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Mercredi 26 février 2020
MATHIAS & OGER - BLANCHET
387. LABORI Fernand
[Reims, 1860 - Paris, 1917], avocat et juriconsulte, il plaida notamment dans l’affaire Dreyfus.
Pièce autographe signée. Septembre 1912 ; 1 page in-8° sur une page de livre d’or.
«
La Bruyère a écrit dans ses “Caractères” : « Je dirai presque de moi : je ne serai pas voleur ou meurtrier ; je ne serai pas un jour puni comme
tel, c’est parler bien hardiment. » Je crois bien qu’il avait été avocat au Parlement de Paris de 1665 à 1673 : il connaissait la justice de son
temps. Combien cela a dû changer ! Labori.
»
150 / 300
€
388. LACAN Jacques
[Paris, 1901 - id., 1981], psychiatre et psychanalyste français.
Lettre signée, adressée au Dr Alfred Winterstein. Paris, 16 janvier 1956 ; 2 pages in-4°.
«
Quand nous pensons à Vienne, ma femme et moi, c’est à vous que nous pensons : j’entends d’abord à un certain regard derrière les
lorgnons pour son ironie, à un certain ton de la voix pour sa courtoisie sans complaisance, à un certain accueil qui domine même la demeure
pour ce qu’il a d’avenant dans la réserve. Et derrière tout
cela une capacité d’enthousiasme intacte. Quelquefois, je
me prends à rêver que si je vous avais crié ce que j’avais
sur le coeur, à savoir que ceux à qui vous vous voulez
rester fidèle, sont eux des renégats, la Société Européenne
de Psychanalyse serait déjà faite. Mais je ne veux pas vous
importuner en vous proposant une option dont vous
n’avez après tout que faire ? Pourquoi simplement, votre
autorité négligeant des exclusives qu’il n’est pas question
qu’on vous impose, ne viendriez-vous pas fêter chez nous
à la Clinique de la Faculté de Paris la naissance de Freud au
retour de Londres
[…].
On travaille beaucoup chez nous
cette année. J’ai mis pour moi la paranoïa au programme,
et ceux qui me suivent ne doutent pas que s’il y a encore
beaucoup à faire, c’est avant tout de trouver “le bon
bout” qu’il s’agit. Freud rêva-t-il à espérer de le tenir ?
Sinon, pourquoi la sagesse a-t-elle toujours tant parlé de
la folie, sans oser y répondre par l’intérieur ?
»
600 / 700
€
389. LOIR Adrien Charles
[Lyon, 1862 - Paris, 1941], bactériologiste français. Neveu de Pasteur par alliance et son assistant pendant les années
cruciales de la carrière du fondateur de la microbiologie ; aide-préparateur de Louis Thuillier.
Lettre autographe signée datée d’Australie, adressée à Achille Maucuer. Sydney, 30 octobre 1891 ; 4 pages in-8°, enveloppe timbrée jointe.
En 1888, il voyage en Australie pour faire des recherches sur la maladie du charbon et la péripneumonie contagieuse bovine. Étant sur place,
il étudie l’usage du virus du choléra des poules dans une tentative d’éliminer les lapins qui pullulaient sur le continent.
«
Je suis en Australie depuis bientôt 18 mois, je fais du vaccin du charbon, je cultive sur des veaux le virus de la péripneumonie, j’inocule
les kangaroos avec l’anthrax, je trouve la tuberculose sur les porcs à défaut du rouget c’est toujours q.q. chose, je me fais constituer par le
gouvernement gardien des chiens de Sarah Bernhardt pendant son séjour en Australie, je parle français régulièrement une fois par mois, c’est
un très bon exercice pour ne pas oublier cette belle langue, enfin je passe mon temps aussi agréablement que possible, mais il y a malgré
cela des jours ou je voudrais bien être à Bollène ! Seulement vous devez comprendre que je ne peux en ce moment du moins, répondre à
votre aimable invitation. J’ignore complètement ou en est le vaccin du rouget, si vous avec encore besoin de q.q. renseignements, écrivez à
M. Perdrix à l’Institut Pasteur à Paris, mais je suppose que déjà, étonné de ne pas recevoir une réponse de moi, vous êtes en communication
avec mon oncle
»...
On joint une brochure :
« Hommage à Pasteur
» par M. A. Mauguer. François Seguin, imprimeur-éditeur, Avignon, 1895. 21 pages in-4, non
coupé, broché.
300 / 500
€
390. LOTI Pierre
(Julien Viaud, dit) [Rochefort-sur-Mer, 1850 - Hendaye, 1923],
écrivain français.
Pièce autographe signée. [Vers 1912] ; 1 page in-8° sur une page de livre d’or.
«
Devant la banqueroute de nos plaisirs, le vide pitoyable de nos élégances, le
néant de nos rêves puérils, devant la fuite des jours et l’effeuillement de tout,
que faire ? La charité nous reste. À la charité seule, nous pourrions encore
accrocher nos mains découragées et lassées.... Pierre Loti.
»
150 / 200
€
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