Previous Page  164 / 176 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 164 / 176 Next Page
Page Background

82

Louis a eu un cheval tué sous lui et a été un peu touché sur les dens, cela n’est rien, il fait son service

[Louis

Ghéhenneuc, frère de Louise, aide de camp du maréchal Lannes, futur aide de camp de l’empereur et général d’Empire]

.

Je suis un peu fatigué, je compte partir dans deux jours pour revenir près de Sa Majesté. Le g

l

Lagrange a eu le bra

traversé d’une bale, il est ici avec moi mai il n’y a rien de cassé, il sera guéri avant un mois. je te prie de dire à madame

Lagrange d’ettre bien tranquile, elle verra son mari dans un mois ; il part pour France. Et toi aussi, ma bonne amie,

sois bien tranquile, nous ne pouvons plus avoir d’affaire, il n’y a plus d’armée ennemi.

La bataille de Tudela est la plus belle que nous ayons jamais eu ;

on serait entré dans Saragose si on eût bien exécuté

mes ordres.

J’espère, ma chère Louise, que tu seras bien résonable, que tu ne viendras pas à Bayonne, que tu soigneras bien ta

santé. Nous ne pouvons pas être longtems à revenir en France ; ne sois pas étonnée si tu ne reçois pas de mes lettres

plus souvent, quan on est détaché du quartier impérial on n’a aucun moyen de faire parvenir les lettres. Parle-moi de

mes enfans dans le plus grand détail dans toutes tes lettres. Dis à ton ami

[le futur comte et sénateur François-

Scholastique Guéhenneuc, père de Louise]

que je ne lui écris pas, embrasse-le pour moi ainsi que ta maman et toute

la grande et petite famille ; mille choses à Corvisard

[le médecin personnel de Napoléon I

er

, Jean-Nicolas Corvisart dont

il était très proche]

, dis-lui que je n’oublierai pas qu’il m’a recommandé les Englois, il ne faut que les tracasser...

»

Joint, une lettre autographe signée de l’aide-de-camp du maréchal Lannes,

Joseph-César de

Saint-Mars,

adressée à l’épouse de celui-ci, Louise Guéhenneuc. Quartier impérial [d’Aranda de Duero],

26

novembre [

1808

] :

«

Madame la maréchale,

les Espagnols viennent de donner à monsieur le maréchal un nouveau triomphe.

À la tête

du corps du m

al

 Moncey et de la d

on

 Lagrange, M. le m

al

 Lannes a battu entièrement l’armée espagnole

devant Tudela

le 23 novembre. Louis

[Guéhenneuc]

a eu un cheval tué sous lui d’un coup de balle. Un boulet tombé entre lui et le

maréchal l’a étourdi fortement, mais il va bien... M. le maréchal est bien portant, et ne tardera pas à revenir

au

quartier gl de l’empereur où j’ai été envoyé pour annoncer cette victoire... Le général Lagrange a reçu une balle

dans

les chairs du bras droit. Cela n’est pas dangereux.

»

« Il faloit autant d’abitude que moi pour auser... attaquer »

297. LANNES

(Jean). Lettre autographe à son épouse Louise Guéhenneuc. Burgos, 7 décembre 1808. 1 p. in-4.

1 500 / 2 000

Superbe lettre sur la bataille de Tudela,

remportée le

23

novembre

1808

sur les troupes espagnoles du général

espagnoles de la junte dirigées par le général Francisco Javier Castaños – l’ancien vainqueur de Bailén. Le maréchal

Lannes l’avait déjà évoquée dans la lettre ci-dessus sa femme, mais la satisfaction de son amour-propre et surtout les

difficultés et incertitudes de communication le poussèrent certainement à y revenir dans la présente lettre – il réitère

également son allusion à l’opinion du docteur Corvisart sur les Anglais.

«

Tu auras resté quelques jours sans avoir de mes nouvelles, ma chère Louise ;

à la guerre, on ne fait jamais ce qu’on

veut,

il n’y a rien qui me contrarie autant que de ne pas pouvoir t’écrire aussi souvant que je le voudrais ;

j’espère être

plus heureux apprésent que je vais joindre l’empereur.

Quele bataille, ma chère amie, 15 mille François contre 80000 mille Espagnols qui ont été foulés aux pieds ; il faloit

autant d’abitude que moi pour auser non seulement attaquer, mais encore regarder leurs positions et leur nonbre,

aussi ai-je été le seul de l’avis de livrer bataille...

Adieu, ma chère amie, embrasse toute la famille. Mille choses au docteur

[le médecin personnel de Napoléon I

er

, Jean-

Nicolas Corvisart dont Lannes était très proche]

, dis-lui qu’il me tarde de voir les Englois, il me les a recommandés...

»

La nomination de Lannes comme général

298. PETIET

(Claude-Louis). Lettre signée en qualité de ministre de la Guerre, adressée au futur maréchal Jean

Lannes

.

Paris, 3 germinal an V [23 mars 1797]. 1 p. in-folio imprimée avec ajouts manuscrits, en-tête imprimé « Le ministre

de la Guerre » avec vignette gravée sur bois à l’effigie de la République ; adresse au dos.

400 / 500

« Le Directoire exécutif ayant jugé à propos, citoyen, de vous

confirmer dans le grade de général de brigade

et

employer en cette qualité

près les troupes

qui composent l’armée d’Italie

, j’adresse en conséquence les lettres de service

qui vous ont été expédiées, au général commandant

en chef de cette armée

[Napoléon Bonaparte]... »