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Tour du secteur calme
. C’est le noyau central du poème, et la plus longue section, autour de laquelle tout le poème s’est
construit ; elle se divise elle-même en 5 parties.
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Tour du secteur calme
: « On a remplacé les coqs par des canons »… (4 ff. de papier crème, 30 x 20 cm, Pléiade p. 426-428).
« On a remplacé les coqs par des canons
contagieux. Ils se répondent
de ferme à ferme »…
Le texte est soigneusement mis au net, sans rature, mais présente des variantes avec le texte définitif, ainsi que dans la
ponctuation : ici « mon cher Gouy » (« mon cher Jean de Gouy »), « comme fit le roi Darius » (« comme Xerxès ») ; la 12
e
strophe
compte ici 5 vers au lieu de 3 (nous en citons la fin) :
« il part après, la flamme avant
le bruit retarde. Il me faudrait
aussi un microphone »...
– « Partout l’aube glacée accouche »… (8 ff. de papier bleu gris, 31 x 22 cm, Pléiade p. 428-433.), en deux parties.
« Partout l’aube glacée accouche
Un seul canon rêve tout haut
chaque minute.
L’herbe [pâle] rare c’est le poil
de la dune, des dromadaires »…
Le texte est soigneusement mis au net, avec trois ratures et corrections, dont celle citée ci-dessus au 4
e
vers, et des variantes :
« chocs des Baccarats du pôle » (des « cristalleries du pôle »), « La Madeleine (« La Concorde ») débouche », etc., ainsi que deux
passages intervertis. La fin de cette partie comprend une avant-dernière strophe, disparue dans l’édition :
« Terre
aux délicatesses de poulpe
Elle trille
la chair humaine
l’assimile d’abord vivante
Sa bouche aux [bourrelets] lèvres de sacs mène
vers des [sécrétions] digestions profondes »...
Après un blanc (qui sera encore plus marqué dans l’édition), vient la seconde partie :
« La nuit, l’Yser phosphorescent
l’obus allemand au fond
des boulevards, des magasins splendides »…
– « C’était déjà Noël sans raisons »… (13 ff. de papier bleu, 25,5 x 16,5 cm, Pléiade p. 433-439).
« C’était déjà Noël sans raisons. Cette nuit
c’est Noël
on attend quelque chose
il y a trêve ; vous avez beau
ne pas me croire
On n’entend pas un coup de feu »…
Mise au net présentant quelques corrections, et des variantes par rapport à l’édition : « On se sent soutenu par / un moyen
d’anges » (« On marche par un moyen d’ange. »), « en automobile » (« À Paris en automobile »), « aux grandes orgies » (« aux
soirs d’orgies »), le nom d’Ossuet sera remplacé par Marrast, etc. Il supprimera le premier vers d’un quatrain (devenu tercet) :
« Et là c’est le silence des silences
J’entendis un nouveau silence »…
Cocteau introduira en outre dans l’édition de grands blancs pour diviser cette partie, ici d’un seul tenant.
– « Capitaine ! mon capitaine ! »… (3 ff. de papier crème, 30 x 20 cm, Pléiade p. 439-441), sans rature ni correction :
« Capitaine ! mon capitaine !
nous allons arriver. Quelle route ! »…
– « Ce mort qui saute comment faire »… (2 ff. de papier crème identique au précédent, Pléiade p. 441-442).
« Ce mort qui saute comment faire
Je le tenais par le bras
Son poignet vit ! Non, c’est sa montre »…
Les 2 vers suivants ont été biffés : « Je n’ai compris qu’en me penchant / sur sa figure » et remplacés par : « On reconnaît [la
mort] à sa pose »...
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Délivrance des âmes
(1 f. de papier pelure, 31 x 23,5 cm, écrit sur deux colonnes, piq., Pléiade p. 442-443)
« Au segment de l’Eclusette
On meurt à merveille
On allait prendre l’air dehors
On fumait sa pipe, on est mort »…
De très nombreuses ratures et corrections préparent le texte de l’édition ; ainsi pour le 2
e
vers : « On meurt [sans rien sentir du
tout] à merveille »...
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