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18

La page de titre est ainsi rédigée : «

Lidoire

, tableau militaire en un acte, représenté aux Menus Plaisirs, par la troupe du

Théâtre Libre, le 8 Juin 1891 » ; en tête de la page, d’une autre main :

La Vie de Caserne

.

Au verso, Courteline a dressé la liste des personnages, avec le grade de Dumont biffé et corrigé de maréchal des logis en

adjudant ; sur le côté gauche, à l’encre violette, André Antoine a noté en regard le nom des acteurs : Janvier/Lidoire, Arquillière/

La Biscotte, Antoine/Dumont, Desmart/Marabout, Charpentier/Vergisson, Verse/Le Brigadier de semaine.

Le manuscrit est soigneusement mis au net, à l’encre noire, au recto de 13 feuillets de papier ligné, avec les longues et

nombreuses didascalies soulignées à l’encre rouge. En haut de la première page, à côté du titre : «

Lidoire

scène de la vie de

caserne, en un acte », Courteline a inscrit cette dédicace : « À mon ami Gaston de Bar, ce manuscrit unique de

Lidoire

, pourvu

de la crasse sacrée des typographes de l’imprimerie Marpon et Flammarion, et écrit, d’un bout à l’autre, de la main de son fidèle

G. Courteline ».

À la fin du volume, un feuillet rapporté donne les « ouvrages du même auteur », « En vente à la même librairie » (Marpon et

Flammarion) :

Les Gaités de l’escadron

(3

e

mille),

Le Train de 8 h. 47

(5

e

mille),

Les Femmes d’amis

(3

e

mille),

Potiron

(3

e

mille),

et « Sous presse

Messieurs les Ronds de cuir

».

On joint une L.A.S. d’André Roussin à Bernard Blier, pour lui offrir ce manuscrit d’un « grand confrère » en remerciement

de son interprétation du rôle de Sébastien dans

Le Mari, la femme et la mort

(1954).

Bibliothèque Bernard

B

lier

(18 mars 1991, n° 79, ex libris)

.

45.

Victor COUSIN

(1792-1867) philosophe et écrivain. L.A.S., Dresde 14 octobre 1824, à un comte ; 2 pages et demie

in-8 (portrait joint).

200/250

Sur son arrestation en Allemagne, comme suspect de carbonarisme. Il annonce son arrestation par un officier qui

« m’a déclaré au nom du Roi que j’étois

prisonnier d’Etat

. […] Perquisition a été faite de mes livres, de mes papiers, et de

mes lettres. On a trouvé quelques lettres de Paris, étrangères à la politique, quelques notes prises à la Bibliothèque de Dresde,

sur des dissertations relatives à Platon et à la Philosophie ancienne, et quelques corrections de la traduction du

Banquet

par Racine. [...] Je reste dans ma chambre qu’on me donne pour prison provisoire avec deux gendarmes, devant lesquels je

mange, et je travaille »... Il réclame la protection du gouvernement français. « Sujet loyal du Roi, fonctionnaire dans mon

pays, momentanément en disgrâce peut-être avec plusieurs de mes honorables amis, mais sans aucune tache comme citoyen

et comme homme, entouré de la considération qui s’attache toujours à une conduite irréprochable, à quelques services, et à

des travaux longs et difficiles, je ressens vivement tout ce qu’une pareille affaire a d’offensant pour moi, et de grave dans ma

position »... Etc. Il fait suivre sa signature des titres : « Professeur suppléant de l’histoire de la philosophie à la Faculté de lettres

de l’Académie de Paris, collaborateur du

Journal des Savans

, membre de la Société asiatique, etc.

46.

Astolphe de CUSTINE

(1790-1857) écrivain et voyageur. L.A.S., 1

er

février 1839, [à Stendhal], avec note

autographe de Stendhal en tête ; 1 page et quart in-8.

700/800

Belle lettre de Custine à Stendhal, sur son roman

E

thel

(Ladvocat, 1839).

« Dussiez-vous, Monsieur, me trouver importun et vaniteux, je ne puis m’empêcher de vous remercier du plaisir que vous

me faites par votre manière de juger

Ethel

. Je tiens plus à avoir des juges que des lecteurs, et parmi les juges vous êtes au

premier rang. Votre sévérité même m’honore et m’enorgueillit, et si ce n’étoit abuser de votre bienveillance je vous supplierois

de continuer le travail que vous avez bien voulu commencer sur les 25 premières pages en m’indiquant le n°. J’en profiterois

pour une seconde édition,

réelle

, si toutefois j’y arrive. J’ai écrit

Ethel

très vite, ce qui nécessite beaucoup de corrections. [...] Vos

comparaisons tirées de la peinture, me remplissent d’orgueil. Je commence à craindre pour mon propre jugement les effets de

votre indulgence. N’oubliez pas qu’

Ethel

est écrit uniquement en vue de la dernière scène »...

Stendhal a noté en tête : « 1 Février 39

L’Abbesse de Castro

» [date de la publication dans la

Revue des Deux Mondes

de la

première partie de l’

Abbesse de Castro

].

47.

François-Anne DAVID

(1741-1824) graveur. L.A.S. comme « Graveur du Cabinet du Roi », Paris 10 novembre

1817, au duc Decazes, Directeur de la Police générale du Royaume ; 1 page in-fol.

100/150

« La protection que votre Excellence accorde aux Lettres et aux Beaux Arts, me fait un devoir de lui donner connaissance de

L’histoire de France représentée par figures

accompagnées d’un précis historique que je publie, en 2 vol. in-8° et que je destine

à l’éducation de la Jeunesse. Il seroit heureux pour moi Monseigneur que cette histoire de France, meritât le suffrage de Votre

Excellence, j’oserois la supplier de la protéger, en souscrivant pour un nombre d’exemplaires qui me mettroit à portée de la

continuer, avec plus de célérité, et en assureroit plus promptement le succès »...

48.

Jean DESBORDES

(1906-1944) écrivain, tué par la Gestapo. Tapuscrit en partie autographe,

Les Maudits

[

Les Forcenés

, 1937] ; 219 pages in-4 sous couverture autographe signée (trous d’insecte aux premiers feuillets,

qqs bords un peu effrangés).

800/1 000

Tapuscrit de travail du roman

L

es

F

orcenés

, publié à la fin de 1937, chez Gallimard. La chemise rouge qui sert de

couverture et de page de titre porte la signature et l’adresse de Jean Desbordes, des calculs de calibrage, des notes, et les trois

titres envisagés :

Les Maudits

,

Les Farouches

et

Les Fanatiques

. Le tapuscrit présente d’abondantes et additions corrections

autographes, plusieurs pages entièrement autographes intercalées, et d’importantes biffures et suppressions. Neuf ans après

J’adore

(1928), salué par Cocteau, et après

Les Tragédiens

(1931), Jean Desbordes rompt un long silence pour revenir à l’écriture

avec ce roman, qu’il considère comme son premier livre, détaché de l’influence de Cocteau et de Radiguet, l’histoire d’un amour

maudit, qui s’achèvera par un double suicide.