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22.
Georges BERNANOS
. L.A.S., La Pinède, Bandol (Var) 22 juin 1946, [à Tereska Torrès] ; 1 page et demie in-4.
200/300
« J’aime votre beau petit livre [
Le Sable et l’écume
] tout éclatant d’honneur, de jeunesse et de tendre piété. J’y aime par-
dessus tout cette retenue dans la confidence, cette discrétion la fois si modeste et si fière, ce deuil porté si noblement, et qui ne
s’attendrit jamais sur lui-même, afin de n’attendrir personne. Il me semble que Georges doit être content de vous. Vous savez
que je ne parle jamais des livres, je me sens si peu “critique” ! Mais je finis toujours, un jour ou l’autre, par parler de ce que
j’aime »...
23.
Émile
BERNARD
(1868-1941) peintre. 3 L.A.S., [1896 ?]-1914, à un ami [Léonce Bénédite, conservateur du
Musée du Luxembourg] ; 6 pages in-8.
700/800
[1896 ?]
. Il attire son attention, « pour le Luxembourg futur », sur le grand tableau [
Avril
] qu’Armand Point a exposé cette
année à la
Nationale
. « Armand Point est un peu délaissé, il travaille avec courage dans un isolement qui eût fait rejeter la
peinture par mille peintres. C’est un artiste, et il n’attend sa récompense que de ceux qui – comme vous – comprennent et savent
combien à notre époque le courant du médiocre et du banal est dur à remonter »...
[Début 1914]
. Le spectacle est remis au mardi
10 février. « Mad
elle
Ohanian a été enchantée de savoir que la pièce s’organisait. Elle sera fort heureuse de vous faire plaisir en
vous prêtant son concours [...]. C’est une si vraie artiste qu’elle ne pense qu’à faire plaisir aux gens supérieurs comme vous »...
2 août 1914.
Adieux au moment de se rendre à l’appel de la mobilisation générale : « Vous m’avez prouvé votre affection et je
sais, j’ai vu, votre dévouement à mon œuvre. Laissez-moi vous en remercier du fond du cœur. Si je péris, n’oubliez pas mon nom
et mon travail. Cette assurance me fera succomber avec douceur »...
24. [
Eugène BERTRAND
(1834-1899) comédien, directeur du théâtre des Variétés puis de l’Opéra]. Environ
140 lettres à lui adressées, la plupart L.A.S., et quelques lettres de lui (quelques en-têtes).
400/500
Importante correspondance par des auteurs dramatiques, écrivains, journalistes, chanteurs, comédiens, directeurs de
théâtres, musiciens, peintres, etc. : Juliette Adam, Ad. Aderer, Léon Bienvenu, Jules Brasseur (avec dessins), Édouard Brisebarre,
Campocasso, Victor Capoul, L. Caussade, Christian, Georges Clairin, Clairville, Arthur Coquard, Virginie Déjazet, Léonce
Détroyat, Draner, Frédéric Febvre, Gabriel Ferrier, Charles Garnier, Anna Judic, Charles Lecocq (3), Louis Leloir, Adrien Marx,
Albert Millaud (8), Nadar, Obin, Quatrelles, Alice Regnault, Jean de Reszké, Jules Simon, Albert Soubies, Jules Vallès, Louis
Varney, Pierre Véron, A. Vizentini, etc.
25.
Jean-Richard BLOCH
(1884-1947). Manuscrit autographe signé, sous forme d’une lettre à Jean Luchaire,
Huez par Bourg d’Oisans (Isère) 4 août 1931 ; 8 pages in-4.
200/250
Plaidoyer pour une fédération franco-allemande. ...« Mon
locus standi
est le suivant : faire la paix ou bien faire la
révolution. – Tout (y compris la guerre civile) plutôt que la guerre entre peuples ! [...]
Faire la paix
, je ne conçois la réalisation
de ce grand projet que d’une seule façon : par l’union intime de l’Allemagne et de la France. Vous m’entendez bien : je ne dis pas
entente
,
réconciliation
,
accord
,
rapprochement
; je ne parle d’aucun de ces remèdes anodins, qui sont, au mal présent, ce qu’est
une camomille à un cancer. Je dis :
union intime
, c’est à dire symbiose politique, économique, administrative, – union douanière,
fusion militaire, etc. Rien de moins ! »... Il sait tout ce qui sépare les Allemands et les Français, et que l’incompréhension est à la
base de leurs rapports. Les paysans et les ouvriers peuvent s’accorder, ainsi que les intellectuels : Heinrich Mann, Gide, Heine,
Curtius, Romain Rolland, Rilke, Jaurès... Mais des millions d’autres sont « têtus, bornés, xénophobes de naissance, ennemis de
tout ce qui heurte, ou froisse, ou trouble ou contredit leurs habitudes locales et leur crasseux idéal quotidien »... Or sans l’accord
de l’Allemagne et la France, la paix est impossible, l’Europe et la civilisation sont vulnérables. Il faut donc imposer cet accord...
« Une fois achevée, cette unité fédérale, par sa masse elle-même, créera l’unité de l’Europe, – objet suprême de nos ambitions
et de nos volontés »...
26.
Louis, vicomte de BONALD
(1754-1840) écrivain, philosophe et homme politique ultra-royaliste. 4 L.A.S. et
1 L.A., 1778-1784 ; 6 pages et quart in-4 ou in-8, la plupart avec adresse, qqs cachets de cire rouge ou noire.
300/400
Au marquis de Pégayrolles.
Millau 10 mai 1778
, envoi de fonds pour défrayer le coût de bracelets (222 livres) et de petites
emplettes à Toulouse...
17 octobre 1782
. Le refus du père de Pégayrolles réduit ce dernier à une situation pour laquelle il
n’était pas né, mais le malheur « seroit plus grand si pour etre quelque chose tu avois besoin d’etre conseiller au parlement,
tu as rempli tes devoirs, tu t’es rendu digne de cet etat en acquérant les connoissances qu’il exige tu l’as demandé à celui qui
pouvoit t’en ouvrir la porte, il ne l’a pas voulu »...
9 décembre 1783
. Il le prie de se renseigner sur le prix pour faire peindre un
tableau. Allusion aux multiples occupations de son ami magistrat : « Merveilleux effet de la robe ! On parle de toi avec plus
de complaisance, il n’est plus question de ton indocilité et de tes refus ; on respecte le senatorem amplissimum »...
La Tour 25
septembre 1784
. Il voit avec peine le moment où ils deviendront étrangers l’un à l’autre, mais promet le silence sur tout ce qui
… /…




