
et
Steph. Charles
, et le contreplat inférieur un dixain manuscrit du temps :
Par le merite de ta saincte passion, je croy de
mes pesches
, etc.
Incomplet de deux feuillets et du feuillet blanc final (ff.
105
-
106
et [
118
]). Reliure restaurée avec manques, dos refait,
plats réappliqués, multiples piqûres de ver traversant les plats et le corps d’ouvrage, pâle mouillure et infime manque
angulaire sur le titre, petites mouillures éparses.
Hain-Copinger, *6233 – Goff, D-240 – Pr., 8140 – BMC, VIII, 140 – GW, 8409 – Pellechet, 4297 – Polain, 1302 – Pettegree, 65111
– Brunet, II, 724 – Graesse, II, 399 – Dionysiaca, p. xxiii, n°6 – Charles-Henri Graf, Essai sur la vie et les écrits de Jacques Lefèvre
d’Étaples, Strasbourg, 1842, pp. 18-19 – Eugene R. Rice, The Prefatory Epistles of Jacques Lefèvre d’Étaples and related texts, New
York, 1972, pp. 65-66 et pp. 549-550, n°CLV.
9 DU BELLAY (Martin). Les Memoires, contenans le discours de plusieurs choses advenuës au royaume de France,
depuis l’an MDLXIII jusques au trespas du roy François premier.
Paris, P. l’Huillier, 1572.
In-folio, basane granitée,
filet doré, dos orné de filets dorés, tranches mouchetées (
Reliure du XVII
e
siècle
)
.
300 / 400
Nouvelle édition de cet ouvrage précieux pour l’histoire des campagnes italiennes de Louis XII et François I
er
, publié la
première fois en
1569
, dix ans après la mort de Martin du Bellay, lieutenant général en Normandie et prince d’Yvetot,
par son gendre René du Bellay.
L’exemplaire comporte quelques annotations marginales dans le texte, la signature de
Cavet
sur le titre et on y a joint
une copie manuscrite d’une page in-folio du
Sentiment de Michel seigneur de Monta[i]gne
sur les Mémoires de Mess.
du Bellay
.
Des bibliothèques du château de Saint-Gery et P. Plane, avec ex-libris et cachet.
Manques sur les coiffes et les coins, mors fendus. Ex-libris ancien biffé sur le titre et la feuille jointe.
10 DU TRONCHET (Estienne). Lettres missives et familières. Plus le Monologue de la Providence divine, & traité
de la parfaicte Vertu.
Paris, Nicolas Bonfons, 1589.
In-16, maroquin vert janséniste, double filet sur les coupes,
encadrement intérieur, tranches dorées sur marbrure (
Thibaron-Echaubard
)
.
200 / 300
« Ce recueil de lettres est accompagné de diverses poésies de l’auteur. Il a été plusieurs fois réimprimé avec des
augmentations ; mais toutes ces éditions sont devenues assez rares », indique Brunet. De fait, aucun exemplaire de la
présente édition n’est répertorié dans les collections publiques françaises.
De la bibliothèque Gérald Boucher, de Bordeaux, avec ex-libris.
Dos assombri avec d’infimes frottements.
Pettegree : FVB, n°17732 – Brunet, II, 924 (éd. non citée).




