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Idée précise de la vérité première
(10 septembre 1834), souhaite qu’il fasse une visite à Arago, en vacances de la Chambre,
« ce qui aurait pu donner à l’illustre astronome le loisir de me lire et de réfléchir à l’honorable mission que je lui confie » (13
janvier [
1835
])... « Votre résistance à mes idées sur la force de cohésion m’a imposé la nécessité de réflexions nouvelles ; il
n’est personne dont la pleine adhésion à mes pensées me soit aussi désirable que la vôtre ; je crois avoir résolu la difficulté qui
vous arrête ; pour cela, j’ai modifié mon explication, en tenant compte principalement de vos observations » (27 février)... Il
l’exhorte à « quelques années de préparation, d’études, de persévérance » (12 juin), et rend compte de démarches pour le placer
comme précepteur à Paris, ou comme camarade accompagnant le fils et la veuve du général de Mello en voyage (18 et 26 juin),
ou encore, comme son propre suppléant à un poste de professeur de philosophie générale dans le pensionnat de M. Rivaille
(1
er
juillet 1836 : intéressantes remarques sur la liberté de l’instruction, et sur l’enseignement « affranchi de la pédagogie
universitaire »)... Découragé, il conseille à Poirson, devenu instituteur au collège de Sedan, de préparer ses vieux jours pour
qu’ils soient moins affligeants que les siens ; l’expérience récente lui a fait conclure qu’il devait « ajourner la voie méthodique et
prendre la voie pittoresque ; c’est la seule sur laquelle je puisse amener les hommes de mon tems. On lit un peu ma
Physiologie
du bien et du mal
; de proche en proche, elle se répand et intéresse »... Il médite désormais
De la Phrénologie, son degré de
réalité, ses conséquences philosophiques
(27 mai 1837)... Envoi d’une L.A.S. « admirable » de Casimir Broussais, sur
De la
Phrénologie
: Azaïs estime qu’« à l’instant va enfin commencer ma destinée » (24 octobre
1838
)... Azaïs veut ramener Poirson
« au giron du système universel [...] une boussolle bien autrement sûre que l’expérimento-manie, maladie de nos savans
actuels, étouffoir de la raison [...] ; la science humaine devient un cahos » (12 décembre)... Guidé par le flambeau infaillible du
Principe universel, il s’attache maintenant à connaître les lois de la chimie universelle : « La révélation que je crois complète,
m’en est venue la nuit dernière » (24 décembre)... Réflexions sur les gaz : « tous sont des corps sonores, chacun ayant un son
précis, forme un corps régulièrement électrique. Aussi les gaz sont susceptibles, dans leurs combinaisons réciproques, de lois
mathématiques [...] il n’y a non plus aucune loi d’acoustique pour la combinaison des
bruits
indéterminés, qui émanent en
concurrence de plusieurs corps hétérogènes entr’eux et chacun sans élasticité précise » (1
er
janvier
1839
)... Azaïs est désolé de
voir son disciple tant affectionné trahir le système universel : sa pensée « est allée se noyer dans le cahos des forces occultes
et des effets sans cause. C’est la science humaine la plus en désordre et en fatras, c’est la chimie de l’École qui l’a débauché ; il
ne me tient plus que le langage des routiniers de l’Académie ; l’Expérience ! l’Expérience, me dit-il ! Elle seule mérite notre
confiance et notre attention ! » (3 mai)... Il a été trop affecté de leur dissidence. « Je suis certain, absolument certain que vous
vous trompez en chimie ; tout ce que vous m’avez appris aide le système universel à me le démontrer » ; un jour, « vous ne
me combattrez plus » (6 mai)... Proposition d’expériences « concluantes » sur les gaz : leur tendance naturelle à se fondre dans
« la neutralité atmosphérique » prouve que « l’état de spécialité est un état passager, provisoire, que c’est à faire partie de la
neutralité universelle qu’il aspire, comme étant sa destinée définitive »... Croyant éclaircir « toutes les difficultés », il l’invite
à revenir, ou du moins à lui adresser par écrit ses objections : il apprécie sa « lumineuse résistance [...] elle me force à creuser
jusqu’aux entrailles du système pour y fonder mes appuis » (22 mai)... Il a écrit sept pages qu’il lui remettra : « votre résistance
est pour moi un trésor de secours » [28 mai]... Cinq ans plus tard, deux mémoires sous forme épistolaire creusent divers aspects
de « l’équilibre universel », convoquant la musique, l’optique et l’électricité. Il se réjouit que son ami entre dans une carrière qui
lui fournira des moyens de vérifier ces pensées, au profit de la science et d’eux-mêmes, enfin libéré d’une « fonction stupéfiante,
qui écrasait votre intelligence » (11 et 17 juin 1844)... Invitations, demandes de livres ou de services, etc. On joint 2 L.A.S. à des
tiers, et une l.a.s. de la veuve Guadet Azaïs.
5.
Pierre-Hyacinthe AZAÏS
. L.A.S., et 30 lettres à lui adressées, la plupart L.A.S., 1806-1833.
250/300
Azaïs (à propos d’un discours à l’Athénée), Louis Alloury (2, relatives aux
Débats
), Berville père, Jean-Joseph Courvoisier
(remerciant des
Principes de morale et de politique
), Raymond-Dominique Ferlus (4 de Sorèze, amicales), Antoine-François
Fourcroy (conseils du Grand Maître de l’Université sur des bourses), Germain Garnier (8), Joseph-Marie de Gérando (2),
Martial de Guernon-Ranville (annonce d’une indemnité ministérielle), François Guizot (2, dont une sur le vœu d’Azaïs
d’entrer à l’Académie des sciences morales et politiques), Marc-Antoine Jullien de Paris (déclinant un article pour la
Revue
encyclopédique
), Auguste-Hilarion de Kératry (évoquant
Des compensations dans les destinées humaines
), Paulin (proviseur
du lycée de Toulouse), la comtesse de Saint-Aulaire, Louis-François de Tryon-Montalembert (appelant Azaïs un « bienfaiteur
de l’humanité »), etc.
6.
Pierre BAILLOT
(1771-1842) violoniste et compositeur. 4 L.A.S., Paris ou Lyon 1823-1838, à Camille Nugues ;
4 pages in-4 ou in-8.
200/250
18 avril 1823
. Il le prie de vendre sa rente de 330 francs : il disposera du
surplus des fonds que M. Camille plaça pour lui, le
capital devant être placé « en bons de la Trésorerie, ou de la manière que vous jugerez la meilleure »...
15 décembre 1823
, pour
l’envoi d’un effet de 1200
F
...
20 avril 1832
. Il le prie de lui avancer 250 francs pour son loyer, à imputer « sur la petite rente
qui m’appartient et dont je dois la continuité aux soins de votre bonne amitié »...
3 juillet 1833
. MM. Pillet-Will et Cie vont
rembourser 800 francs sur les 1420 ou 1440 avancés... On joint un reçu signé (1838), et un fragment de L.S.
7.
Jules BARBEY D’AUREVILLY
(1808-1889). L.A.S., 22 [juin ?] 1852, à Jean-Marie Dargaud ; 1 page in-8 sur
papier rose.
300/400
Il veut lui épargner « une course longue et peut-être inutile » jusque chez lui 41 bis rue de Vaugirard : « on ne me voit que
le matin et encore les trois premiers jours de la semaine. J’irai donc vous voir. Vous savez que je vous appartiens, tête, cœur, et
main, – & que toutes les différences d’opinion rendent l’amitié plus vive, comme les contrastes passionnent l’amour »...




