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Mercredi 26 février 2020
MATHIAS & OGER - BLANCHET
AUTOGRAPHES
391. MAINE DE BIRAN François-Pierre
[Bergerac, 1766 - Paris, 1824], écrivain français.
Lettre autographe, adressée à sa fille, Élisa. Paris, le 13 janvier 1822 ; 6 pages in-8°.
Après avoir passé en revue la santé de la famille et la sienne propre, Maine de Biran parle de la situation politique (il est député de la
Dordogne) et l’analyse en philosophe : «
Je suis toujours sous l’influence des tempêtes politiques et je sens que je serais bien plus tourmenté,
si je n’avais fait d’avance tous mes sacrifices. Nous vivons dans un tems où aucune position n’est stable. Malheur à ceux qui ne savent pas
se faire un point d’appuy, dans la conscience, le devoir d’homme de bien, et la résignation aux volontés de Dieu pour tous les événements
extérieurs. J’ai plus besoin que jamais de croire qu’il y a plus haut que l’homme une justice, une raison, une vérité immuable qui nous juge
tous
[…].
Sans cette idée je cederais à l’irritation et au désespoir en voyant tant d’injustices, d’ingratitude, de faux jugements, de confusion
d’idées de bien et de mal. Dans ce bas monde, il faut y vivre pourtant le mieux que nous pourrons, jusqu’à ce que Dieu et les hommes en
ordonnent autrement
[…].
Nous allons entrer cette semaine dans des discussions bien graves, bien orageuses dont l’issue est incertaine.
Je cherche à me cuirasser contre tous les orages.
» Suivent diverses nouvelles domestiques et familiales. La lettre s’achève avec tendresse.
(En marge, attestation d’Ernest Naville qui publia les
Œuvres inédites
de Maine de Biran. Très rare.
On joint une autre lettre autographe signée concernant une demande de renseignements pour pouvoir «
répondre à un ancien camarade
».
500 / 800
€
392. MALRAUX André
[Paris, 1901 - Créteil, 1976], écrivain et homme politique français.
Lettre autographe signée. Paris, «
24 nov
. » [1930] ; 1 page in-8°. En-tête imprimé «
NRF
».
«
Je viens de lire la chronique dans laquelle vous voulez bien faire une place à la
Voie royale
. J’ai reçu assez de critiques où, seul, le décor de
ce livre est considéré, pour être particulièrement sensible à une interprétation qui l’envisage dans son essentiel, dans sa profondeur. Vous
parlez de Perken comme il eût aimé, peut-être, qu’on parlât de lui.
»
200 / 400
€
393. MALRAUX André
[Paris, 1901 - Créteil, 1976], écrivain et homme politique français.
Portrait photographique par
H
enri
M
artinie
(1881-1963). Tirage argentique d’époque.
21,5 x 16 cm. Signature et adresse manuscrite du photographe dans le bas.
150 / 200
€
394. MARIE JOSEPHE DE SAXE
[Dresde, 1731 - Versailles, 1767], dauphine de France par son mariage avec le dauphin Louis, fils de Louis XV,
mère de Louis XVI.
Lettre autographe signée «
Marie Josephe Dauphine
», adressée à sa chère Sylvester. Varsovie 22 novembre 1746 ; 1 page in-4°.
Rare lettre de la future dauphine, alors fiancée (elle épousera Louis de France par procuration le 10 janvier 1747 à Dresde et le 9 février
suivant, à Versailles). «
Vous m’écrivez dans votre dernière lettre que M. l’abbé Alaire a écrit à Mr le Marquis des Issarts les festins chez Lafon,
et justement aujourd’hui il me la donné à lire. Je vous assure ma chere Vester que ma joie est inexplicable de voir tous les chers françois si
content de mon contentement. Je ne peut pas attendre le moment de mon retour pour pouvoir les assurer moy même de ma reconaissances,
cepandant je vous prie de la leur assurer. J’ai vû aussi les vers que Mr l’abbé a écrit dans la lettre à Mr l’Ambassadeur. Je vous prie de luy faire
mes compliments, et aussy au Comte Poniatowski, et vôtre chere famille
»…
200 / 300
€
395. MATISSE Henri Émile
[Le Cateau-Cambrésis, 1869 - Nice, 1954], peintre, dessinateur et sculpteur français.
Lettre autographe signée adressé au docteur Hodel. 23 juillet 1940 ; 2 pages in-4°.
«
Qu’êtes vous devenu ? N’auriez vous pas quitté Paris? Je vous y écris à tout hasard. Pour moi je suis à St Gaudens momentanément n’ayant
aucun moyen pour aller à Nice. J’arrive, il y a 3 semaines de St Jean de Luz, après un voyage difficile qui m’a fatigué ! Il en est résulté une
entérite qui se termine par une gengivite, plutôt abcès autour de mon pilier gauche de la mâchoire inférieure. Les 3 dents voisines étaient
d’une sensibilité excessive - depuis hier je vais mieux et j’espère en sortir sans rien perdre. Madame Matisse est à Toulouse depuis quelques
mois. Jean vient d’être démobilisé. Il est momentanément avec sa femme et ses enfants ; il va se remettre au travail il ne sait encore où en
attendant de remonter à Paris
», etc.
300 / 400
€
396. MAURIAC François
[Bordeaux, 1885 - Paris, 1970], écrivain français.
Poème autographe signé, intitulé « Équinoxe ». Sans date [1912] ; 1 page in-16.
«
Le printemps triste éteint la dernière flambée.
Un souvenir saignant dans ma chair s’est rouvert.
Que je retrouve en vous le repos de l’hiver
Avec l’amère odeur des larmes dérobées
O nuit de mes deux mains contre le lit désert !
François Mauriac
. »
300 / 600
€
397. MAURIAC François
[Bordeaux, 1885 - Paris, 1970], écrivain français.
Lettre autographe signé, adressée à Robert Levesque. Paris, le 20 mai 1927 ; 1 page in-8° sur papier bleu, adresse timbrée au dos.
«
Vous me parlez d’un ami intellectuel, d’un ami de coeur... et ne me dites rien de celui qui sûrement existe, qui vous aime, et que vous
n’aimez pas. Ainsi va la vie selon le rythme Racinien : Oreste avec Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui n’aime personne.
Mais je vus souhaite de vous évader au plutôt du royaume de garçonie...
Qui donc me connaît que vous connaissez ? Votre lettre témoigne d’un esprit de finesse bien charmant ; il y a beaucoup de coquetterie dans
votre sincérité... Plus tard comme aujourd’hui vous voudrez qu’on vous demande votre cœur. (cœur st un mot commode, c’est une rubrique.)
Adieu cher Monsieur, soyez heureux d’avoir dix huit ans. C’est la plus belle et la plus brève de nos aventures.
»
100 / 200
€
398. MILAN OBRÉNOVITCH IV
[Jassy, 1854 - Vienne, 1901], roi de Serbie en 1882, il abdiqua en 1889 en faveur de son fils Alexandre.
Lettre autographe signée, adressée à la baronne de Winterstein. 20 novembre 1896 ; 2 pages in-8, en français sur papier au filigrane
« Eduard Sacher Wien ».
«
Vous allez devoir une très mauvaise opinion de moi car je n’ai pu arriver à la suite de diverses circonstances indépendantes de ma volonté
durant quelques jours que j’ai passés à Vienne à venir vous faire ma visite et je viens vous prier de ne pas me juger d’après cela. J’espère
que ce n’est trop vous demander d’indulgence que de réclamer pour moi le privilège d’être considéré comme un vieil ami. Pour ma part j’en
sqerai très heureux et vous serez bien gentille comme toujours de m’assurer par un petit mot que vous ne m’en voulez point
», etc.
200 / 300
€




