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113

NAPOLÉON

Le Retour des Cendres

327.

Victor TOUCHARD

(1810-1879) vice-amiral et homme politique. Manuscrit autographe,

Belle Poule 1840

-

1841

; 8 cahiers cousus in-4 (les cinq premiers oblongs) formant 289 pages, plus 2 ff. intercalaires. 15 000/20 000

Important récit et journal du voyage de la Belle-Poule à Sainte-Hélène pour le retour des cendres de Napoléon,

par lieutenant de vaisseau et futur amiral Touchard, officier d’ordonnance du prince de Joinville (1818-1900, ayant

le grade de capitaine de vaisseau). Environ un quart du journal est consacré à l’expédition de Sainte-Hélène, pour rapatrier en

France la dépouille de Napoléon. La suite raconte le périple du Prince et de quelques proches en Hollande, puis en Amérique

du Nord, faisant la part belle aux aspects les plus pittoresques du Nouveau Monde : ses paysages superbes, son industrie, ses

Indiens. Témoignage exceptionnel de la mission à Sainte-Hélène, mission hautement emblématique de la volonté des Orléans à

se rattacher « toutes les gloires de la France », ce document a une valeur narrative réelle, et contient bon nombre de piquantes

anecdotes sur le troisième fils de Louis-Philippe. Ces cahiers, d’une écriture parfaitement lisible, présentent aussi quelques jolis

dessins à la plume. Ils sont complétés par un carnet de dessins.

1

er

Cahier

. Touchard raconte comment les membres de la mission se sont retrouvés à Toulon en vue d’un départ le 7 juillet

1840, sur la frégate la

Belle Poule

et la corvette la

Favorite

. Lui-même quitte Paris vers 10 heures du soir, le 2 juillet, dans une

« bonne et grosse berline » qui transporte le prince de Joinville, le général Gourgaud, aide de camp du Roi, et M. Hernoux,

aide de camp du Prince. Il note les étapes et les prix, ainsi que l’arrivée des autres membres de la mission : Emmanuel de Las

Cases (représentant son père en mauvaise santé), le général Bertrand et son fils, et Philippe de Rohan-Chabot, « secrétaire

du gouvernement » (commissaire du gouvernement pour la mission). Le 7 au soir, ils appareillent ; l’amiral Rosamel, depuis la

galerie de l’

Océan

, « salue le départ du Prince »... Touchard, qui notera avec soin les conditions météorologiques, leur vitesse

et la rencontre d’autres navires, est favorablement impressionné par Marchand, « 1

er

valet de chambre de l’empereur », parti

sur la

Favorite

: « C’est un homme jeune encore, de bonne mine et de bonnes manières »... Ils entrent dans le détroit de

Gibraltar le 15 ; jusqu’au 21, ils font escale à Cadix : soirées en ville ; spectacles et danses ; excursion à cheval, en « carosses

antiques » et cabriolets « cahoteux » à Chiclana et à l’arsenal de la Carrara... L’amiral Teopete, que le Prince a connu à la

Havane, vient dîner à bord ; ils assistent aussi à une course de taureaux avant d’appareiller le 21. Nouvelles escales à Madère,

puis à Ténériffe : excursions, agapes et mondanités. Belle relation de l’escalade du pic de Ténériffe par le Prince, Touchard,

Las Cases, l’abbé Coquereau et quelques autres ; nuit à la belle étoile dans les montagnes... Ils quittent l’île le 2 août ; le 16,

Touchard reconnaît être désappointé : il s’était proposé d’écrire quotidiennement, « sur le modèle du mémorial de S

te

Hélène,

le récit de ce qui se serait passé, de ce qui se serait dit », mais il est souffrant… Nouvelle interruption jusqu’au 15 septembre :

explications sur la décision de relâcher non pas au Cap, comme prévu, mais à Bahia, au Brésil, du 28 août au 14 septembre.

Promenades à cheval, excursion de 5 jours dans la baie, 3 bals... Touchard résume l’histoire du Brésil, naguère « la plus riche

… /…