109. WAGNER (Richard). L
ETTRE AuTOGRAPHE SIGNéE
,
EN FRANçAIS
,
à
L
éON
C
ARVALHO
(avec également un
post-scriptum signé des initiales), datée
Paris. 20 nov.
[18]
59
, 3 pages in-12 (207 x 133 mm), sous chemise
demi-maroquin rouge moderne.
4 000 / 5 000 €
I
MPORTANTE LETTRE INéDITE éVOquANT uNE POSSIBLE REPRéSENTATION DE
T
ANNHÄUSER
à
P
ARIS
.
Léon Carvalho (1825-1897), depuis peu directeur du Théâtre Lyrique et en quête d’opéras nouveaux, avait fait signe à
Wagner qu’il admirait. Arrivé à Paris en septembre 1859, Wagner lui écrit afin de préparer cet entretien capital au sujet des
représentations de
Tannhäuser
à Paris. Il se montre d’une extrême prudence, sachant que ce projet se heurtait à de nombreuses
résistances. Les inquiétudes de Wagner étaient justifiées :
Tannhäuser
ne sera représenté que deux ans plus tard, en mars
1861, à l’Opéra de Paris. Et malgré de puissantes protections tombera, on le sait, sous les huées.
Bien flatté de l’espoir de vous voir que vous m’avez donné il y a quelques temps
;
permettez-moi de vous faire une observation, qui
servira — d’après mon idée — à préciser et faciliter notre entretien projeté
[…]
Ainsi croyez-vous, en quelque regard que ce soit,
que ce projet se puisse opposer à vos intérêts, dites-le-moi franchement, et je m’abstiendrai complètement de toute tentative de
persuasion ou d’influence quelconque. S’il y en est le contraire, et si votre intérêt s’unit au mien, de manière à être parfaitement
libre de tout regard, et seulement désireux de voir aplanies les difficultés qui, à votre avis, s’opposent à la possibilité de l’exécution
de notre affaire, alors — discutons des difficultés. Si je peux contribuer, soit à l’aide de la traduction qui est en train de se faire
[par
Edmond Roche]
, soit par d’autres éclaircissements, — à dissiper vos doutes concernant l’ouvrage même, et que vous désireriez de
voir dissiper, j’y suis prêt de toutes mes forces
[…]
si vous trouviez hors de cela des obstacles qui s’opposent même à votre volonté,
de manière que vous devriez croire dans votre intérêt de ne pas donner mon Tannhäuser plutôt que de le donner, alors, je vous en
prie instamment, soyez franc envers moi, et dites-le-moi sans aucune façon... Car, si vous voulez, alors il faut vouloir sérieusement
pour marcher d’accord avec moi, qui est sérieux dans tout ce qu’il veut
[…]
permettez-moi de regarder votre arrivée au
rendez-vous promis comme l’acceptation de l’idée, que vous trouvez votre intérêt sérieux dans l’exécution de mon Tannhäuser à
votre Théâtre lyrique, —ou de vous prier de me dire sitôt que possible, que votre intérêt s’oppose à ce projet
[…] En post-scriptum,
il lui rappelle son offre de lui donner des places
: j’accepterais avec grand plaisir une loge pour Orphée, et également pour Faust.
La quatrième page porte divers croquis à l’encre, d’une main non identifiée.
Habile restauration à une pliure.
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Ci-contre lot 144




