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246.

Roger PEYREFITTE

. L.A.S. « R », [Alet fin 1940 ?], à son ami Henry de

M

ontherlant

 ; 2 pages in-4 à l’encre verte

avec 2 coupures de presse collées en tête.

400/500

Il regrette que son ami n’ait pas reçu sa lettre à propos de sa baronne à Lyon, et de

V

igneau

. Il ne recommencera pas la fastidieuse

dissertation sur les pensées et sentiments de cet éditeur, mais il faut savoir « qu’il ne lui a été dit quoi que ce fût ni sur vous,

ni sur personne, et sur moi, que ce que je lui ai dit de l’affaire, pour qu’il s’en occupât à l’occasion ». Et d’ailleurs pour lui, « la

“chose” n’existe pas : c’est un écart, que des esprits curieux se permettent. Comme, en ce qui me concerne, j’avais eu l’occasion

de lui exposer mon projet d’anthologie, au cours de nos longues soirées vichyssoises, il m’avait évidemment soupçonné de porter

à la “chose”plus d’intérêt que les circonstances ne devaient le permettre, et, quelque vingt-quatre heures avant l’événement fatal,

il m’avait, comme providentiellement, fait dire par H., “que R. se méfie de cette bonne ville ! Ce n’est ni Athènes ni Ispahan. Et,

dans la situation où il est, qu’il s’en tienne, pour le moment, à ses maîtresses !” »... Il a demandé à Vigneau de remettre son dernier

message à M. de

R

obien

, directeur du personnel au Quai : « c’est avec lui que j’étais resté dans ce paradis de Tournon. (Avouez qu’il

y a eu de la fatalité que l’homme qui ait été mon plus ferme appui, qui avait pulvérisé

sciemment

l’histoire d’Athènes, – ait manqué

à cette fatale journée d’octobre dernier.) Je voulais saisir donc cette ultime occasion, avant son départ qui me privera du seul ami

qui me restât entre mes chefs »... Revenant par la pensée à Vichy, « ville qui aura compté dans ma vie », il recommande un itinéraire

depuis son hôtel du boulevard de Russie, jusqu’à un bazar, où il l’invite à entrer sous prétexte d’un achat quelconque pour y voir

un curieux « objet dont j’aurais payé l’acquisition (ou la tentative d’acquisition) du prix de mes études, et de mes espérances. Vous

serez surpris d’ailleurs de son peu d’intérêt, mais c’est toujours ainsi : comme “nous prions pour des causes auxquelles nous ne

croyons pas”, nous nous tuons pour des êtres qui n’en valent pas la peine. C’était, tout simplement, une “occasion”, en style du

lieu. Il ne vous restera qu’à immoler au Styx la brebis noire, dévouée à Pluton (sans oublier Minos, Eaque et Rhadhamanthe).

L’évocation de tous ces souvenirs, que

vous

allez côtoyer, me remplit d’une sorte de douceur, ma foi. Ô ressources du cœur humain,

et bienfait du temps ! »...

247.

Roger PEYREFITTE

. 4 L.A.S., Toulon [1941], à M. Millon [Henry de

M

ontherlant

] ; 4 pages in-8, cartes postales

avec adresse et coordonnées de l’expéditeur au dos.

500/600

31 juillet

. « Ici, changement complet, complètement dégoûté, ou plutôt agacé. Caractère insupportable. Ai tout liquidé, sans perte

ni fracas. Soupire enfin. Et aspire de nouveau, à pleins poumons, vers les horizons

connus

, appréciés éprouvés. Fi de la nouveauté,

si ce n’est pour une heure, sans retour ! Vous me reconnaissez à ce brusque changement de vapeur. Mais je vous y reconnaitrais

aussi. Vive l’Olympe ! »...

12 août

. « Je vous l’ai toujours dit, que le résultat de nos picoteries était toujours de nous rapprocher,

– et de nous montrer qu’il n’y avait rien de plus absurde que, à vous, de m’en vouloir d’un délai de banque, et moi, de vous en

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