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qu’elle suivra immédiatement le retour de l’empereur à Paris. Du nombre de ceux-ci sont très certainement le prince

Murat

, le ministre de la Guerre

[Louis-Alexandre

Berthier

]

, le général

Oudinot

, le général

Marescot

et le général

Andreossi

.

Je ne vous parlerai pas de l’opinion de l’armée. C’est la voix du peuple : elle rend toujours justice au

mérite...

L’empereur avant son départ pour Munich, où il paraît qu’il est encore, a accordé à son armée beaucoup

d’avancement et de décorations de la Légion d’honneur. Un de ses arrêtés fixe le nombre des décorations accordées à

chaque division et à chaque état-major général. Ce travail est ajourné pour les divisions Suchet et Gazan et pour

l’état-major du 5

me

corps...

Quant à l’avancement... rien n’indique n’annonce que votre corps ait été moins bien traité

qu’un autre...

[Il cite alors ceux dont les promotions sont de notoriété publique : les généraux Beker, Dupas, Kirgener,

les futurs généraux Legendre d’Harvesse, Subervie, Vedel, etc.]

On assure que les généraux St-Hilaire, Vendame et

Legrand seront grands cordons et que le g

al

Oudinot sera maréchal d’Empire.

Un bâton de maréchal équivaut-il à

trois grands cordons ? C’est une question que

le général Suchet

pourrait résoudre, personne ne sait mieux évaluer que

lui toutes ces grâces & ne prend un intérêt plus vif à leur dispensation. Il ne peut dissimuler son regret de n’en avoir

encore obtenu aucune. Il est du nombre de ceux qui désirent ardamment votre réconciliation. Est-ce à lui ou à vous

qu’il en rapporte les avantages, je me garderais de le décider...

Le général Oudinot a fait dessiner le passage du pont

de Vienne. Votre action y est si bien caractérisée qu’on croirait que ce morceau de dessin n’a été fait que pour le

rappeler dans son éclat.

Le général Mathieu Dumas se propose de la mentionner dans l’historique de la campagne. Il

paraît en être bien pénétré...

»

307. VICTOR

(Claude-Victor Perrin, dit). Lettre autographe signée au maréchal Jean

Lannes.

Copenhague, 11 janvier

1806. 1 p. in-4. Joint, un manuscrit, le tout relié par un ruban de soie bleue.

400 / 500

Belle lettre amicale et admirative du futur maréchal, alors ambassadeur au Danemark, évoquant la gloire

du maréchal Lannes après Austerlitz.

«

... Les triomphes de nos armées

sur la troisième coalition m’ont pénétré ainsi que tous les Français qui sont près de

moi, d’une admiration difficile à décrire.

L’ouvrage poétique que tu trouveras ci-joint, rédigé par Mr Desaugiers

l’aîné, premier secrétaire de ma légation, explique nos sentimens,

l’analise qu’il fait de la vie de Sa Majesté

l’empereur et roi, de ses actions incomparables et immortelles, des dangers qu’il a courus, de son infatigable et tendre

sollicitude pour le bonheur et la prospérité de la France, des perfidies sans nombre comme sans exemple de ses

ennemis, de la force et de la sagesse de son génie pour les déjouer, cette analise forme le portrait en raccourci mais vrai

du premier et du plus grand des mortels...

Je t’adresse donc cet ouvrage, mon bon ami, parce que je suis persuadé que

le plus zélé serviteur du Grand Napoléon, le compagnon fortuné de sa gloire militaire le lira avec plaisir.

Permets que je saisisse cette occasion pour te féliciter sur tes nouveaux et brillans exploits. Je t’ai suivi (de loin,

malheureusement pour moi), je t’ai vu constamment le maître de la victoire et ajouter au titre de

brave

, des titres non

moins glorieux...

»

Joint,

le manuscrit en question du diplomate et littérateur Auguste-Félix Désaugiers dit

Désaugiers aîné

. Long

poème autographe signé intitulé «

La Troisième coalition

» : «

... Et vous bravez la main à vaincre accoutumée ! / C’est

le même héros et c’est la même armée : / Quelle est votre espérance et votre ambition ? / Sa valeur, pensez-vous, sur

le thrône sommeille. / Votre voix la réveille, /

Et toujours Bonaparte est dans Napoléon !...

»

(

13

pp. in-

4

).

« Je perds en lui un de mes meilleurs amis,

et l’empereur le meilleur soldat de l’armée... »

308. RAPP

(Jean). Lettre autographe signée au consul général de France à Dantzig Nicolas Massias. Quartier impérial

d’Ebersdorf [à la limite Sud-Est de Vienne en Autriche], 31 mai [1809]. 1 p. in-4, adresse au dos, petite déchirure

due à l’ouverture au feuillet d’adresse.

1 200 / 1 800

Poignante lettre écrite le jour même de la mort du maréchal Lannes, après une longue agonie due à la blessure qui lui

fut infligée le

22

mai au cours de la bataille d’Essling.

«

J’ai malheureusement la plus triste nouvelle du monde à vous annoncer, c’est la mort de notre pauvre Lannes,

elle

a eu lieu ce matin à cinq heures.

Hier à huit heures il a envoyé un de ses aides de camp à S.M. pour lui dire qu’il désiroit encore la voir, ainsi que

moi ; nous y avons été ensemble tous deux à pied.

Il nous a reconnu parfaitement bien. En sortant, l’empereur m’a

envoyé cherché à Vienne le célèbre docteur Frank

[Johann Peter Frank, qui était entre autres le médecin de Beethoven]

.