ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 275

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P
OÉTESSES
ET
FEMMES
-
AUTEURS
DU
R
OMANTISME
493.
Élisa MERCŒUR
(1809-1835) poétesse.
M
ANUSCRIT
autographe signé « Elisa Mercœur » ; 4 pages in-fol.
250/300
B
ROUILLON DE
POÈME
qui semble
INÉDIT
, avec d’importantes ratures et corrections, comportant 17 quatrains numérotés de 10 à 26.
« Bientôt l’ouragan destructeur,
Fait voler en lambeaux la voile qu’il déchire ;
Au présage de son malheur,
Du marin le courage expire »…,
O
N
JOINT
une lettre signée avec compliment autographe, Paris 7 novembre 1829, à un vicomte (2 pages in-4), réclamant un
secours : « depuis quatre mois Maman et moi nous sommes malades. Cet état est d’autant plus pénible que je m’occupe maintenant
d’un grand ouvrage, d’où peut dépendre peut-être ma destinée, d’une tragédie [
Boabdil
], dont j’ai à peu près quatre actes de faits.
Mais comment travailler avec courage lorsqu’on manque même du nécessaire […]. L’infortune tue l’imagination, pour penser, pour
produire, il faut ne pas [être] assailli par d’aussi pressantes inquiétudes »…
494.
Delphine G
AY
, Madame de GIRARDIN
(1804-1855) femme de lettres, poétesse et journaliste ; elle épousa (1831)
Émile de Girardin (1802-1881).
P
OÈME
autographe signé « Delphine Gay » ; 1 page oblong in-8.
150/200
Page d’album, 13 vers extraits du poème
Le Retour
, épître dédiée à sa sœur la comtesse O’Donnell (1828) :
« Naples, divin séjour, jardin de l’Italie,
Où le palmier grandit sous un constant soleil ;
Où l’orgueil se repose, où la gloire s’oublie ; […]
Où dans l’exil enfin l’on pourrait être heureux ! »…
O
N
JOINT
un poème autographe signé de sa mère Sophie G
AY
(1776-1852),
Fragment d’une Élégie
, provenant du même album (12
vers) : « Oui, mon cœur est ingrat, et tu dois le punir / D’oser te préférer un cruel souvenir »…
495.
Marceline DESBORDES-VALMORE
(1786-1859) poétesse.
P
OÈME
autographe,
Le Vieux Berger du Tage
, [1830] ; 3 pages et quart in-8.
800/1 000
T
RÈS
BEAU
POÈME
de sept huitains, inspiré par la révolution de Juillet (il fut envoyé à son ami Duthillœul le 4 août 1830) ; la
cinquième strophe a été corrigée puis biffée sur notre manuscrit. Ce poème a été publié dans le
Mémorial de la Scarpe
et dans
le
Nouveau Keepsake français
en 1833, puis recueilli dans
Les Pleurs
(1833) sous le titre
Le Vieux Pâtre
, et dans un ordre des
strophes un peu différent.
« Ô mes enfans, ne dansez pas.
J’apporte une triste nouvelle.
Tous vos frères meurent là bas
Et notre honte se révèle.
Ils sont chrétiens et malheureux,
Mes enfans, que Dieu nous pardonne :
En rougissant, prions pour eux
Notre bon Roi les abandonne »…
496.
Laure P
ERMON
, duchesse d’ABRANTÈS
(1784-1838) mémorialiste ; veuve du général Junot duc d’Abrantès (1771-
1813), elle fut la maîtresse de plusieurs écrivains romantiques.
Lettre autographe signée « La Duchesse D’Abrantès », Paris 26 mai [1832, au marquis de C
ARRION
-N
ISAS
] ; 6 pages à
son chiffre couronné.
800/1 000
T
RÈS
BELLE
ET
LONGUE
LETTRE
SUR
N
APOLÉON
.
Elle vient d’avoir « un entretien de 36 jours avec
la camarde
» dont elle n’est libérée que depuis peu de temps, et remercie son
correspondant de sa bonne œuvre : « Mais oui c’est une bonne œuvre que de dire
J’ai encore de l’amitié pour vous
lorsqu’il y a
presque
quarante ans
qu’on connaît les gens. Beaucoup de femmes le trouveraient mauvais parce cela donne une sanction à l’extrait
de baptême mais quant à moi je ne suis en cette vie sensible qu’à une seule chose, c’est à l’affection. C’est
là le vrai
, le certain – le
solide – au travers des tempêtes de ma pauvre vie [...] nos cœurs du midi sont faits ainsi (car vous n’avez pas oublié j’espère que
je suis de Montpellier ?) »...
Elle considère Carrion-Nisas comme l’un des hommes les plus aimables de son temps, « de ces hommes comme M. de Narbonne,
M. de Choiseul, M. de Nassau, et plusieurs autres dont l’amabilité était un type malheureusement perdu, formant ce que nous
pouvions offrir aux étrangers qui croient que la révolution nous avait tous
sauvagisés
». Elle serait très heureuse de le voir, ils
parleront de leurs belles années passées ; malgré leurs opinions dissemblables, ils se retrouvent sur un point commun, la France :
« Je crois que vous l’aimez, moi je l’adore. C’est un culte [...] Quant à N
APOLÉON
que vous haïssez cela m’afflige. Je voudrais
que vous fussiez juste pour lui au moins. [...] Il a tant souffert !... Il m’a fait bien du mal et pourtant j’ai tout oublié. J’ai même
pardonné pour lui à son entourage maudit de Ste Hélène (pardon mille fois) – enfin il n’a pas aujourd’hui plus de cœur et de bras
plus dévoués que les miens. Vous avez un esprit si élevé... une âme si généreuse ! Pourquoi donc être partial ? Ne l’êtes vous pas
immensément en l’accusant d’ingratitude ? Quel souverain récompensa plus magnifiquement et ses généraux et son armée et ses
ministres, et tous ses administrateurs ?... [...] Voyez ce qu’il a fait pour M
ACDONALD
qui ne l’aimait pas et ne s’en cachait guère.
B
EURNONVILLE
, ganâche stupide, toute cette armée du Rhin qu’il a comblée comme celle d’Italie, et F
OUCHÉ
et T
ALLEYRAND
, qu’il
… /…
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