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La dernière lettre est un récapitulatif évoquant en outre les discussions avec les autres médecins, Yvan, Larrey, etc., et

ajoutant des anecdotes : «

... Mr le maréchal éprouva une faiblesse de cinq ou six minutes avec perte absolue de

connoissance. MM. Larrey et Yvan arrivèrent, nous nous empressâmes de ranimer ses sens. Je promenois un flacon

d’ammoniaque sous ses narines, lorsqu’il se ranima brusquement. Il m’apperçut tenant le flacon ; et aussitôt il s’écria

avec fureur : “Comment, drôle ! Mettre sous le nez d’un maréchal d’Empire des cochonneries. Mes aides de camp !

Quarante grenadiers ! Qu’on traîne cet homme dehors, par les cheveux...

» «

... Il demanda à être seul avec l’empereur.

MM. les chirurgiens se retirèrent ; et l’empereur passa encore demi-heure avec Mr le maréchal ; après quoi, il sortit.

MM. Larrey et Yvan retournèrent auprès du malade. L’empereur étant dans l’antichambre, avec ses aides de camp,

ceux de Mr le maréchal, où je me trouvais aussi..., dit : “Il a voulu me parler, et n’a pu rien dire de suivi”... Le 31 mai

à 6 heures du matin, Mr le maréchal n’existoit plus. Un quart d’heure après, l’empereur se présenta à cheval à la porte

de l’habitation de Mr le maréchal.

Le général Frère accourut annoncer à l’empereur la mort de Mr le maréchal.

L’empereur resta à cheval. Il parut consterné.

Quatre ou cinq minutes après, il demanda à quelle heure étoit mort Mr

le maréchal ; s’il avoit été agité. Le général Frère répondit qu’il avoit été très agité, la veille, et auparavant. L’empereur,

“Mais comment donc ! Yvan ! Pourquoi ne m’avoir pas averti avant son délire ?” “Sire ! le délire n’a paru qu’hier,

quelques instant avant votre arrivée auprès de Mr le maréchal.” Personne n’osa démentir cette assertion. L’empereur

demanda ensuite le docteur Frank

[Johann Peter Frank]

. Il se présenta. “Eh bien ! De quoi est mort le maréchal.”

“Sire ! D’une fièvre pernicieuse contre laquelle on a tout employé.” Le docteur ajouta quelques mots de respect pour

la personne de S.M. et de regret de n’avoir pu mieux faire dans l’invitation honorable qu’il avoit reçue ; et il se retira.

L’empereur parut frappé d’une profonde douleur. Il ordonna que le corps de Mr le maréchal fût embaumé. Il resta

quelques instant dans le silence, qu’il rompit ensuite en disant : “Au surplus, tout finit comme ça”. Il partit

aussitôt...

»

311. [LANNES].

– Ensemble de 8 lettres adressées au beau-père de Jean Lannes, le comte François-Scholastique

Guéhenneuc (sauf une mais à lui remise). Juillet 1809-juillet 1810.

400 / 500

Correspondance concernant la mort du maréchal et l’organisation de ses funérailles.

Le corps du maréchal

Lannes, mort au combat lors de la bataille d’Essling en mai

1809

, fut embaumé et rapatrié à Strasbourg où il demeura

un an. Napoléon I

er

ordonna qu’on organise des funérailles somptueuses le

6

juillet

1810

à la date anniversaire de la

victoire de Wagram.

Guéhenneuc

(Louis). Lettre autographe signée. S.l.,

19

juillet [

1809

]. «

... Je t’envoie... le détail de ce que j’ai reçu et

dépensé pour le m

[aréc]

al. On n’a trouvé à sa mort que 90 napoléons... Cette somme paraît bien petite et peut-être

a-t-il été volé ; cependant je crois qu’il avait emporté peu d’argent... Eh bien ! Nous avons fait de bonne besogne,

n’est-ce pas ; il faut croire que ce brillant armistice nous donnera la paix...

» Louis Guéhenneuc était le beau-frère du

maréchal Lannes dont il fut l’aide de camp avant de devenir celui de l’empereur et d’être nommé général d’Empire.

Sanson

(Nicolas-Antoine).

5

lettres signées.

11

juin-

3

juillet

1810

et s.d. Le général Sanson, en charge de

l’organisation des funérailles, demande à recevoir le manteau et la toque du maréchal, son buste, son cheval de bataille

et sa voiture, etc.

Clarke

(Henry). Lettre signée «

duc de Feltre 

» en qualité de ministre de la Guerre. Paris,

9

juillet

1810

: «

J’ai

l’honneur de vous adresser, pour la famille de monsieur le maréchal duc de Montebello

[Jean Lannes]

, six médailles

en argent semblables à celle qui a été déposée sur son cercueil, et un programme de la cérémonie qui a eu lieu dans

l’église des Invalides et celle de Sainte-Geneviève...

»

Daru

(Pierre). Lettre signée en qualité d’ancien intendant général de l’Autriche occupée, adressée à M. Collières.

Paris,

10

juillet

1810

: «

J’ai reçu... les décorations que portait S. E. monsieur le duc de Montebello au moment où il fut

blessé à mort. J’ai l’honneur de vous en faire le renvoi, parce que je pense que c’est à la famille que la remise doit en

être faite, mais qu’il convient que le mérite en appartienne à la personne qui l’a recueillie...

»

312. [LANNES].

– 2 lettres adressées à la famille du maréchal Lannes.

200 / 300

– Duroc

(Géraud Christophe Michel). Lettre autographe signée en qualité de grand-maréchal du Palais, [à Louis

Guéhenneuc]. Compiègne,

24

mars [

1810

]. «

L’empereur, Monsieur, pense qu’il est convenable que pendant les jours

de

la célébration de son mariage

[avec Marie-Louise]

et des fêtes qui auront lieu

[

1

-

2

avril

1810

]

, madame la

duchesse de Montebello puisse ouvrir sa maison, y recevoir et donner des dîners surtout aux étrangers qui seront à

Paris à cette époque. Veuillez vous en occuper avec Mr votre père et faire préparer pour cela ce que vous croirez

convenable....

» (bords supérieur et inférieur légèrement effrangés). Louis Guéhenneuc était le beau-frère du maréchal

Lannes dont il fut l’aide de camp avant de devenir celui de l’empereur et d’être nommé général d’Empire.

Caulaincourt

(Armand Augustin Louis de). Lettre autographe signée «

Caulaincourt duc de Vicence 

», adressée à

la maréchale

Lannes.

Saint-Avold,

16

[avril

1813

], «

à 10 h. du matin 

». Avec cachet armorié de cire rouge et

contreseing de franchise autographe en qualité de grand-écuyer.

«

L’empereur arrive à l’instant, en très bonne santé.

Il déjeune et repart pour être demain matin à Mayence...

Le thélégraphe Metz

a du donner à S. M. 

[l’impératrice

Marie-Louise]

des nouvelles de l’empereur. 

» Napoléon I

er

était en route pour l’Allemagne où il allait diriger une

nouvelle campagne militaire contre les Alliés. La veuve du maréchal Lannes, Louise Guéhenneuc, était alors dame

d’honneur de l’impératrice Marie-Louise.