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L’œuvre de Robert Garnier (v.
1545
-
1590
) incarne l’apogée de la tragédie humaniste, tant du point de vue de la beauté
du vers et de l’effort rhétorique que de l’ambition morale et didactique de ses pièces. Deux de ses tragédies,
Cornélie
et
Marc Antoine
, exercèrent une influence certaine sur la tragédie élisabéthaine en Angleterre.
Bel exemplaire en vélin doré de l’époque.
Les gardes paraissent avoir été renouvelées, titre dédoré sur le dos.
Brunet, II, 1490 – USTC, n°53093.
13 GRÉVIN (Jacques). Le Theatre. Ensemble la seconde partie de L’Olimpe & de la Gelodacrye.
Paris, Vincent Sertenas
et Guillaume Barbé, 1562.
In-8, vélin souple de réemploi, titre manuscrit sur le premier plat, dos lisse, tranches
lisses (
Reliure de l’époque
)
.
2 000 / 3 000
Édition originale collective.
Le
Théâtre
de Jacques Grévin (
1539
-
1570
) est dédié à Claude de France, duchesse de Lorraine, la deuxième fille d’Henri
II et de Catherine de Médicis. Précédé d’un
Brief discours pour l’intelligence de ce theatre
– « l’un des premiers
manifestes en France sur l’art dramatique » (Berès) – et d’une
Élégie à Jacques Grévin
de Pierre de Ronsard, elle
contient la tragédie de
César
en première édition (la pièce ne connaîtra d’édition séparée qu’en
1578
), les comédies de
La Trésorière
et des
Esbahis
, la suite de
L’Olimpe
et divers sonnets.
Le verso du titre est orné d’un portrait de l’auteur gravé sur bois attribué à
Nicolas Denisot
dans l’
Inventaire du fonds
français
.
Exemplaire de la seconde émission, remise en vente sous la date de
1562
. Certains exemplaires de cette réémission
proviennent de la première composition de l’ouvrage, parue en
1561
, avec un titre rafraîchi, tandis que d’autres,
hybrides, contiennent plusieurs cahiers recomposés, présentant d’infimes variantes textuelles, hybridés avec les cahiers
de la composition originale. Les exemplaires de première émission, datés de
1561
, sont rarissimes et Brunet, qui dit en
avoir vu, n’en cite pourtant aucun.
« Ce volume a une certaine importance dans l’histoire du théâtre français, écrit J. P. Barbier. Comme le disait à bon droit
Grévin [...], il était le premier, sinon à composer (Jodelle et La Péruse l’avaient précédé), du moins à publier une
tragédie et des comédies dans notre langue. » La tragédie de
César
, notamment, est très réputée ; suivant Haag,
« le progrès que cette pièce de Grévin tendait à
réaliser était considérable et on peut supposer
que sans nos malheureuses guerres civiles, les
Mairet, les Rotrou, les Corneille seraient nés
cinquante ans plus tôt. Dans la comédie Grévin
n’est pas moins supérieur à ses prédécesseurs
que dans la tragédie. »
Précieux exemplaire conservé dans sa
première reliure en vélin souple.
Les exemplaires des plus prestigieuses
collections littéraires ont été reliés à neuf au
XIX
e
siècle, ainsi les exemplaires des
bibliothèques Soleinne (
1843
, I, n°
741
),
Rothschild (Picot, I, n°
711
), Herpin (
1903
,
n°
163
), De Backer (
1926
, I, n°
341
) et celui du
catalogue
Des Valois à Henri IV
de la librairie
Pierre Berès (
2004
, n°
137
) ; quant aux
exemplaires Rahir (
1937
, V, n°
1365
) et Barbier
(
Ma bibliothèque poétique
, IV-
2
, n°
51
), ils
sont en reliure du XVIII
e
siècle.
Piqûre et petite galerie de ver dans la première
moitié du volume ; premier et dernier feuillet
salis.
Tchemerzine, III, 496 – Haag, V, 364-366 – E. S.
Ginsberg (éd.), Jacques Grévin, César, Genève, Droz,
1971, p. 73 sq. – N. Ducimetière, Mignonne allons
voir..., n°106.
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