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94

229.

Henry de MONTHERLANT

. M

anuscrit

autographe,

Les Sources de Don Celestino

, [1963] ; 4 pages et demie

in-4 avec ratures et corrections, la plupart au dos de tapuscrits.

150/200

Texte autobiographique identifiant comme modèle du héros du

Chaos et la Nuit

, un tuteur de sciences naturelles employé après

l’exclusion du jeune Montherlant du collège de Sainte-Croix. « M. Poto recevait de l’argent de mes parents pour m’enseigner

la chlorophylle, et en profitait pour m’enseigner le contraire », prouvant au jeune homme « l’inexistence de Dieu, la vérité du

darwinisme, l’imposture des miracles de Lourdes »... Cependant les influences contradictoires constatées par sa mère coulaient

sur lui « comme de l’eau sur la peau d’un hippopotame ; mes problèmes étaient ailleurs ; je n’ai jamais eu, grâces au Ciel, la tête

métaphysique. Et je n’avais besoin de personne pour être ou devenir, en alternance ou tout ensemble, fils de Voltaire et fils des

croisés ».

230.

Henry de MONTHERLANT

. M

anuscrit

autographe,

Pour la fin des “personnages de fiction”

, [1969] ; 2 pages

in-4 avec ratures et corrections au dos de fragments d’une lettre à lui adressée (27 décembre 1968).

120/150

S

ur

L

es

G

arçons

. Le public ne se représente pas le rôle de l’invention pure dans l’œuvre du créateur de fictions, et même

l’essayiste Philippe de

S

aint

-R

obert

, « si pénétrant dans son

Montherlant le séparé

 », s’aventure à la légère dans ses parallèles entre

l’auteur et Alban ou l’abbé de Pradts. Montherlant récuse aussi toute identification de sa mère et Mme de Bricoule. « La vérité,

c’est qu’au moment où l’on croit que je me “suis mis” dans tels personnages des

Garçons

, autrement dit que je

suis eux

, je suis

détaché de cette œuvre à un point que le public ne peut imaginer »...

231. [

Henry de MONTHERLANT

]. 10 L.A.S. à lui adressées.

250/300

Charles

B

oyer

(1959, « mal consolé de n’avoir pu créer

Malatesta

 », il espère le rôle-titre du

Cardinal d’Espagne

), Victor

F

rancen

(1955, espérant une reprise de

Celle qu’on prend dans ses bras

), Jean

G

uitton

(1963, à propos de la réception de Montherlant à

l’Académie), Marcel

J

ouhandeau

(2, dont un grand éloge en 1951 de

La Ville dont le prince est un enfant

), Jacques de

L

acretelle

(1967, à propos des

Garçons

), Paul

L

esourd

(bord découpé ; au dos, brouillon autographe de Montherlant sur

Malatesta

), Henri

R

ollan

(1964, évoquant les grandes « satisfactions d’acteur » qu’il a eues grâce à lui), Thérèse de

S

aint

-P

halle

(1951, appréciation

de

La Ville…

), Jean

S

oulairol

(1943, sur des références bibliques et

La Reine morte

).

232.

Paul morand

(1888-1976). 2 L.A.S. « Paul » et « PM », Vevey 1948-1949, à Emmanuel

B

erl

; 1 page in-4 et 2 pages

oblong in-8.

500/700

4 avril 1948

. Il a su par leur amie M. qu’Emmanuel était furieux : « je n’ai rien dû comprendre de ce que tu me proposais », mais

l’écriture de Berl est illisible… « J’ai passé un an d’une noire paresse et le dernier mois à emménager, devenant tour à tour peintre

et tapissier, pour économiser des “sous” […] Je ne crois pas forcément à la guerre, mais je suis sûr que la

Chose

vient, sans avoir

deviné sa figure »... Il ajoute : « Connais-tu, dans les

Mémoires

(d’ailleurs médiocres) de

B

arras

, l’admirable portrait de

R

obespierre

à qui il va faire visite en revenant d’Italie (portrait assez semblable à celui de Vigny dans

Stello

) et l’étonnante visite de Mme de

S

taël

lui amenant Talleyrand retour des USA ? »...

16 novembre 1949

. Il se tourmente pour

Sylvia

et voudrait en parler avec Berl :

« Je viendrai pour

ça

en décembre, mais tu ne diras pas que tu m’as vu. Les gens ne m’amusent pas ; je n’ai jamais été pour les

thés et les dîners, et aujourd’hui, je les exècre »... Après des mois de travaux intensifs, il a mis ce matin le mot

fin

à un roman de

526 pages : « ce mot, ce n’est qu’un leurre, mais il me plaît de me leurrer. Titre :

Le Flagellant de Séville

(assez Goya) ou

Portrait

d’un flagellant

(plus Zurbaran). Action : 1808-13. Sujet : tragédie d’un honnête homme d’Espagnol qui a cru que Napoléon avait

besoin de lui et de son pays pour faire l’Europe »... Les Suisses téléphonent à Morand : « ils croient que Scap. [Georges

S

capini

,

ancien diplomate pour les prisonniers de guerre français en Allemagne] est chez moi. Mais je ne l’ai pas vu depuis mars 44, par une

nuit sinistre, à Berlin, pendant une alerte. Il paraît qu’on avait envoyé toutes ses convocations de témoins à décharge à de fausses

adresses et qu’il risquait de retourner en taule pour 3 autres années »...

233.

Paul morand

. L.A.S. « P. », Vevey 7 mai 1950, [à Emmanuel

B

erl

; 1 page ¾ in-4.

300/400

Il ne sait à qui se plaindre du silence de son ami : « je ne vois que Dieu, mais il aime la dialectique et les subtilités : il te donnerait

raison »... Il revient d’Andalousie par Salamanque, Zamora, Saint-Jacques de Compostelle, Léon, Santillana del Mar – villes dont

il signale les points forts touristiques –, Montauban et Albi, « foudroyé par la grandeur de

L

autrec

 : Vuillard, Bonnard, Kisling,

Dufy, Modigliani, tous sortent de lui, sans compter Pablo “ce jeune homme venu de Catalogne pour faire du Lautrec à Paris” disait

Satie. Compostelle m’a donné envie de revoir Conques (probablement de la même école XI

e

) ; puis descente sur Pont S

t

Esprit »...

Villages abandonnés admirables, mais vallée du Rhône jadis arborée décevante : les camions se suivent comme à Casa... « Je suis

descendu jusqu’à la frontière du Rio de Oro ; au sud d’Agadir, sur les pentes de l’Anti-Atlas, il y a encore des bordjs rouges sinon

fortifiés du moins crénelés, où l’on pourrait relire la Pléiade après une journée de tracteur ; ce sont des territoires militaires qui

échappent à l’inspecteur des Finances ivre de vin de palme qui déjà règlemente jusqu’aux environs de Rabat. – Le conseil de l’État

major aux Helvètes, d’avoir à faire des provisions de guerre, comme en 38, vient d’éveiller les gens aux promesses de demain »...

Il termine en parlant des actualités : « Je n’ai pas aimé

Orphée

, film [de

C

octeau

].

P

icasso

voit sur les affiches des Picasso, mais il

n’en est pas directement responsable ; tandis que Jean se répand en ésotérisme publicitaire (en attendant d’être académique). De

son côté, Pierre Brisson découvre, du balcon Cotna, que la résistance fut un Prague à demi-réussi ; 5 ans après ! Ignore-t-il que le

quotidien cache l’avenir ? »...