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12. BOuSquET (Joë).

L

A

T

ISANE DE SARMENTS

. M

ANuSCRIT AuTOGRAPHE

[vers 1934-1935], sous forme de 4 cahiers

in-8 carré (220 x 170 mm), demi-percaline à coins, tranches rouges, respectivement de 119 pages, 114 pages,

109 pages et 34 pages, soit en tout 376 pages in-8, sous chemise et étui cartonnés.

15 000 / 20 000 €

S

uBLIME MANuSCRIT COMPLET

,

DE PREMIER JET

.

Premier grand livre de Joë Bousquet,

La Tisane de sarments

fut publié en 1936 chez Denoël et Steele. Aussi poétique

qu’énigmatique, l’expression désigne, en languedocien, le vin ; mais en réalité, pour l’écrivain, c’est “la drogue et son

cortège de féeries [...] qui sert de titre au plus beau, au plus émouvant de ses livres” (Fr. Berquin). Grand blessé de la guerre

de 1914-18, paralysé à vie, Bousquet chercha dans l’opium à la fois une évasion et l’oubli de ses souffrances. Ce livre très

personnel constitue une sorte de longue rêverie, souvent autobiographique, où des récits de rêves alternent avec des

méditations philosophiques, des notations de la vie quotidienne, des souvenirs d’enfance. On y trouve aussi l’évocation du

vagabond Sabbas, personnage douteux qui fournit de la drogue au narrateur ; de la jeune et jolie Paule, dont ce dernier est

fort amoureux ; de Françoise, sa fidèle domestique... Il est également souvent question d’un troubadour médiéval — inventé

par Bousquet — Dom Bassa, dont les textes sont longuement cités et commentés, etc.

On connaît plusieurs manuscrits de

La Tisane de sarments

. Celui-ci, qui offre une version pratiquement définitive du texte

(sauf de minimes variantes, surtout de ponctuation), semble être le plus achevé et le plus complet. Il a dû précéder l’ultime

mise au net, comme le montre la comparaison avec le texte imprimé (in

Œuvre romanesque complète,

t. I, Albin Michel,

1979, p. 287-422).

Le manuscrit est rédigé sur 4 cahiers identiques, dans lesquels Bousquet écrit sur la page de droite, réservant celle de gauche

pour des corrections ou des remaniements. Il comporte de très nombreuses ratures et corrections, beaucoup de passages

étant même entièrement biffés. Plus précisément, le premier cahier, qui donne le texte de toute la

Première partie

du livre,

présente 5 types successifs d’écriture : premier jet (encre violette), corrections à l’encre bleue, corrections à l’encre ou au

crayon rouge, corrections à l’encre bleue sur les pages blanches de gauche, et pages intercalaires à l’encre bleue, collées.

Les cahiers 2, 3 et 4 sont, eux, rédigés à l’encre bleue, avec aussi quantité de corrections successives.

V

éRITABLE LABORATOIRE DE CRéATION

, permettant de suivre le travail de l’écrivain, de sa pensée première à sa forme

définitive.

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