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Mercredi 26 février 2020

MATHIAS & OGER - BLANCHET

AUTOGRAPHES

persuadé : car vous réparez toujours avec empressements les tords que vous semblez avoir. Ne croyez pas que je vous condamne ; bien que je

vous aye beaucoup accusé. Il me serait si douloureux de vous croire mauvais, que cela me serait impossible. Et puis, je ne suis pas organisée

pour la rancune et dans dix ans comme aujourd’hui une parole amie me ramènera toujours vers vous, eussiez vous des tords bien plus

graves que ceux que je vous attribue. Je suis surtout fâchée de ne vous avoir vu, parce que j’aurais aimé à détruire ce mal être que de petites

choses ont mis entre nous. Mais croyez moi bien. Je fais des vœux même pour vous et en toute occasion vous me retrouverez ainsi, sévère

dans la forme gentille, mais indulgent dans le fond. Si vous allez à Venise directement, vous y trouverez Franz et Marie. Je ne vous donnerai

pas plus qu’à eux de recommandations. Je n’ai gardé aucune relation avec ce doux pays de mes rêves. Rentré dans le monde réel j’ai perdu

toute communication avec les spectres du passé. Pourquoi ? Cela vous semblerait tout simple si je vous l’expliquais, mais ce serait trop long,

et peut être d’ailleurs, l’ai je fait dans mes causeries d’hyver à Nohant. Adieu, donnez-moi de vos nouvelles, et si vous vous trouvez à court

d’argent comme cela m’est souvent arrivée en voyage ne vous adressez qu’à moi, et comptez que je ne vous laisserai pas dans le malheur.

Si vous écrivez à M. de Girardin, remerciez le pour moi de ses offres. Je me suis liée à Buloz pour longtems encore. Adieu, bon voyage, et si

ma bénédiction peut vous porter bonheur, recevez la bien sincère et de tout cœur. George.

»

400 / 600

335. SAND George

(Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite)

[Paris, 1804 - Nohant, 1876], romancière française.

Lettre autographe, signée «

George

 », adressée à Eugène Pelletan. [Nohant, 18 juin 1841] ; 3 pages in-8°, adresse et cachet postaux sur le

4

e

feuillet.

B

elle

lettre ou

elle

évoque

C

hopin

 :

«

Nous avions à Paris 8 objet dont

deux sacs de nuit. Nous n’avons retrouvé qu’un sac de nuit et 7

objets. Ce sac est à Chapuis et les effets que vous avez surveillés,

à moi, sont arrivés. Je crois que la voiture qui nous a amenés

ici, n’a pas tout déballée et que le sac a été emmené à Bourges

d’où il nous reviendra. Mais comme ce qu’il contient fait faute et

qu’après tout, il est peut-être envoyé à Paris, veuillez pour gagner

du tems, aller vite au bureau et si il y est, passer prendre ce sac en

toute hâte pour Nohant. Du reste, l’adresse est dessus

M. C

hopin

à

N

ohant

par

V

ierzon

, I

ndre

. Cette adresse est défectueuse. ll faut y

ajouter la Châtre si vous retrouvez le sac. Souvenez-vous si vous

avez fait enregistrer 7 ou 8 effets. Consultez les registres et faites

chercher dans les bureaux. Vous nous rendrez grand service.

Nous sommes arrivés sans encombre à Vierzon d’où nous allons

repartir tout à l’heure pour Nohant. Nous avons des nouvelle de

la première caravane qui est aussi arrivée très bien et que nous

allons embrasser ce soir

.

Bonjour, cher vieux tâche de vous débrouiller au milieu des clefs,

des souris, des papillons et de tout le désordre ou je vous ai laissé.

Quand vous serez installé vous aurez au moins de la verdure sous

les yeux. Solange me mandait dans sa lettre que j’ai perdue,

qu’elle avait laissé dans sa chambre (celle qui est au dessus de la mienne, au fond du corridor du pavillon que vous n’habitez pas) une lettre

[…]

dans une boîte verte. Je n’ai pas pensé à la prendre. Cherchez la et envoyez la moi

avec la vôtre. Occupez vous de mes livres chez Marion, et dès qu’ils seront prêts, expédiez

les moi pour le soulager. Adieu et tout à vous, George.

600 / 800

336. SAND George

(Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite)

[Paris, 1804 - Nohant, 1876],

romancière française.

Lettre autographe, signée «

G.S.

 », adressée à Eugène Pelletan. [Nohant, 29 septembre

1841] ; 1 page 1/2 in-8°, adresse et cachets postaux.

« 

Cher Pélican, je ne pourrai pas écrire dans votre journal ni lui donner mon nom, parce

que j’ai dix projets personnels que je vous dirai plus tard et sur lesquels je vous demanderai

le secret la plus absolu pendant quelques tems. N’ayant encore rien d’arrêté ce que je vous

en dirais aujourd’hui ne rimerait à rien ; et cela exige quant à ma position vis à vis de Buloz

un tel mystère, que je vous dise que j’ai des projets est déjà confidentiel. Je ne voudrais

pas que vous eussiez le moindre doute sur mon désir de vous obliger, ni que mon refus

vous desservit auprès des gens avec lesquels vous vous trouvez en rapport. Évitez donc

quant à présent de vous expliquer avec eux à cet égard. Je pense que de toute façon, je

pourrai vous être utile, autant que vous me le serez, et que nous pourrons former une

alliance si vos idées ne s’écartent pas trop des miennes. Dans le cas même où vos projets

seraient traversés, je pense que je pourrais, si les miens réussissent, vous ouvrir une tribune

honorable et utiliser vos talents et votre bon vouloir. Aidons nous donc mutuellement, et

motus !

Voilà ce que je voulais vous dire bien vite. Je suis charmée que la tendresse paternelle

vous est venue si vive, et si bien faisante. Ce sera la consolation de vos douleurs et un des

principaux stimulants de votre avenir. Pensées et tout à vous, G.S. Amitiés de Maurice et

Solange

. »

300 / 500