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9

3. –

«

Lundi soir

», [15 juin 1903] : «

1° E

N CE QUI CONCERNE

LE DÎNER

,

PERMETTEZ

-

MOI DE

LE REMETTRE

à la fin de cette semaine ou au commencement de l'autre selon que je serai plus ou moins bien portant.

Mais mercredi j'ai accepté un dîner à Armenonville

[chez Antoine Bibesco, avec Anna de Noailles

et les Montebello]

et comme je sors tout de même demain mardi... je crois qu'avant samedi ou

dimanche

JE

SERAI BIEN

FATIGUÉ

,

SURTOUT AVEC

L

'

EFFROYABLE

TRAVAIL QUE

J

'

AI

EN CE MOMENT

SUR

LES BRAS

[la correction des épreuves de sa traduction de

La Bible d'Amiens

de John Ruskin]

...

2° A

CHETEZ

L

E

T

EMPS

...

VOUS

Y

VERREZ AUX

N

OUVELLES

THÉÂTRALES

UN

PETIT MOT QUE

J

'

AI

FAIT METTRE

SUR VOTRE AMIE

à propos des "Nuls"

[Louisa de Mornand jouait un petit rôle dans la pièce

Les Nuls

de Loïe de Cambourg, donnée par le cercle « L'Élan » au théâtre des Bouffes-Parisiens]

C'est

bien peu de chose mais vous verrez que les nouvelles théâtrales y sont très courtes (et on ne parle de

L'Élan qu'à propos de Mlle de Mornand). Et comme c'est le journal le plus lu***, dans le monde

entier, je suis content de penser qu'il portera au moins le nom d'une personne qui vous est si chère et

qui mérite d'être très connue un jour. J'ai fait faire une démarche auprès du

Gaulois

. Je ne sais pas

encore le résultat. Je ne vous avais pas dit samedi mes intentions pour

Le Temps

samedi parce que je

ne savais pas si je réussirais, dans ce journal si difficile, et que c'est très bête de promettre toujours et de

ne tenir jamais... Je passerai probablement de toutes façons demain soir, c'est-à-dire

ce soir

mardi vers

minuit 1/2 chez Larue ou Durand. Si par hasard vous y êtes, je serai heureux de vous serrer la main

à tous deux. Mais bien entendu, que cela ne dérange aucun de vos projets, si par hasard vous devez

diner avec quelqu'un. Dans ce cas je verrai bien de loin que vous n'êtes pas seuls et naturellement je ne

m'approcherai pas de vous... Tous mes hommages à mademoiselle de Mornand...

»

«

E

NCORE

BROUILLÉ AVEC

B

ERTRAND

[

DE

F

ÉNELON

]

...

J'

AI DES

INTENTIONS ASSEZ

VINDICATIVES

...

»

I

NFATUATION

AMOUREUSE

DE

M

ARCEL

P

ROUST

ET UN DES MODÈLES DE

R

OBERT

DE

S

AINT

-L

OUP

DANS

LA

R

ECHERCHE

,

B

ERTRAND

DE

F

ÉNELON

appartenait

à la famille du prélat et écrivain

du siècle de Louis XIV. Il succéda

dans le cœur de l'écrivain à Antoine

Bibesco en août 1902, et serait à son

tour remplacé par Louis d'Albufera

dans la première moitié de l'année

1903. Blond aux yeux bleus et

aristocrate de grande lignée comme

Saint-Loup, avec des tendances

homosexuelles comme celui-ci, il

avait aussi inspiré à Marcel Proust

des traits du personnage de Bertrand de Réveillon dans

Jean Santeuil

. Alors attaché d'ambassade

à Constantinople, il était de passage à Paris, mais, souffrant, avait décliné l'invitation de

l'écrivain et repartirait vers le 8 août. En 1908, Proust noterait dans son carnet que Bertrand de

Fénelon était amoureux de la sœur de Louisa de Mornand.

4

PROUST

(Marcel). 2 lettres autographes

signées «

Marcel Proust

». Juillet-août 1903.

1.000/1.500

1.

4 pp. in-8, date de réception au composteur ; trace

d'onglet couvrant plusieurs mots qui demeurent visibles par

transparence.

• 2.

4 pp. in-8, date de réception au composteur,

apostille autographe du destinataire, «

r

[e]

ç

[u]

rép

[ondu] » ; trace

d'onglet couvrant plusieurs mots qui demeurent visibles par

transparence.