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15.
Maurice BARRÈS
(1862-1923). Manuscrit avec titres autographes, [
Quelques cadences
, 1904] ; le manuscrit
(incomplet du début) est de la main de son secrétaire Jérôme Tharaud ; 28 pages in-4 foliotées 68-115. 150/200
Manuscrit ayant servi à l’impression de
Quelques cadences
, anthologie de fragments choisis dans
Sous l’œil des barbares
,
Le
Jardin de Bérénice
et
L’Appel au soldat
. En tête des extraits, Barrès a noté de sa main les titres :
Arles
,
Aigues Mortes
,
Une page
de la vingtième année
,
Formation de Bérénice
,
La Prière finale de Sous l’œil des Barbares
; à la fin, une « Note de l’éditeur », et
table des matières. L’ensemble correspond aux pages 70-87 et 107-108 (et 5) du volume paru chez Sansot en 1904.
16.
Charles BAUDELAIRE
(1821-1867). L.A.S., Versailles, Lundi 9 mai 1853, à un ami [Charles Asselineau ?] ;
1 page in-8 (timbre sec
Papier de la Boule rouge
).
8 000/10 000
Curieuse lettre inédite, se plaignant de Philoxène Boyer en termes crus.
« Je réclame l’obligeance que vous m’avez offerte. Boyer n’est pas revenu hier soir ; – je réfléchis que c’est aujourd’hui
Conférence à l’Athénée, et demain Leçon à l’Athénée ; c’est fort alarmant. Boyer me fait l’effet de ces femmes qui ont leurs
règles tous les jours, et dont on ne peut jamais prendre le cul.
Lui, il a maintenant l’Athénée tous les jours
. Je suis sûr qu’il
n’y a pas d’argent pour moi chez
la Dame au papier timbré
, mais je sais que ma mère est à Paris, et qu’elle veut me voir
le 10,
Demain
. –
Il serait fort gracieux à vous de venir vous-même
, mais en tout cas, vous savez qu’on ne peut pas envoyer un mandat
de moins de cinq francs »... Il ajoute : « Enfin cette plaisanterie incompréhensible va donc finir »...
[Cette lettre provient de la collection d’Alfred Bégis (27 mai 1910, n° 1334 : « Lettre curieuse, très curieuse, adressée à un
ami, et qu’on ne pourrait imprimer entier ») ; elle est signalée dans la
Correspondance
(Pléiade, t. I, p. 224), avec une longue note
de Claude Pichois, citant Asselineau qui rapporte que Philoxène Boyer avait « cloué » Baudelaire pendant un mois à Versailles
« dans une auberge où on leur avait fait crédit, partant toujours pour aller chercher de l’argent à Paris, et n’en rapportant jamais.
J’ai gardé deux ou trois lettres lamentables que Baudelaire m’écrivit à cette occasion pour me prier de l’aller délivrer ».]
17.
Roger de BEAUVOIR
(1809-1866). L.A.S. avec 2 dessins à la plume, à Horace de Viel-Castel ; 1 page in-8,
adresse.
200/300
Il le prie d’intervenir auprès du prince de Beauffremont pour favoriser une demande : « On me persécute à ce sujet & j’ai
osé promettre que tu applanirais la difficulté »... En haut, il a dessiné une vue de Venise, et en bas, un dessin humoristique
représentant un bouffon, « L’accusé », devant un juge, « L’accusateur ».
On joint un poème autographe signé de son fils Eugène,
Le Grelot de Colombine
, orné d’un dessin à la plume rehaussé
d’encre rouge (Pierrot et Colombine au Bal Bullier), février 1872, dédicacé au baron de Watteville (3 p. in-4).
18.
BEAUX-ARTS
. Environ 35 lettres ou pièces.
100/150
Jules Astruc, Roger Bezombes (catalogue dédic.), Dimitri Bouchène, Paul Boyer, Jean Effel, Jacques Fayol (3), Raquel Forner
(7 photos d’œuvres signées), Georges Gassies, Jan Mara, Charles Pourquet, Gaston Rit (10, dont 5 dessins), Claude Schurr
(catalogue dédic.), Raymond Sudre, etc. Cartes et télégrammes adr. au couturier Jacques Doucet. Numéro du
Rire
illustré par
Chas Laborde. Etc.
19.
Henri BERGSON
(1859-1941) philosophe. 3 L.A.S., 1929-1934, à Henry Lartigue ; 5 pages in-8, une enveloppe.
200/250
Au sujet de son appartement parisien Boulevard Beauséjour.
Paris 15 février 1929.
Sa lettre « contient, sur les mesures
à prendre pour conserver la vue des chambres au midi, un ensemble d’observations qui me paraissent tout à fait justes et
pratiques. Je ne puis cependant m’empêcher de croire que la valeur, même purement marchande, de la maison s’en trouvera
accrue. Si exacte que soit, malheureusement, votre psychologie du locataire d’aujourd’hui et sans doute aussi de demain, il me
semble qu’un appartement qui reçoit l’air et la lumière par toutes ses fenêtres finira par devenir plus rare encore, à Paris, que
ne le sont les Parisiens aimant à rester chez eux »...
Vevey 18 août 1934.
Il lui transmet la copie d’une lettre qu’il a adressée à
M. Chéret relative au chauffage de son immeuble : « Je suis sûr que si mes observations sont justes, vous les renforcerez par
des arguments plus probants »... – Copie de sa lettre au président de la Société Beauséjour, au sujet du système de chauffage, et
de nouvelles chaudières « permettant d’employer des grains d’anthracite » ; avant de « procéder à une installation coûteuse »,
il faudrait être sûr qu’elle « donnera la même quantité de chaleur »… On joint une L.A.S. de Lartigue (minute de sa réponse
à la lettre de 1929).
20.
Georges BERNANOS
(1888-1948). L.A.S. « Georges »,
Amiens
17 janvier 1926, [à son ami Robert Vallery-
Radot] ; 2 pages in-4 à en-tête de l’
Hôtel de l’Est
à Amiens (petites fentes réparées).
600/800
Magnifique lettre peu avant la publication de
S
ous
le
soleil
de
S
atan
(mars 1926). Il n’en attendait pas moins de la
charité de son ami, mais le dominicain le rebute et Robert se fait illusion « pour rêver de me donner à une manière de S
t
Jean de
la Croix […] Mon Dieu ! en tout ceci, tenez d’abord mon livre pour rien. Oubliez ce que j’écris. Sans doute, le dangereux présent
qui m’est fait est un sens assez concret de la grâce. Mais personne ne se voit moins que moi à travers sa littérature. Personne n’a
d’une équivoque si hideuse une horreur plus vive que moi. Quand je vous propose le renoncement absolu, je crois deviner que
votre imagination a besoin d’un tel repère, car vous paraissez en être toujours, hélas ! aux “
enchantements du péché
”... Est-ce
… /…




