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27

Le compositeur Jean Huré

(

1877

-

1930

) s’illustra également comme organiste, pianiste, critique musical, mais

également comme pédagogue, participant avec Ravel et Kœchlin à la fondation de la Société de musique indépendante.

Dédicataire du quintette à corde de Jean Huré, Georges Enesco créa son concerto pour violon,

et participa

au concert donné en sa mémoire en

1931

.

Violoniste, pianiste, chef d’orchestre et compositeur, Georges Enesco

(

1881

-

1955

) fut également un grand

pédagogue et compta Yehudi Menuhin et Ivry Gitlis parmi ses élèves. Il déploya une intense activité en France et en

Roumanie, son pays d’origine, où il fut le véritable fondateur de la vie musicale moderne.

187. FRANCK

(César). Lettre autographe signée aux membres du Comité de la Société nationale de musique. Paris,

mai 1890. 1 p. in-16, adresse au dos.

400 / 500

Sur son quatuor en ré majeur,

créé le

19

avril

1890

salle Pleyel dans un concert organisé par la Société nationale de

musique.

«

Chers amis, c’est pour moi un très vif regret de ne pouvoir me joindre à vous ce soir, à ce banquet de fin d’année

auquel je n’ai jamais manqué. C’est un regret d’autant plus vif que je sais la fête que l’on comptait me donner en

exécutant une 2

de

 fois

mon quatuor qui a été si admirablement interprété

le 19 avril. Merci mille fois pour toutes les

gracieusetés et intentions charmantes que vous avez toujours pour moi, et croyez à mon inaltérable attachement à

notre chère société...

»

La Société nationale de musique, fondée en

1871

par Franck, Duparc, Fauré, Massenet, Saint-Saëns, était destinée à

organiser des concerts visant à promouvoir la musique instrumentale française et à faire connaître de jeunes

compositeurs.

188. HOLMÈS

(Augusta). Lettre autographe signée à son «

cher ami 

». S.l., «

samedi 

». 3 pp. 1/2 in-8.

150 / 200

Longue et très belle lettre sur ses travaux musicaux

: «

... Je ne sais qui a pu vous dire que je menais une vie

fébrile et agitée

 ! Je suis presque constamment dans ma retraite ici, au milieu de mes amis les vieux livres ; il est vrai

que je travaille beaucoup. Je fais plusieurs choses à la fois,

je continue mes études d’harmonie, de contre-point, et

d’instrumentation, j’écris le livret d’un opéra en un acte,

auquel il ne manque plus que deux scènes.

Je compose

beaucoup de choses détachées, et je travaille beaucoup le piano,

car il faut que vous sachiez que les circonstances

m’obligent à me faire

tout à fait artiste.

Du reste, je le préfère, car je n’aime pas être “ni chair ni poisson”. Vous voyez,

que forcément, “une vie agitée” ne peut pas être la mienne. Je fuis de plus en plus le bruit et les sots compliments.

Une nouvelle encore. Je suis votre conseil, et

Hermann Zenta

est mort et enterré. Je reprends mon nom ;

ma pauvre

patrie, l’

émeraude des mers

, mon Erin bien-aimée, souffre et se désole, et je veux en être tout à fait, pour la défendre

de tous mes faibles moyens si l’occasion s’en présente

[Augusta Holmès était née en France de parents irlandais]

.

Flaxland

[éditeur musical]

a encore pris plusieurs choses de moi, l’une d’elles,

un

Nocturne

des forêts d’Amérique,

avec solo et chœur, vous est dédié. Cela a paru vous plaire, la dernière fois que je vous ai vu...

»

La compositrice Augusta Holmès, filleule de Vigny, compagne de Catulle Mendès après avoir refusé Saint-Saëns en

mariage, fut l’élève de César Franck et composa une œuvre fortement marquée par le wagnérisme.

189. INDY

(Vincent d’). Lettre autographe signée. Château des Faugs [à Boffres, en Ardèche], 2 octobre 1903. 3 pp.

in-12.

200 / 300

«

Je reçois votre lettre et m’empresse d’y répondre avant de regagner Paris (je pars demain) pour

les répétitions de

l’Opéra

[où il allait diriger la création française de son opéra

L’Étranger

le

3

décembre

1903

].

Tout ce que vous avez fait est bien fait et, du moment que vous avez conclu avec

Varsovie

, j’en suis enchanté, car ma

santé se rétablissant de plus en plus, je pense n’avoir plus aucun point noir de ce côté...

Pour le programme du concert,

il me semble qu’il serait préférable que les intéressés fassent eux-mêmes connaître leurs désirs... Quant à la question

soliste, elle me paraît parfaitement compatible avec même le programme français moderne, et

M

[m]

e Bréval

chantant une ariette de Debussy et un lied de Duparc

rentrerait très bien dans les données artistiques

[la soprano

Lucienne Bréval]

.

Pourquoi pas Risler ?

[le pianiste Édouard Risler]

Il est bien connu, lui, en Allemagne, et il

jouerait

une symph

[onie]

avec p

[ian]

o.

Engagez donc les solistes que vous voudrez, je les accompagnerai de mon mieux...

»