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212 [WAGNER] - Chamberlain (Houston Stewart) essayiste anglais (1855-1927). Lettre autographe signée, Dresde,

21 octobre 1886, 16 pages in-8.

300/400

Très intéressante et longue lettre en réponse à un article : Il défend en 17 points, la musique de Wagner.

«… Ma double qualité d’anglais et d’homme de science, accoutumé par de longues études dans les laboratoires de

physique et de chimie… préserve… de tout enthousiasme irréfléchi… je suis wagnérien et le wagnérien le plus convaincu

qu’on puisse s’imaginer, c’est uniquement parce que je connais Wagner…. je connais tous les détails de sa vie, tous ses

écrits (11 volumes)… tous ses opéras et ses drames… Richard Wagner… est le plus grand génie qui ait jamais

existé…J’entends le plus universel… Il donne des exemples avec Tristan et Gottfried… ceux qui parlent « d’amour

pharmaceutique » dans le Tristan de Wagner, en sont pour leur frais ; oui, le Tristan des vieux poèmes français et anglais

est « pharmaceutique », mais il faut ignorer Wagner absolument pour le croire capable de construire un drame sur un

aphrodisiaque, ce qu’il a fait c’est précisément le contraire ; et en faisant revivre une des plus anciennes légendes il l’a

purifiée, il lui a donné un sens des plus profonds, il l’a interprété d’une façon sublime… Le plus vous étudierez Wagner,

le plus aussi vous verrez que c’est à mesure qu’il s’éloigne des formes habituelles, qu’il devient plus grand, et vous

arriverez à la conviction… que ces grands monologues, ces grands récits sont… les endroits où son génie s’est développé

dans sa plus entière plénitude, dans sa plus grande puissance… ».

213 WELLS (Herbert George) écrivain britannique, père de la science-fiction moderne (1866-1946). Lettre autographe

signée en anglais à « My dear Dany », Sandgate 4 mars 1900, 3 pages in-8.

300/400

Il a été très heureux de recevoir sa lettre et son livre mais il aurait préféré avoir de moins bonnes nouvelles de son livre

et de meilleures de sa santé. Il n’aime pas qu’il crache du sang et lui demande de prendre soin de lui et de se dorloter.

Il ne pense pas venir à Paris pour l’exposition. Après bien des soucis il vient juste de finir son roman «

The Moon

»

(The First Men in the Moon paru en 1901) et je ne pense pas que vous le trouverez mauvais. Il est bien meilleur que «

The

Sleeper

» (Quand le dormeur s’éveillera 1899), il lui enverra des épreuves.

214 WIDOR (Charles Marie) organiste, professeur et compositeur français (1844-1937). Manuscrit autographe signé,

sans lieu ni date, (1925), 6 pages in-folio.

200/300

Manuscrit intitulé « Le Cinquantenaire de l’Opéra » : Widor rappelle tout d’abord la cérémonie d’inauguration qui eut

lieu le 5 janvier 1875 : il énumère les personnalités présentes à leurs places respectives : le président de la République

Mac Mahon, les membres du gouvernement, les personnalités étrangères. « … C’est à l’œuvre maitresse du directeur

du conservatoire, Ambroise Thomas qu’avait été réservé l’honneur de la soirée, Hamlet était sur l’affiche, mais il fallut

au dernier moment changer cette affiche par la faute d’Ophélie prise d’un subit enrouement- Ophélie c’était la célèbre

cantatrice suédoise à la voix de cristal, Christine Nilsson, créatrice du rôle. Et l’on dut improviser un spectacle coupé… ».

Il donne la liste des morceaux puis il raconte sa visite de l’opéra le jour précédent avec Garnier et Cavaillé-coll, facteur

d’orgue, pour vérifier l’acoustique. Enfin il revient sur l’histoire de cet opéra bâti grâce à un décret impérial du

27 septembre 1860, des travaux nécessaires réalisés par Haussmann pour dégager l’emplacement. Quant au style : une

voix auguste, une voix de femme disait : - Qu’est-ce que ce style là ? Ce n’est pas un style, ce n’est pas du grec, ni du

Louis XV, ni du Louis XVI » Garnier était nerveux : « Non, répondait-il, ces styles là ont fait leur temps, C’est du

Napoléon III et vous vous plaignez ! »…Une voix d’homme, mélancolique et résignée, sortait d’une épaisse moustache,

soufflait timidement à Garnier – Ne vous tourmentez pas, elle n’y connait rien du tout »… » Il termine en réclamant la

constitution d’une Société des bibliophiles musicaux de France pour rassembler les richesses dispersées.

- Sa devise autographe

en 1927 : « Faire chaque jour sa prière à Jean Sébastien Bach. ».

215 WIDOR (Charles Marie) (1844-1937). Ensemble de 85 documents, lettres autographes signées et cartes-

télégrammes.

400/500

Il évoque La Concordia, il accepte ou décline des invitations de toutes sortes, Il met en avant certains musiciens de

talent, demande des modifications dans des partitions… La plus grande partie de ces documents est adressée à Madame

Fuchs : Il la prévient des corrections apportées ou à apporter à des partitions « … J’ai envoyé rue Delambre le quatuor

corrigé… », « … Je viendrai vers 3 heures, corriger et annoter 2 ou trois endroits… », il évoque ses doutes sur certains

morceaux « J’ai le même sentiment pour le 1er morceau et pour 2 autres = mais il fallait aller vite… pourquoi changer

la 2

e

partie de Rédemption, c’est la plus agréable à suivre… » Il évoque ses créations et la Concordia (L.A.S. 8 septembre)

« j’ai écrit une sonate au piano et un nouvel Ave Maria ; je termine en ce moment un carnaval encore au piano = que

faut-il faire pour la Concordia ? Avez-vous un sujet ? Je n’ai pas d’idées nettes encore… »

La Concordia est une nouvelle société chorale vouée à « l’étude des chefs-d’œuvre de la musique chorale et l’exécution

publique de son répertoire au profit d’œuvres de bienfaisance ou d’utilité générale ». Elle fut créée par Henriette et

Edmond Fuchs ; y sont rattachés les noms de Charles Gounod, Charles-Marie Widor, ou encore du jeune Claude Debussy.